Chapitre 3: Infirmerie

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"- Ça fait mal?"
Pour toute réponse, je lançai un regard noir à l'infirmier.
"- Je te poses une question, continua t-il sèchement.
- Non non j'adore qu'on me balance de l'alcool sur une plaie à vif... Répondis-je ironiquement."
Le vieil homme qui me soignait ne sembla pas relever mes paroles et prit un malin plaisir à appuyer plus fortement sur mes plaies.
Un quart d'heure plus tard, j'étais allongé dans un lit d'hôpital, une main menottée au pied du lit. L'infirmier avait insisté pour que je me repose et j'avais tenté de m'enfuir du centre de soin. Il avait alors amené des gens costauds qui n'ont pas hésité à me soulever comme si j'étais une princesse et à me balancer sur le lit, m'ordonnant de dormir. Évidement, je ne voulais pas dormir. Je voulais prouver au monde, et surtout à moi même, que j'étais fort. Cependant, j'avais utilisé toutes mes forces pour arriver jusqu'ici, et je fini tout de même par m'abandonner aux bras de Morphée.

Le ventre gargouillant, je me réveillai. J'avais faim. J'aurai mangé n'importe quoi: même quelqu'un s'il le fallait. Je hurlai pour que quelqu'un vienne me détacher du lit mais évidement, j'étais seul. Avec un soupir d'agacement, je me levai. Je n'avais aucune idée du temps que j'avais mis pour récupérer complètement mais à présent, je me sentais d'attaque. J'avais besoin de voir couler le sang. Et puis... Un ennemi m'attendait et je le tuerai avec plaisir. Rien qu'à l'idée de voir son regard de pitié avant que je ne porte le coup fatal, j'étais heureux.

Déterminé, je me mis alors à marcher dans l'infirmerie, traînant derrière moi mon lit qui n'avait pas l'intention de se détacher de ma main. Il fallait que j'atteigne l'autre bout de la longue salle: mon épée y était entreposée à côté de mon long manteau noir et de mon sac qui contenait tout mes effets personnels.
Un instant plus tard, j'assenai un coup fracassant sur les menottes à l'aide de mon épée.

Je remis tranquillement mon manteau, plaçai le fourreau de mon arme dans mon dos et sortit de la salle. Il n'y avait pas un bruit. Je regardais partout autour de moi: aucun participants du jeu n'étaient aux alentours du centre de soin. Avec un haussement d'épaule, je me mis en route en sifflotant. C'était du suicide en effet. Dans ce labyrinthe, les gens s'en sortaient grâce à leurs discrétion, ou alors à leurs force au combat. Et vu que j'étais fort, j'aimais me permettre d'être provocateur.
Ici, le plus dur était de dormir. En effet, on pouvait se faire assassiner pendant le sommeil. D'ailleurs, quelques joueurs mouraient non pas tué, mais d'épuisement en tentant de résister à l'envie de dormir durant des jours.

Soudain, j'entendis des pas se rapprocher de moi. Cette personne courait. Au détour d'un couloir, je vis un homme, qui devait avoir la quarantaine. Il était face à moi mais ne semblait pas s'arrêter de courir pour autant. Tranquillement, je dégainais mon épée, près à le décapiter au moment où il passera à mon niveau.

"- Hé gamin! Vas t-en !!! Hurla t-il."
Surpris, je baissai mon arme: cet homme avait osé m'appeler gamin? J'en connaissais un qui n'allait pas survivre beaucoup plus longtemps.
"- Tu te diriges sur le territoire noir! Fuis !! Reprit-il"
Intrigué, je décidai d'en savoir plus.
"- Arrêtes toi. Ordonnais-je."
L'homme s'arrêta et se posta juste en face de moi.
"- Que disais-tu? Repris-je
- Tu étais ou cette dernière semaine?
- Semaine? J'ai dormi aussi longtemps? Songeais-je. J'étais au centre de soin. Que dois-je savoir?
- Le favori du jeu, l'ombre noir, l'homme le plus fort... Il est en train de monter un groupe puissant. Et... Ce groupe est en train de se créer un territoire. Toute personne qui passe dessus a encore plus de chance de mourir qu'en temps normal! S'exclama t-il visiblement essoufflé."
Tranquillement, je sortis mon plan dans mon carnet et lui montrai:
"- Nous sommes ici, pointais-je. Quel est leur territoire."
L'homme devint livide. Le sang avait littéralement quitter son visage.
"- Nous... Nous sommes en plein dedans... Bredouilla t'il.
- Parfait. Tu m'as été utile et je t'en remercie. Maintenant, meurs."
Sur ce, je levai mon bras, transperçant la gorge de l'homme d'un coup sec. Ses yeux laissaient transparaitre la surprise et du sang commençait à couler à la commissure de ses lèvres. Il émit une sorte de gargouillement propre aux personnes en train de mourir et sa tête bascula en avant, avec un morbide bruit de craquement et du sang gicla derrière sa nuque. En voyant cette scène, je fut secoué par un éclat de rire.

Ensuite, je jetai littéralement l'homme au sol et il s'affala. Sur son bras, son écran s'éteignait.
Je relevai la tête et me mis à marcher dans la direction que l'homme m'avait ordonné de fuir. J'étais sur mes gardes. J'avais envie de tuer l'ombre noire, certes, mais je n'étais pas non plus une tête brûlée: je savais être patient, je pouvais élaborer des plans d'attaques, je pouvais me montrer discret.

Sauf aujourd'hui apparemment...

En effet, au détour d'un couloir, il y avait un groupe d'hommes armé jusqu'aux dents, pas le genre d'homme qui vous laissent partir comme si rien était. D'ailleurs, au moment où je posai un pied dans les même couloir qu'eux, l'un d'eux me repéra et il hurla à ses compagnons de me poursuivre. Rapidement, j'évaluai leur nombre: ils étaient quatre à me courir après. En temps normal, j'aurai pu les avoir. Cependant, je sortais de l'infirmerie donc j'avais du mal à évaluer ma capacité à me battre à un contre quatre. C'est donc avec colère que je pris mes jambes à mon cou et je décampai. Je détestais fuir... Ce n'était pas dans mon état d'esprit. Mais il fallait que je sois raisonnable. Je préférais fuir une fois plutôt que de mourir contre des sbires de l'ombre noire. Si je devais succomber, ce serai uniquement face au favori du jeu. Je me précipitais donc dans le dédale, fuyant lâchement. Je mettais de la distance entre mes adversaires et moi lorsque je passai devant une petite plateforme. Il s'agissait d'un demi niveau qui semblait mener vers un couloir qui lui même menait vers un escalier.

C'était ça que j'aimais dans ce labyrinthe: le fait qu'il soit en trois dimensions, avec plein de recoins, d'escaliers, de niveaux différents, rendait absolument impossible le repérage. La sortie pouvait être partout.

J'escaladai donc la petite plateforme et me tapis dans l'ombre: j'avais changé d'avis. Ce n'était pas quatre hommes qui allaient venir à bout de moi quand même! Je retenais donc ma respiration pour éviter de trahir ma présence lorsque le groupe des sbires de l'ombre noire passa à mon niveau sans me remarquer. Malicieusement, je cherchai dans ma poche un petit objet. Je sorti de ma cachette. Les hommes couraient toujours en s'éloignant de moi. Je criai:
"- Hé les affreux! "
Tous se retournèrent, l'un d'entre eux était rouge de colère, et les autres étaient étonnés.
"- On fait une baston équitable? Ou alors où je vous tues sans autre forme de procès? Demandais-je avec un sourire en coin.
- Fermes la gamin. Répliqua l'un en s'approchant suivi de ses compagnons."

Décidément, c'était la deuxième fois qu'on m'appelait comme ça de la journée, et ce n'était pas très sympa.
"- Je n'aime pas ton sens de l'humour... Et tu vas goûter le goût de l'épée du "gamin". Dis-je en dégainant mon arme, mais cette fois sans une once de plaisanterie dans ma voix.

- Arrêtes de jouer avec cette épée, tu pourrai te faire mal... Plaisanta un autre homme avec une voix mielleuse.
- C'est bon: je crois que je suis énervé. Dis-je simplement."
Sur ce, je m'élançai vers les hommes, sous leurs yeux ébahi. L'un d'eux un blond aux yeux qui semblaient sortir de leurs orbites, incroyablement lent, ne tarda pas à gouter le goût du fer, à proprement parler. En effet, j'avais fait un coup d'estoc dans sa bouche, et mon épée était ressortie derrière sa gorge. 

Lorsque je la retirai, j'eu la perception d'une présence derrière moi et je me précipitai instinctivement au sol, évitant une hache. En me redressant, je fis un croche pied à l'homme qui s'était moqué de moi et levai mon épée pour l'abattre sur son crâne. Seulement, mon poignet fut retenu. Je me retournais et vis celui qui m'avais traité de gamin. Il me maintenait fermement et me fit pivoter, me faisant une clé de bras. Un hurlement déchira le silence des couloirs: le mien. Furieux, je levai mon pied et celui ci atterri dans l'entre jambe de mon adversaire. Au moment où il s'affala au sol, je lui tranchai la gorge et me retournai pour asséner le même coup à un autre homme. Il tombai lui aussi. 

Le dernier fut plus coriace, et semblait être les doué que les autres dans l'art du combat.Il avait de la force, et il était intimidant. C'était un homme plus âgé que moi, qui avait un regard dur et animal. Mais malheureusement pour lui, il fatiguait, et je profitai d'une demie seconde d'inattention de sa part pour plonger vers le sol, évitant son arme, saisir une dague dans ma bottines et lui planter dans le ventre. Je me relevai ensuite, satisfait, observant les quatre hommes qui m'avaient sous estimé.

A présent, ma détermination pour trouver l'ombre était décuplée.  Et cette histoire d'alliance et de territoire m'intriguais. 

Prenant une grande respiration, je me mis en route, vers le territoire de mon plus grand ennemis.  

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 27, 2017 ⏰

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