Le sang, liquide fugace qui s'échappe doucement ; Le sang, symbole de notre humanité ; Le sang, toi qui te joues de nous et pars sans te retourner nous laissant sur le sol les yeux vides et le cœur sans vie ; Le sang, rouge est ta couleur qui nous lie à toi.La nuit se fait belle. Les bruits se font aussi sourds que les murs et la lune aussi éclatante que le soleil. Je le regarde, allongé sur le sol, une flaque rouge autour de lui. Les bruits d’il y a à peine trois minutes ont déjà cessé. Ainsi je pars sans me retourner, l’image de son corps sans vie restée dans mes pensées.
Je sors de cette ruelle et marche à travers la rue. Les seules choses dont je peux me souvenir sont mon nom, Rémi et le nom de ce jeu virtuel...New Graal. Je me demande bien qui je suis en vérité. Quand je suis arrivé dans ce monde, j’étais habillé en policier et une voix, aussi bizarre que cela soit, m’a expliqué quelle était ma mission et aussi comment sortir d’ici. Le seul moyen de sortir de ce jeu est de réussir tous les niveaux, chose logique puisque je suis dans un jeu mais c’est ensuite que cela se corse.
Pour cela, il me faut éliminer tout le mal dont regorge ce jeu, comme un chevalier quoi. Tuer ceux qui sont le mal et m’imposer comme le bien. À chaque personne tuée, un comble pour un policier, j’avance d’un niveau et change de lieu ou de ville, cela dépend. Mon but, bien évidemment, arriver au sommet et sortir de ce jeu. Mais avant cela, il me faut remplir ma mission, ce qui est l’essence même de ma venue dans ce jeu : retrouver une dénommée Lucie ayant mystérieusement disparu.
Je ne puis même pas dire combien de jours, de mois ou même d’années se sont écoulés puisque pour moi le temps est comme arrêté. En tout cas, cela est bien gentil de me demander de la retrouver mais la question est...comment faire ? Je n’ai aucun indice. De toute manière, je dois avant tout finir tous ces niveaux pour sortir de ce monde sinon Dieu seul sait ce que je deviendrai.
Je pars donc dans une direction qui m’isole des passants et rentre dans une allée déserte. Je me cache ensuite derrière un buisson pour que personne ne me surprenne. Enfin bon, rien ne peut m’arriver de grave de toute façon puisque ce n’est pas la réalité ; ce qui est le seul bon côté. Je m'allonge donc contre un arbre et ferme les yeux en attendant de perdre connaissance.
Lorsque je me réveille je suis dans une ruelle, une odeur nauséabonde me chatouillant l’odorat et des chats caressant ou devrai-je dire agressant mes mains dotés de leur principal atout : leurs griffes. Je me réveille donc en sursaut et les jette contre un mur d’un revers. Ayant retrouvé mes esprits, je me relève. J'ai encore changé de niveau. Je me demande également à combien de niveau j’en suis, une vingtaine, une quarantaine ou une cinquantaine peut-être ?
Balayant ses idées, je sors de cette ruelle puis marche l’esprit vide sur le trottoir. Celui-ci se réveille lorsqu’un choc atteint mon corps. Je suis parterre et j’entends une voix me crier dessus. Je lève les yeux et aperçois un vieil homme, accoutré d’un costard noir très chic, la carrure massive et le ventre, étant sûrement la cause d’une masse plus qu’anormale, la face, en plus de tout cela, défigurée par la colère. Qu’est-ce qu’il me veut celui-là ? Voulant comprendre de quoi il me parlait, je me concentre sur les sons ou plutôt bruitages que j’entends :
« Vous ne pouvez pas faire attention ? VOUS ME PRENEZ POUR QUI ! Ce n’est pas parce que vous travaillez dans la police qu'il faut vous croire tout permis ! Pauvre vagabond ! »
Ennuyé par ses paroles, je me relève d’un coup et me prépare à partir bien que ses bruitages se fassent de plus en plus incessants lorsque j’aperçois...son cœur entouré d'un cercle noir. Et là, vous vous dites sûrement que je me suis cogné la tête et que j’y ai perdu quelques neurones dans la bataille mais... pas du tout. À mon arrivée dans ce monde, je me suis rendu compte de quelque chose, cela est logique quand on y réfléchit bien ; si je dois chasser le mal de ce monde comment différencier le bien du mal ? C’est en regardant leur cœur.
Quand je me concentre en regardant en direction de leur thorax, j’y aperçois leur cœur. À partir de ce moment, deux choix s’imposent : soit celui-ci est complètement normal soit un cercle noir le contourne, symbole d’un mal plus sombre que jamais et d’une personne pourrie jusqu'à la moelle. Enfin dans ce contexte on parlerait plutôt d’une personne pourrie jusqu’au cœur...Je me sens bien seul quelquefois.
Bref, revenons-en au vif du sujet, ce vieil homme est donc bien une personne à éradiquer. Je prends alors le sourire le plus faux que je peux trouver pour entamer la discussion déjà entamée de son côté :
« Je vous dois des excuses, je suis vraiment désolé monsieur. Je me dois donc de me racheter de vous avoir malencontreusement énervé.
- Et en quoi allez-vous vous racheter ? réplique-t-il avec une telle amabilité.
- Je vous propose si vous me l’accordez de vous payer un repas dans un restaurant très chic, aussi chic que l’est votre costume.
- Une telle offre ne peut être refusée, vous êtes au moins un homme qui a le sens des responsabilités. »
Et tu n’as encore rien vu...Sur un commun accord, on part de ce pas vers un restaurant connu pour sa nourriture très diversifiée. Arrivé au restaurant, on décide de prendre la table au milieu de la salle pour profiter comme il le dit de « l’attroupement général ». En mangeant, il me conte ses mille exploits et me raconte qu’il est directeur d’une grande entreprise. Sa bouche n’arrête pas de gesticuler dans tous les sens, la sauce ayant failli couler à plusieurs reprises mais vite rattrapée par un funeste mouchoir. N’ayant pas d'autres choix que de l’écouter, je m’y hâte donc vivement :
« Vous savez mon entreprise a obtenu un énorme contrat qui augmentera considérablement son chiffre d’affaires. »
...Et dans quelle sale affaire t’es-tu fourré pour obtenir ça ?
« Cette année je suis persuadé d’obtenir un meilleur chiffre d’affaires que tous mes nombreux concurrents, déjà qu'ils n’étaient pas à ma hauteur...»
Je me demande s'il comprend que je n’en ai rien à faire de ses histoires.
« Vous savez que dans le milieu je suis assez connu, on m’appelle même le “GPS“! Vous savez pourquoi ?
- Non.
- Parce que tous ceux qui ont croisé mon chemin pour me demander un service sont maintenant au sommet. Je suis comme un GPS qui emmène les personnes sur le bon chemin, le chemin de la gloire. »
Dans ton cas GPS devrait plutôt être les initiales pour gros plein de soupe, je suis sûr qu'il doit en être rempli vu combien il en a repris...Oh la blague ! Tellement seul…
« Il faut dire que j’en suis assez fière vous savez...»
Tuez-moi...
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Une Vérité Aussi Nocive Qu'un Mensonge
Short StoryDans un simple planétarium, financé par le groupe vidéo game on line, le lieutenant de police Rémi devra percer le mystère qui entoure la disparition d'une jeune fille. Plutôt simple non ? Mais beaucoup moins si cela est dans un jeu virtuel. Le jeu...