Chapitre 2 - Enfant éternel.

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C'est en soupirant que je rangeais mes crayons dans mon sac. J'avais passé près d'une heure et demie à ne rien faire d'autre que dessiner dans le calme du bureau qui m'était dédié. Et maintenant je devais retourner affronter aussi bien les élèves que ce Park Jimin.

Quand la sonnerie retentit, je patientais encore quelques minutes avant d'aller me présenter en cours, prétextant m'être perdu en cherchant la salle. J'étais certain d'avoir éveillé la curiosité de ce gars, c'était bien connu, quand on ignorait ce genre de personne, elle se sentait dans l'obligation d'attirer immédiatement toute l'attention.

Il était évident que sa première manœuvre allait être de se coller à moi durant les heures de cours, je voulais retarder ce moment au maximum. Je ne pouvais pas le laisser m'approcher, il ne comprenait pas. Et comme prévu il s'était mis seul au fond, relevant la tête lors de mon arrivée et tentant d'accrocher mon regard pour m'inciter à venir à ses cotés. Je me plaçais aux premières tables, deux rang avant les places des autres élèves.

Je parvins à l'éviter ainsi durant le reste de la journée, malheureusement lors de mon option danse il était présent. Comme à chaque fois d'ailleurs, sauf que généralement il se contentait de traîner avec ses amis sans me prêter le moindre intérêt. Les autres garçons se changeaient encore quand il s'approcha du banc sur lequel j'attendais.

-Eh salut, euh..Jungkoot c'est ça ? Chantonna t il, tout sourire.

Je manquais de relever vers lui des yeux excédés. Jungkoot ? Il était sérieux là ? J'avais une tête à m'appeler Jungkoot ? Je me retins à temps : Je ne devais surtout pas rentrer dans son jeu, il allait finir par se lasser et il me foutrai la paix comme ça. Je ne lui adressais pas même un regard et continuais de fixer mes pieds d'un air neutre.

-Je tiens à m'excuser pour tout à l'heure, tu sais je ne voulais vraiment pas te blesser et je pense qu'on devrait plutôt essayer de repartir sur de bonnes bas-eeeh !

Son cri de protestation vint me vriller les tympans alors que je m'appliquais à retrouver une distance convenable entre nous. Je fis comme si je n'avais pas entendu et m'éloignait encore jusqu'à atteindre l'extrémité du banc, au plus loin de lui. Je le vis bouder l'espace d'un quart de secondes avant de sourire et de revenir se coller totalement à moi.

-C'que t'es peu bavard, c'est pas cool de me laisser faire la conversation tout seul ! Allez, dis m'en un peu plus sur toi~.

Je continuais de l'ignorer et sortis un livre, pour lui illustrer le fait que je me fichais pas mal de tout ce qu'il pouvait dire. J'allais finir par devoir lui faire un dessin ou quoi ? S'il avait ne serais-ce que deux neurones connectés il devrait interpréter mes gestes. Mais il ne montrait visiblement pas la moindre envie de comprendre, il glissa une main sous mon short et son souffle effleura mon oreille.

-Dis, t'en a des belles jambes, tu me donnerai presque faim.

Que...QUOI ?! J'avais du mal entendre là, il insinuait quoi en disant ça ?! Le message était on ne peut plus clair, certes, mais c'était totalement...quoi ?! Je lui donnais presque faim ! Moi qui pensait qu'il me draguait pour rire, pour me déstabiliser et amuser la galerie. C'était encore pire comme ça ! Mon manque de réaction et la teinte de mes joues durent l'inciter à continuer, étant donné que sa main remonta haut, trop haut à l'intérieur de ma cuisse. Son geste provoqua une cascade de frissons et de sensations plus intenses les unes que les autres.

Je refermais mon livre dans un claquement sec et lui abattit violemment sur la tête. Cette fois c'est lui qui ré-établit la distance de sécurité entre nous.

-Putain de merde, ne t'avise plus jamais de poser tes mains sur moi Park !

Les deux paumes à plat sur son front, à l'endroit ou je l'avais frappé, il semblait avoir mal. Ses épaules s'agitaient comme s'il était en train de sangloter, et je commençais à regretter mon geste. Une fois la colère passée je sentis l'inquiétude me gagner. Au moment ou je faillis me pencher sur lui pour lui demander si ça allait, je manquais de lui remettre un coup en m'apercevant qu'il était en fait en pleine crise de fou rire.

La découverte des couleurs chaudes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant