It's a trap.

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Ça fait longtemps que j'attend là. Je m'ennuie un peu. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis ici... C'est vrai je la connaissais... Mais es-ce-que c'est toujours elle ? La fille que j'ai aimé quand on était enfants...On m'appelle, une infirmière que je connaît bien. Elle s'occupe d'elle. Et je viens la voir chaque semaine...
"-Bastian ? Elle vous attend."
Elle me sourit, elle sourit toujours. Elle dit qu'ils sont plus calmes si on leur souri. Je ne sais pas comment elle fait pour toujours afficher ce fameux sourire, elle est entre ces quartes murs gris aux fenêtres a barreaux touts les jours de l'année... Je ne pourrai pas... Même si j'entre avec le sourire, j'ai l'impression que cet endroit aspire ma bonne volonté. On passe les premier couloirs, on entre le dernier, celui sans fenêtres. Un gardien se tient devant la porte. Il ouvre la porte en me saluant d'un hochement de tête. La chambre est vide, a l'exception d'un matelas et de couvertures sur le sol. Les murs sont recouverts de la même phrase, écrite à la craie rouge.

Don't grown up, It's a trap.

Elle est tournée vers le mur, concentrée sur la phrase qu'elle écrivait sur le mur avec le bout de craie rouge. Elle se tourna, se leva et se jeta à mon cou.
"-Bastian !"
Elle m'enlaça, m'étranglant presque.
"-Tu m'as manqué Bastian !
-Toi aussi Amélie..."
Comme d'habitude, je l'emmenais près du lit et on s'assit. Elle me demanda de raconter mes journées.
"-Et bah... Tu sais, le lycée...
-Et à quoi tu joue au lycée ?
-Et bah... Ça m'arrive de jouer au football mais...
-Oh ! Et tu n'as pas d'amoureuse hein ?"
A toute autre personne, j'aurai dit la vérité, qu'il y avait une fille qui me plaisait, avec qui j'avais couché quand on était bourrés... Mais pas a elle non... Elle n'aurais pas compris...
"-Non, j'ai pas d'amoureuse...
-Tant mieux ! Parce que tu l'as dit hein ! Plus tard, on se mariera."
Je l'a serrai contre moi, caressant ses cheveux, autrefois blonds, rendus blancs par le manque de lumière et d'énergie. Je me rappelais très bien de toute notre histoire. Des amis d'enfance... Une histoire d'amour entre deux gosses de 8 ans... Et puis, on avait grandi... Ou plutôt on avait tous grandis, mais elle non. On est entrés dans le même collège, et ça a été le début de la fin. Un jour en particulier, pendant un cours de SVT, elle regardais par la fenêtre ouverte sur le parc... Et puis, la pluie s'est mise à tomber, peu a peu, des flaques d'eaux sont apparues sur le sol. Je l'ai vue, sortir par la fenêtre, et aller jouer dans les flaques, sans se soucier de la classe qui l'a regardais fixement. Elle était restée enfant. Et puis un jour, on l'a emmenée, on disait qu'elle aurait une vie agréable, mais ce n'était pas le cas.  Et ce même jour, elle m'a fait promettre, a moi, le petit garçon de 11 ans, de ne pas l'abandonner. Et depuis ce jour, je venais la voir chaque semaine, lui parlais, l'enlaçais... Je ne pouvais faire que ça.
"-Je t'aime Bastian...
-Moi aussi Amélie..."
Oui, même après toutes ces années, je l'aimais... Et ça resterais comme ça. Elle resterai cette enfant.
"-Promet moi de ne pas grandir Amélie...
-Oui, Bastian... C'est un piège."



Je dois déjà partir, l'abandonner entre ces murs en pierre grise. Elle va continuer a vivre sa vie, si misérable qu'elle soit, et moi la mienne, jusqu'à la semaine prochaine. Elle va pleurer, crier, me réclamer dès que j'aurai franchi la porte... Mais y a t'il un autre choix ? Oui, sans doute. Mais je n'ai pas le courage de chercher, peu-être même pas l'envie. Cette fille est un fantôme du passé que je devrais complètement abandonner, mais que je ne peux me résoudre a laisser derrière moi. Alors je continu, chaque semaine, je me demande si je dois vraiment y aller, mais je n'ai jamais raté un de ces rendez-vous non-officiels, ancrés entre nous par un pacte invisible. Une pacte qui nous force a rester liés, a ne pas abandonner l'autre, un pacte qui la libère, et qui m'enchaîne. Cette fille me fait si mal, je devrais la quitter, mais je ne peux m'y résoudre. J'ai beaucoup trop l'impression que la vie est injuste envers elle, trop douce avec moi. Je ne suis qu'un rat en liberté, elle un oiseau en cage. 

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