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« Un seul geste et elle meurt. »

C'est une simple phrase. Vraiment toute bête. Six pauvres mots. Et pourtant ils sont suffisants pour que je sente tout mon corps se mettre à trembler incontrôlablement.

Parce que je sais que ce n'est pas une blague. Une voix masculine, inconnue. Alors que je serais capable de reconnaître n'importe quelle voix de n'importe quel habitant de notre base. Mais cette personne n'y a jamais mis les pieds.

Dylan lève les bras en l'air, comme pour se rendre, et me fait comprendre d'un regard de rester calme. J'ai envie de hurler, que c'est facile de penser ça quand on est pas celui qui a un flingue pressé sur la tempe, et qu'on a absolument aucune idée de ce qui est en train de se passer. Et qu'on flippe plus qu'on a jamais flippé. Je me contente donc de fermer les yeux et de me répéter mentalement que tout ira bien.

C'est un mensonge, j'en suis bien consciente, mais je m'en fous.

Mon ami fait un pas en avant, et je sens le métal froid appuyé encore plus sur le côté de ma tête, comme si celui qui la tenait voulait percer un trou à travers mon crâne. Et j'aurais vraiment crié de douleur si on ne nous avait pas, pendant toutes ces années, appris à rester le plus silencieux possible en toute circonstance.

Dylan s'arrête immédiatement devant le regard suppliant que je lui lance, en gardant bien les mains levées au-dessus de sa tête.

« Ecoute, mec... » hésite-t-il. « On peut discuter calmement mais laisse là tranquille, ok ? »

Je ne peux retenir un soupir de soulagement. Si il parle comme ça à mon «agresseur », ça veut dire que ce n'est pas un patrouilleur. Parce qu'il n'aurait jamais osé lui parler comme ça, si ça avait été le cas. Mais la réponse du type est moins encourageante :

« Tu réponds à mes questions et peut-être que je la laisse partir, mais en attendant tu peux aller te faire foutre. »

Merde. Je tremble encore plus, sérieusement. Dylan hoche froidement la tête, il a peur lui aussi, je le sens. Je sais qu'il voudrait que je ne panique pas, mais c'est comme demander à un être humain d'arrêter de penser. Impossible.

« On est où ici ? Et vous êtes qui d'abord ? Vous êtes des connards de riches c'est ça ? » demande l'inconnu.

Je supplie intérieurement le ciel pour que mon meilleur ami ne fasse pas ce que je pense qu'il est sur le point de faire, mais trop tard. Il a déjà éclaté de rire.

« Sérieusement mec, t'as vu nos gueules ? Tu crois vraiment qu'on a été acceptés dans ce trou ? Et tu débarques d'où ? On est à San Francisco ! » s'exclame-t-il.

J'écarquille les yeux. Non mais il veut vraiment que je me prenne une balle dans la cervelle !

Mais à ma plus grande surprise, toute pression sur ma tempe disparaît. Je sens le mec reculer. Je n'ai plus rien pour me soutenir, alors je m'écroule au sol, le corps secoué de tremblements une main sur mon cœur, comme pour atténuer la peur panique que j'ai ressentie une fraction de seconde auparavant. J'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer. Mais je me concentre sur Dylan qui se précipite pour m'aider à me relever et pour me rassurer en me prenant dans ses bras.

« Je vais bien, ça va. » je trouve la force de murmurer, et je me retourne pour faire face à l'inconnu.

Je ne l'ai jamais vu auparavant. Plutôt grand, blond, inexpressif... jusqu'à ce qu'il parte seul dans un fou rire hystérique.

Je jette un coup d'œil à Dylan qui semble aussi dérouté que moi. Ce type à l'air complètement fou. Au bout de quelques minutes à se marrer comme un dingue, le blond fais une pause, essoufflé, en nous regardant.

« Non mais vous vous foutez de ma gueule ? Sans déconner, on est où ? » questionne-t-il en essuyant des larmes de rire.

Dylan semble aussi choqué que moi. Ce qui est sûr, c'est que l'étranger est paumé, et qu'il me fait sérieusement peur. Très peur.

« Mec... on est à San Francisco, on déconne pas. » lâche Dylan d'un ton à la fois réticent mais aussi ferme et autoritaire.

Devant nos visages graves, l'expression hilare du grand blond se décompose petit à petit.

« San Francisco ? » répète-t-il, comme si c'était la toute première fois de sa vie qu'il entendait ce nom.

J'approuve d'un très léger hochement de tête.

« Non. Non c'est pas possible. C'est pas possible putain ! » hurle-t-il en se laissant tomber à genoux, la tête dans ses mains. « Non, non, NON ! »

Je lâche la main de Dylan, que j'avais prise presque instinctivement et serrée de toutes mes forces, pour m'approcher de cet inconnu dont l'attitude perdue m'intrigue au plus haut point. Je pose la paume de ma main droite sur son épaule, non sans une petite pointe d'appréhension.

« Ecoute, on sait pas vraiment pourquoi t'as l'air si mal, ni qui tu es exactement, mais on pourrait t'aider il faut juste -» commençai-je, mais il me coupa dans ma phrase.

« C'est Will. Je m'appelle Will »

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Et voilaaaa le nouveau chapitre que vous attendiez depuis si longtemps !!!
Un max de commentaires pour le retour de Chaos s'il vous plaît ???
J'attends vraiment vos avis dans les coms !
Avouez vous pensiez que c'était Thomas.!
Et bah nooooon mouhahahaa !
Enfin bref je vous aime mes pieuvres !
Mystery <3

Chaos Is A Ladder (Thomas Sangster)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant