Chapitre 2: Transformation

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Ma flèche se planta dans la poitrine du jeune homme qui s'effondra dans un sinistre fracas devant moi. Je me penchai vers lui et l'observai: ses yeux étaient ouvert et son torse ne se soulevai plus.

Il était mort.

Cela faisait à présent trois ans que j'étais enfermé dans le labyrinthe et j'avais fini par m'y habituer. Au début, je n'avais pas voulu tuer car cela me paraissait horrible et surtout, immoral. 

Mais comme je faisais route avec le petit groupe que j'avais rencontré le premier jour, il a fallut que je m'adapte. J'étais un prisonnier du Cube: soit j'acceptais les règles, sois je mourais. Nous avions passé beaucoup de temps ensemble, et mes jours de "bonus amitié" augmentaient considérablement. Au début, ils m'aidaient bien, me montraient comment réagir à des situations, ils m'enseignaient des techniques pour se défendre, ou même pour attaquer. Mais petit à petit, la tension s'était installée: ils n'étaient pas du tout mes "amis", c'était la triste réalité qui s'était offerte à moi quand j'avais surpris leurs conversation une nuit. Ils avaient prévu de me tuer. Alors lorsque mon tour de garde eu lieu une nuit, je fut discret, mais ils y passèrent tous. Je n'avais absolument rien ressentit car je me sentais trahi: je les avais simplement tué froidement.

 À présent, je faisais cavalier seul et le temps de survie que j'avais accumulé pendant ces trois ans me permettait de chercher l'issue du labyrinthe sans me soucier du temps qu'il me restait à vivre.

Seulement, j'avais changé. Physiquement certes: j'avais beaucoup plus de force, de muscle, mon visage s'était endurci et mon regard était sans cesse agressif. Mais mon caractère également avait changé. En effet, moi qui était jadis altruiste et qui refusait de tuer qui que se soit, j'étais devenu un égoïste, un tueur.

Un monstre.

Je me dégoutais... Mais j'avais fini par m'habituer à cette nouvelle facette de moi même et à présent, assassiner ne me posait aucun problème.

Je reportai mon attention vers le long couloir qui s'allongeai devant moi. Il était différent des couloirs que j'avais vu lorsque je venais d'arriver. En effet, le labyrinthe détenait également des niveaux. Cependant, pour accéder à un niveau supérieur, il fallait avoir un quota d'assassinat. Beaucoup de participants étaient bloqué au niveau 1 car il se répugnaient de tuer des personnes. Mais moi, j'étais au niveau 27. Je faisais à présent parti des plus forts de ce jeu. Malheureusement, monter en niveau au niveau et donc en altitude dans le cube n'assurais pas forcément la sortie, car elle se trouvait peut être au 1. Ça, personne ne le savait car ceux qui la trouvaient n'avaient pas le temps de prévenir les autres. 

Mais au final, trouver la sortie ne m'intéressait plus vraiment: je n'étais plus qu'une machine à tuer et mon véritable but était d'être craint des joueurs. Seulement, une personne me dépassait en niveau, en force et en agilité.

On l'appelait l'ombre. Cette personne était vêtue d'une cape noir qui la recouvrai de la tête au pied. Les rares personnes qui avaient vus son visage n'était plus de ce monde pour témoigner. On voyait l'ombre de temps en temps se faufiler dans les couloirs mais tous les participants tentaient de lui échapper le plus longtemps possible.
Tous.

Sauf moi.

En effet, depuis quelques temps, cette histoire m'avait intrigué et à présent, j'enquêtais. Mon but n'était plus de trouver la sortie de ce labyrinthe: c'était de trouver l'ombre, de m'allier avec cette personne et de la tuer froidement. À cette pensée, un sourire naquit sur mes lèvres. J'étais un véritable enfoiré mais cela me plaisait.
Je fini par sortir de mes pensées lorsque j'entendis un bruit. Je me stoppai net. Même si j'étais invincible concernant les jours de survie, une simple dague dans le cœur m'était toujours mortelle.
Prudemment, je me penchai à un carrefour. Ce que je vis ne me fit ni chaud ni froid. Une gamine qui devait avoir quatorze ou quinze ans était en train de mourir. Elle était adossé au mur et se tenait le ventre: une immense tâche rouge s'agrandissait petit à petit. Autrefois, je me serai précipité à ses côtés et, même si je n'aurai rien pu faire, j'aurai essayé de la rassurer et de l'accompagner dans la mort qui était inévitable.

Le cubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant