La vie d'Amy

Le doute

C'est terrible. Quelqu'un s'est introduit chez moi. J'en suis persuadée. La porte qui était entrouverte d'après Karen, mon livre qui change de place puis ma fenêtre grande ouverte... C'est la seule explication possible.

Prise de panique, je cours vers ma porte d'entrée et heurte quelque chose de dur. Josh.
Il me regarde avec un air ahuri et me demande pourquoi je cours comme ça.

- Quelqu'un est entré chez moi ! dis-je d'une voix tremblante.

Il fronce les sourcils.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?

- Je sais que ça peut paraître fou mais je te jure que quelqu'un s'est introduit chez moi ! Tu dois me croire !

Je ne dis rien mais au fond de moi je n'ai plus envie de rester dans cette maison, dans ce pays. En quittant la France jamais je ne me suis dis que je n'allais pas me plaire ici. D'ailleurs, je ne peux pas réellement dire que je ne m'y plait pas. Tout est magnifique ici ! Les montagnes, le lac, les forêts... C'est vraiment un endroit incroyable. Mais je ne m'y sens pas chez moi. C'est comme ci quelque chose ne voulais pas que je m'intègre totalement. Si j'avais été croyante j'aurais pu dire que Dieu n'est pas avec moi ou qu'il me puni. Mais je ne suis pas croyante.
Je ressens une profonde tristesse et je crois que Josh le perçoit parce qu'il m'attrape par les épaules et me guide vers sa maison.

- On verra plus tard pour la visite. Tu restes chez moi tant que ta mère et Patrick ne sont pas encore rentrés. Pendant ce temps je vais en parler à mon père. Il dirige les réunions de patrouille dans notre rue et il est très ami avec le shérif.

Il me pousse dans son salon où se tient sa mère. Elle ne semblait pas ravie de me voir chez elle mais elle me fit un sourire forcé.

- Que me vaut ta charmante  visite, Amy ?

Je ne savais quoi lui répondre. J'étais encore sous le choc.

- Maman, quelqu'un s'est introduit chez elle alors qu'elle était dans sa maison ! Elle ne peut pas rester seule là bas. Il faut faire  quelque chose, ça ne peut pas recommencer.

Diane Carter leva un sourcil et se tourna vers moi.

- Est-ce vrai ? Quelqu'un s'est-il introduit chez toi alors que tu y étais ?

Mais enfin pourquoi aurais-je mentis à se sujet ? Je ne sais pas ce que je lui ai fais mais cette bonne femme est loin de me porter dans son coeur.

- Oui... Au début je pensais que je le faisais des idées mais j'en suis persuadée.  Il y avait bien quelqu'un chez moi.

En entendant mes paroles elle ferma les yeux et poussa un long soupire.

- Josh, reste avec elle à l'étage. Je vais prévenir ses parents, ton père et le shérif. Ils vont vérifier si tout est en ordre. Tu pourras rester manger avec nous si tu le souhaites Amy. Dit-elle en s'approchant du téléphone.

Josh me guida jusqu'à sa chambre et s'allongea sur son lit. Il n'arrêtait pas d'envoyer des textos avec son téléphone  portable.

C'était la deuxième fois que j'entrais dans sa chambre. Et comme la première fois je ne savais où me mettre.  Je regardais ma maison par la fenêtre de la chambre. Elle avait l'air calme et paisible, comme s'il n'y avait rien eu. Au fond peut être qu'il n'y avait rien eu et que j'avais seulement pris peur. Je ne suis pas dans un endroit qui ne m'était encore tout à fait familier.
Quoiqu'il en soit, que j'ai seulement eu peur ou que quelqu'un soit entré chez moi me rend nerveuse. Je ne sais pas si je pourrais retourner là bas en ayant la conscience tranquille.

C'est la main de Josh qui vient se poser sur mon épaule qui me sortie de mes pensées.

- Tu ne devrais pas t'inquiéter. Tout va bien se passer. Mes parents et le chérif s'occupe de tout.

- Oui, merci.

- Tu n'as pas à me remercier. Tout le monde aurait fais la même chose que moi dans cette situation. J'espère seulement que tu n'as pas eu trop peur.

Je lui souris sans lui répondre. La vérité c'est que j'étais totalement terrifiée. Jamais je n'avais vécu cela. Mais le pire dans l'histoire c'est que je n'étais pas certains de l'intrusion de quelqu'un chez moi. Peut-être que mon bain de soleil m'a encore une fois trop tapé sur la tête...
Je ne suis même plus sûre de ce que j'ai vu. Est-ce que j'ai ouvert ou fermé cette fenêtre moi-même ? Est-ce que j'étais en train de lire mon livre ? Tout s'embrouillait dans mon crâne. Je n'arrivait plus à avoir de pensés cohérentes.
Tout ce dont j'étais sûre c'est que j'avais peur. Vraiment peur. Je n'avais qu'une hâte, revoir ma mère, me jeter dans ses bras et pleurer comme lorsque j'étais enfant.

- Amy, tu devrais te reposer un peu. Tu es vraiment pâle. Tu devrais peut-être t'allonger un moment et manger un peu. Reste ici, je reviens te chercher un sandwich et du thé glacé.

Josh n'avait certainement pas tord. Et puis je sentais la migraine arrivée à grand pas. Je m'installais dans son lit et fermais les yeux.

Je fus réveiller par des voix. J'étais totalement paniqué parce que j'étais dans une pièce qui m'étais inconnu. Il me fallut plusieurs secondes avant de me souvenir que j'étais chez Josh et ce qu'il s'était passé chez moi quelques heures plus tôt.

En me redressant je remarquais qu'il y avait un plateau sur la table de chevet contenant un sandwich au poulet et un grand vert de thé glacé. Les glaçons avaient totalement fondu. Il semblerait que je me sois assoupie plus longtemps que je ne le pensais. Un petit coup d'œil par la fenêtre m'indiqua qu'il faisait nuit et que ma mère et Patrick étaient de retour.

J'avais extrêmement faim et soif. J'engloutie tous ce qu'il se trouvait sur le plateau avant de m'élancer dans le couloir pour rejoindre le rez-de-chaussée.

Avant de descendre totalement les escaliers les voix qui m'avaient réveillées furent de plus en plus distinct. Je discernais Josh et sa mère. Ils avaient l'air vraiment en colère.

- Il faut l'aider ! Tu ne peux pas faire comme si elle avait inventé cette histoire. Toi comme moi savons qu'elle ne ment pas.

- Je ne peux rien faire pour elle. Elle semblait désorientée. Elle a peut-être tout imaginé !

- Tu sais que c'est faux !

- Écoute, je sais que tu l'aimes bien mais je ne peux plus rien faire pour elle. Ton père et le shérif s'en charge. Ce n'est plus de mon ressort.

- Cette fois, maman, je te préviens tu ne pourras plus le protéger. Je ne le laisserais pas faire.