Plume noire

CHAPITRE 7 : Réveil

Chapitre 7 : réveil.

Il commença par bouger les orteils, puis les doigts. Ce fut un réveil très lent. Il gémit douloureusement et, doucement, battit des paupières. Il ouvrit un œil puis l'autre. Il les referma presque aussitôt.

— Trop... de lumière... Arf...

Les néons blancs lui grillaient les rétines. Il fit finalement une nouvelle tentative et tenta de ne pas regarder les luminaires, au plafond. Il prit alors conscience de la pièce ; une chambre simple, singulière. Il redressa un peu la tête et vit le soluté qui était accroché à son bras. Entendant des « bips, bips, bips... » réguliers, il observa le rythme de son pouls sur l'encéphalogramme et réalisa qu'il se trouvait toujours à l'hôpital. Il plissa les yeux et soupira. Un léger brouillard flottait autour de lui. Ses pensées étaient embrouillées. Depuis combien de temps était-il ici ? Que s'était-il passé ? Quel jour étions-nous ? Il n'en avait aucune idée. Il porta sa main libre à sa tête douloureuse et s'assit dans le lit aux barreaux de fers. Le drap qui le recouvrait jusqu'au torse tomba et dévoila une blouse bleu pâle typiquement médicale. Pourquoi n'était-il donc pas mort ? Tout ce dont il se souvenait c'était qu'il s'emmêlait émotionnellement dans ses dires alors qu'il parlait à... Jayce ! Allait-il bien ? Que lui était-il arrivé ? Bordel, il ignorait tout. Il se frotta les yeux et son regard tomba sur une télécommande posée sur la table de chevet. Étirant le bras, il l'attrapa et la pointa vers la télévision. Il devait connaître l'actualité, il ne savait même pas depuis combien de temps il avait été inconscient. Être un peu informé ne lui ferait pas de mal. Il alluma donc la Télévision et mit la chaîne des nouvelles. Une jeune femme, chevelure blonde et vêtements sérieux, apparut à l'écran. Toute petite derrière son grand bureau, l'expression dénuée de quelconques émotions, elle lisait les nouvelles sur ses petits cartons.

« Aujourd'hui, nous avons appris de sources sûres que le tueur en série qui se faisait connaître sous le pseudonyme de Black Pen s'est suicidé en faisant ses derniers aveux. » Len sourcilla. La police avait-elle appréhendé un suspect qui avait fini par craquer et avouer des crimes qui ne lui appartentaient pas ?

« L'agent spécial Jayce Colton se serait retiré la vie chez-lui voilà déjà trois jours de cela et aurait laissé une lettre dans laquelle il avouerait tous ses crimes... » Len Yukimura se figea aussitôt. Ça ne pouvait pas être vrai ? Les yeux écarquillés, il resta sans bouger durant un moment, totalement immobile. Trop secoué pour réagir.

— Jayce... Sa voix se brisa et il pleura pour la première fois depuis très longtemps. Sa main effleura alors du papier brun, le sentant sous ses doigts, Len releva ses yeux humides sur le porte-document qui était déposé sur le meuble à sa droite.

***

COPIE DE LA MISSIVE ENVOYÉE AUX FORCES DE L'ORDRE DE NEW YORK, MANHATTAN ET DU BRONX.

LETTRE ÉCRITE DE LA MAIN DE L'AGENT SPÉCIAL JAYCE COLTON :

LES AVEUX.

Mes dernières confessions.