PROLOGUE

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- Rose, même si je meurs un jour, est-ce que tu continueras à m'aimer ?

Crissements de pneus sur la chaussée, gémissements et lamentations, pleurs étouffés. L'homme, les mains tremblantes, recula. Il entendait son téléphone sonner, les gens l'appeler. Le monde autour de lui semblait paralysé.

- Et toi, quand je mourrai, tu continueras à m'aimer ?

Il préféra se retourner, fermer les yeux, respirer. Essayer, tant bien que mal, d'oublier. Le village était rouge, les gens étaient rouges, le ciel était rouge. La douleur, elle, était noire. Il avait peur, sentait le moment arriver. Le bruit des talons se rapprochait. Bientôt, il pourrait apercevoir ses cheveux blonds, sa robe blanche, sa petite sacoche rouge. Il ne voulait pas croiser son regard.

- Henri ?

Il aurait souhaité être sourd, il aurait souhaité être aveugle. Le bruit des talons s'était arrêté. Tremblant, il retira sa casquette bleue marquée d'un grand « A ».

Alors, il ne put s'empêcher de pleurer ...

- De toute manière, tu ne mourras jamais. Tant que je serais en vie en tous les cas. Et puis je t'aimerai toujours, que ce soit dans la vie, ou bien dans la mort.













Laisse moi pleurerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant