SNOW

3 0 0
                                    

Je marchais dans les rues. La neige tombait.

C'est bientôt noël, c'est la veille.

Je n'avais pas envie de rentrer à la maison.

Noël signifie repas de famille.

Ma famille est brisée.

Papa est mort et maman est comme morte de chagrin. Sebastian, mon mari, me trompe avec sa secrétaire.

Nous faisions comme si tout allait bien devant les autres, enfin nous essayons.

Je n'en pouvais plus de tout ça.

Comment avait-on pu en arriver là?

Je serrai la peluche contre- que je comptais offrir à ma nièce.

Le paysage changea.

J'aperçu une usine désaffectée, un lieu peu fréquentable. Une sorte de quartier mal famé.

Cela avait gonflé mon coeur de tristesse.

En revanche, la neige formait là encore un tapis merveilleux. Elle ne fait pas de différences entre les riches et les pauvres, la Neige. Je m'étais dit que j'aimerais être comme ça, comme elle.

Je décidai de faire le tour de l'usine pour pouvoir penser encore un peu.

Ma pauvre petite maman.

Elle qui avait toujours été si aimante, j'avais dû mal à la voir vide comme une poupée de cire. Elle me regardait mais sans me voir. Je lui parlais mais elle ne m'entendait pas. J'avais la sensation que c'était moi qui était morte à ses yeux. Comme une punition. Pour ne pas avoir su remplacer papa.

Quelque part, je la comprenais et d'autre part, je lui en voulais.

J'étais encore sa fille! J'étais encore à ses côtés, moi, à pleurer avec elle!

Je levai les yeux au ciel. Les étoiles brillaient ce soir-là. J'inspirai profondémment l'air pur.

Je sentis une présence à mes pieds, mon regard glissa le long de la neige.

Et c'est là que je Le vis.

*

* *

J'atteris dans la masse neigeuse qui n'était pas là quand j'étais entré dans le bar.

Le patron me lança plusieurs insultes, comme d'habitude, avant de claquer la porte.

Il ne m'avait pas rendu mon manteau, ni mes gants troués.

Ce con.

Et me voilà dans en pull et en jean dans le neige pleine de boue.

Je rejetai mes cheveux gelés sur mes épaules en vérifiant que la seringue était toujours dans ma poche.

L'aiguille de celle-ci perça la peau de mon doigt blanchi à travers le jean.

Bizarrement, ça me fit sourire.

Je me relevai en frottant mes bras pour me réchauffer.

Je grimaçai en commençant à déambuler dans les rues crades de la banlieue.

Je cherchais un endrois calme, loins des cris et des coups de feu.

Mes pieds douloureux m'ont conduis à une Zone Industrielle désaffectée d'un ancien village sur lequel la capitale s'était étendue.

C'était triste...

Un si petit village détruit par une grande ville.

C'était comme ça.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Dec 18, 2015 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant