Chapitre 3

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Chapitre 3 :

Les yeux jaunes de la bête se dirigèrent directement vers les deux jeunes hommes qui couraient abandonnant leurs camarades à leurs sors. Xiumin serra les poings, poussa un soupir, attrapa la main d'un des joueurs et imita les déserteurs en partant dans la même direction. Mais c'est à ce moment-là que la bête bondit. Elle fendit l'air pour se retrouver juste devant Xiumin qui venait d'embarquer Chen avec lui. Le cœur de Xiumin s'emballa et sa salive fut trop présente dans sa bouche pour qu'il puisse l'avaler correctement. Il avait les jambes en cotons et ne pouvait plus faire un geste. Pas qu'il soit trop lâche pour avancer, la main de Chen toujours dans la sienne, mais il avait ces blocages dans son cerveau ou il ne savait même plus trop, qui faisait qu'elles ne bougeaient plus. Il jura dans sa barbe et fit ses dernières prières en essayant tant bien que mal de lever cette foutu jambe bloquée comme un vieux rouage rouillé. La bête s'approchait à pas de loup, sa queue fendant l'air à une vitesse extraordinaire, ses dents découvertes rendaient les mains de Chen moites mais pas celle de Xiumin. Il l'attendait la mort, il lui hurlait de venir le chercher, de bondir, pour qu'il puisse enfin courir dans la campagne de ses rêves comme il n'avait jamais pu le faire. Il ne pouvait pas parce que ses jambes ne le porteraient pas, elles le lâcheraient comme elles l'avaient fait ce jour-là. Alors il n'attendait que ça.

- Viens ! Ramènes toi putain ! Bouffes moi, te gènes pas, j'en ai rien à foutre de toute manière...

Il avait fini sa phrase dans un chuchotement presque inaudible, il pensait même que personne ne l'avait entendu. Tous pétrifiés ne pouvaient pas parler, ni bouger, ni même respirer. Seulement, le grand blond du nom de Kris, lui il osa, bouger, respirer, parler. Parce que lui, il s'en foutait de tout, et il se disait qu'ils pouvaient tous allés se faire foutre et que lui il ne pourrirait pas sur cette île de merde. Il allait rentrer chez lui, avec son frère et tant pis pour les autres. Il s'avança vers le monstre en lançant un regard menaçant à quiconque oserait le défier. Ses poings serrés, il se préparait mentalement à devoir affronter le monstre. Après tout, il en avait défié des pires que ça, certains avaient même des flingues alors que lui était à mains nus, alors qu'avait-il à craindre, au pire il aurait une petite égratignure.

- Kris ! Arrêtes toi, je t'en prie...

Son frère pleurait à l'arrière, il se disait que si son ainé venait à mourir, il ne serait plus capable de vivre. Car il était sa raison de vivre, son frère était tout ce qu'il lui restait et il ne pouvait pas mourir, il ne devait pas.
Kris fit un pas en arrière devant les supplications de son frère, il serra un peu plus ses poings, ferma ses yeux et les tourna vers Tao apeuré.

- On rentrera Tao, je te le promets.

Pendant ce temps-là, Lay avait serré sa mâchoire et regardait le spectacle de loin, il n'était pas non plus vraiment loin mais suffisamment pour savoir que tout cela allait dégénérer.

Au même moment, Chen, complétement pétrifié, tremblait de tous ses membres. Lui qui n'avait jamais peur de rien, aurait presque pu faire dans son pantalon à ce moment-là. Il essayait tant bien que mal de se défaire de la poigne de Xiumin, sans attirer trop l'attention du monstre, sans jamais y parvenir. Il mordait ses lèvres et ses yeux allaient et venaient, son cerveau essayant surement d'analyser la situation. Son cœur battait à toute vitesse, trop vite pour qu'il puisse suivre les battements, il résonnait si fort dans son crâne qu'il commençait à lui faire froncer les sourcils. Seulement, dans un moment d'inattention, lorsque chaque membre hurla en silence tant ils furent surpris, la bête bondit.

Lay plissa les yeux, comme pour mieux voir, attrapa quelque chose dans sa chaussure, posa son pied sur le sable pour prendre appuie et s'élança d'un bond, comme la bête l'avait fait avant lui. Il courut aussi vite que ses jambes pouvaient lui permettre.

Fallen SurvivorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant