De sang et d'argent - Bajram & Syrine - Spin-off [Terminée]

Bajram

— Et attention ! Ricana Ly'ann en attrapant Syrine par le coude avant que celle-ci ne renverse son café sur le dos de Shun.

Mon loup gronda à l'intérieur alors que j'étais appuyé contre le plan de travail, les bras croisés sur mon torse.

Était-il seulement possible d'être aussi maladroit ? Surtout pour un loup ? Je n'avais jamais vu ça. Syrine battait tous les records pour moi et si elle ne s'était pas déjà rompu le cou, c'est parce qu'il y avait suffisamment de monde pour la rattraper au bon moment.

Est-ce que ce serait toujours le cas ?

Combien de fois par jour est-ce que Blaise l'aidait ? Je me le demandais.

Elle était vraiment née avec deux pieds gauches, c'était effrayant...

— Merci, grommela-t-elle en se redressant et en s'écartant de Ly'ann.

Elle n'avait pas rougie.

Son visage était simplement fermé et elle semblait agacée. À sa place, j'aurais pété un plomb depuis longtemps. Comment est-ce qu'elle pouvait bien faire dans la vie de tous les jours ? De quoi devenir fou, tout simplement.

Elle repoussa ses cheveux de son visage d'un geste légèrement agacé et posa sa tasse. Ça, c'était sage. Syrine n'était pas idiote.

Elle se tourna et heurta à moitié Shun qui posa ses deux mains sur ses épaules pour la stabiliser.

— Qu'est-ce qui t'arrive dis donc ? Tu es rarement aussi tête en l'air.

Ce n'était pas le monde dans la cuisine. Ça ne changeait pas vraiment de d'habitude, je le savais même si je ne vivais pas ici trois cents soixante-cinq jours par an.

Le regard de Syrine passa sur moi avant qu'elle ne rougisse légèrement et qu'elle le détourne.

Je ne pus m'empêcher de sourire alors que mon loup grognait de contentement à l'intérieur.

C'était notre présence qui la déstabilisait. Comment aurait-il pu en être autrement ?

— Arrêtez de vous moquer, grogna Blaise en venant au secours de Syrine et en passant un bras autour des épaules de la jeune femme.

Je me redressai légèrement et ma mâchoire se crispa.

L'épaule de Shay tapa alors contre la mienne :

— À grincer des dents comme ça tu vas en perdre quelques-unes, se moqua-t-il ouvertement.

C'était un de ses passes temps favori. Se moquer de son Second. Après tout je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Je ne lui rendais pas la vie facile il fallait avouer. Alors il se vengeait comme il le pouvait. Personne n'a dit que les vieux loups étaient les moins joueurs, bien loin de là...

Je n'arrivai pas à détourner mon regard de Rine. Elle s'était installée au niveau de la table, me tournant le dos à dessein.

Ses cheveux reposaient sur l'une de ses épaules, offrant sa nuque à tous les regards.

Je dû me faire violence pour ne pas simplement traverser la pièce et aller recouvrir cette parcelle de peau de ma paume.

Pour montrer à qui elle était.

Pour lui montrer à qui elle appartenait.

Mais je n'aurais jamais dû avoir ce genre de pensée. Je n'aurais jamais dû ne serait-ce que vouloir cela.

Plus maintenant.

C'était plus facile à dire qu'à faire...

Voilà pourquoi j'évitai de venir ici. À découvert du moins.