Chapitre 3 - Complications.

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Impossible de respirer. Je tentais de desserrer les doigts autour de ma gorge sans y parvenir. Il faisait noir comme dans un four, je ne voyais rien. Je ne comprenais rien. Je sentis la panique me gagner, mon corps lutter de lui même pour essayer de repousser mon agresseur. Ma main libre battit l'air, cherchant désespérément à frapper la personne devant moi. La poigne se resserrait toujours plus, écrasant ma trachée, augmentant la pression dans mon crane. J'allais mourir. J'essayais de crier mais c'était peine perdue, il n'y avait plus d'air dans mes poumons.

Soudain le poids sur ma gorge s'envola et je me retrouvais à tousser comme un perdu. J'inspirais l'air avec force, empressement, mon ventre recommença à se soulever même si c'était encore irrégulier.

-Lève toi petite merde, cracha t elle. Regarde ce que tu me fais, je pourrai te tuer si facilement.

Inspirer, souffler. Inspirer, souffler. Savourer l'air qui s'engouffre de nouveau dans mes poumons. Serrer les dents pour ne pas crier ma douleur à chaque respiration.

Un mode d'emploi que je m'efforçais de suivre du mieux que je pouvais, larmes aux yeux, désespoir au ventre. La peur panique qui s'était emparé de tout mon corps, qui avait tendu le moindre de mes muscles s'évaporait petit à petit. C'était fini, elle était partie et ne reviendrai pas avant demain, elle devait s'occuper des enfants. Et moi je devais me dépêcher de me ressaisir, ils ne devaient pas me voir comme ça. Et je ne devais pas montrer de tels signes de faiblesse, plus maintenant.

Ça faisait au moins un mois que ça ne s'était pas produit, pas aussi fort en tout cas. Comme en réponse aux questions qui me tambourinaient le crâne depuis que Jimin m'avait approché, Carole avait fait peser une menace bien trop lourde, pour lui comme pour moi. Elle ne savait rien, et pourtant elle arrivait tout de même à me dissuader d'essayer quoi que ce soit. Je ne voulais même pas savoir ce qu'il se passerai si elle apprenait que Jimin me tournait autour.

Plus que 272 jours. Encore 272 jours. Un fort sanglot secoua mon buste, j'essuyais rageusement les larmes qui roulaient en masse sur mes joues et me relevais, une main plaquée sur ma gorge meurtrie. Mon foutu réveil n'avait pas sonné. Chaque faute équivalait à une punition, c'était comme ça ici. Enfin seulement pour moi.

Je tâchais de reprendre mon calme avant de me lever, les enfants devaient déjà déjeuner en bas. Je me dirigeais vers la salle de bain en peinant pour ne pas m'écraser au sol, et sursautais violemment quand quelqu'un frappa à la porte.

-Oui ? Clamais-je après avoir essuyé les dernières traces de ma tristesse d'un coup de manche.

-Hyung ?

La petite voie flûtée de minho chatouilla mes oreilles, je l'invitais à entrer. Ses yeux, avant de rencontrer les mien détallèrent longtemps ma gorge. Je m'arrachais à son regard inquisiteur pour aller enfiler une écharpe, mais il n'oublia rien de ce qu'il avait vu. Du haut de ses huit ans il comprenait déjà beaucoup de choses, trop de choses.

-Maman dis que tu dois venir manger, ou sinon tu vas être en retard.

Ces mots ont semblé lui coûter cher. Il ne voulait pas être le porteur de cette information. J'ai inspiré longuement, sans faire de bruit et je me suis retourné vers lui avec un grand sourire pour lui promettre que je descendrai bientôt.

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Je n'avais pas toujours vécu ici. Loin de là. Avant j'avais une vraie maison, un endroit où je me sentais en sécurité et non constamment menacé. De vrais parents aussi. De vrais parents qui étaient à présent morts, emportés dans un accident de voiture. Alors qu'ils se dépêchaient de me récupérer après ma chute en vélo, alors qu'ils venaient me chercher.

La découverte des couleurs chaudes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant