Chapitre 9

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Chapitre 9 :

Le vent volait dans les branches en sifflant à leurs oreilles, ils étaient sous le choc. Comme si c'était un cauchemar, un rêve éveillé, un rêve qui fait beaucoup trop mal, beaucoup trop peur, un rêve horriblement douloureux. Les larmes retrouvèrent les sillons qu'elles empruntaient souvent ses derniers jours.

- Qu'est-ce que ça veut dire... Non... Ce n'est pas possible... Non... Non. Non !

La nouvelle les frappait, les torturait. Ils avaient envie d'abandonner et de se laisser mourir. C'était terminé. Il n'aurait plus jamais d'espoir, il s'était envolé avec ce bout de papier froissé, il était parti dans une larme, dans un poing fermé, dans une brise de vent. Leur dernière lueur d'espoir venait de prendre la fuite.

Chen ferma les yeux mais ne pleura pas, il fronça les sourcils et se lécha la lèvre. Il allait donc partir comme ça, il aurait imaginé mourir autrement, d'une façon plus glorieuse peut-être. Il se dit simplement à cet instant qu'il aurait dû être plus près de chacun d'eux, rigoler un peu plus et chanter de tout son soûl. Il aurait dû être plus vivant, parce qu'à présent c'était sa fin. Le seul mot qui poussa la barrière de ses lèvres fut « Lay », puis il se mit à pleurer. Ses larmes frappaient ses joues, telles un torrent de feu brulant, ce qu'il restait de son cœur. Il lui avait promis, ils s'étaient promis de partir ensemble, de vivre leur amour comme il devait être vécu. Mais il avait échoué.

Cette fois, personne ne vint leur annoncer que l'épreuve était terminée mais Chen s'effondra au sol en tremblant. Lay accouru mais se fut trop tard lorsque leurs lèvres se joignirent. Un simple baiser rempli d'amour, de tendresse. Les dernières paroles de son amour furent si dures à entendre pour lui qu'il préféra s'enfuir en courant dans la forêt. Luhan voulu le suivre mais Sehun l'en empêcha, ils ne devaient pas, ils devaient le laisser seul.

Son corps fut transporté longtemps avant qu'ils ne retrouvent le bâtiment et l'endroit où ils avaient enterré Xiumin. Il fut placé à ses côtés et toutes les larmes du monde furent versées sur sa tombe. Ils avaient tous failli à leurs idéologies. Personne n'aurait dû pleurer parce que personne n'aurait dû mourir.

- On ne t'a pas assez connu Chen, tu n'aurais pas dû partir comme ça. Tu nous as laissé alors que tu disais vouloir sauver tout le monde, inconscient... Tu sais, je t'aimais Chen, depuis bien trop longtemps. C'est triste pas vrai ? Toi, tu t'en fous d'être mort, tu ne restes pas là à t'enterrer et à regarder chacun d'entre nous dépérir au fil des jours. Tu sais, je t'aimais Chen et c'est bien ça le problème.

Lay jeta la dernière poigné de terre sur le corps de son amant et tourna les talons pour entrer de nouveau dans l'immense bâtiment.

- Il faut lui laisser du temps... Commenta KyungSoo.

- Comme à nous tous.

Luhan, le regard larmoyant, contemplait le soleil maintenant haut dans le ciel, il savait que ça pouvait abîmer ses yeux mais il se disait qu'un peu plus un peu moins, il s'en fichait. Son cœur meurtri tapait dans sa poitrine douloureuse. Il avait mal d'avoir trop pleuré mais aussi d'avoir trop aimé. Il s'attachait bien trop rapidement et ces personnes-là étaient devenues ses frères. Il n'avait pas eu le temps de s'en rendre compte mais les semaines qui s'étaient écoulées l'avaient changé, elles les avaient tous changé. Voir Chen le matin au réveil en train de taquiner les autres allait lui manquer, voir Kris s'énerver sur Chen parce qu'il approchait Tao de trop près aussi, mais ce qui allait lui manquer le plus c'était bien ses sourires, son courage et tout ce qui faisait que Chen était Chen. Ce gothique beaucoup trop souriant, au grand cœur.

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