Chapitre 1

77 10 2
                                    

     "Les paroles d'une chanson qui m'était inconnue retentissaient dans la voiture. Mon père chantait à tue-tête, ce qui décrochait quelques sourires à ma mère. Mon petit frère, sa console de jeu à la main, poussait des cris de joie lorsqu'il dépassait un niveau. Nous venions de quitter la maison de mes grands-parents où nous avions dîner. Encore une fois, ma grand-mère avait fait à manger pour la commune entière.
Nous entamions la montée d'un pont. Les doigts de mon père furent crispés sur le volant. Il a le vertige. Alors quand la voiture d'à coté se mit à perdre le contrôle, mon père paniqua. L'automobile nous percuta de plein fouet. Nous fîmes une série de tonneaux avant de nous retrouver dans l'eau.
Lorsque j'avais réalisé qu'un accident avait bien eu lieu, je me retournai vers mon frère. Une horrible scène m'attendait. Sa tête avait du cogner contre le siège. Je mis ma main sur son torse pour capter une quelconque respiration de sa part mais en vînt. Il était bel et bien mort. Prise de panique, j'avalais de l'eau. Je me détachais et cassai la vitre de mon coté. Je remontais à la surface pour reprendre mon souffle et redescendit dans les profondeurs chercher mes parents. Peut-être pourrais-je au moins les sauver. 
Encore une fois, le spectacle fut abominable. Mon père avait reçu un morceau de pare-brise dans la poitrine et un liquide rouge flottait autour de lui. Du sang, son sang. Ma mère avait hélas subit le même sort que mon père. Je pris une décision qui fut surement la plus dur de toute ma vie: je devais les laisser. Je remontai à la surface pour de bon et m'étalai sur le pelouse mouillée. Pourquoi étais-ce moi qui avait survécu?"

-Calypso ! 

     Je me redressai sur mon matelas, en sueur. Terrorisée, je me mis à pleurer. Une main vînt se poser sur mon épaule tremblante. Je repris mon esprit et regardai la personne qui m'avait sortit de mon horrible cauchemar. C'était Eleanor, ma meilleure amie. Ma seule amie.

-Tout va bien Calypso ? me demanda-t-elle.
-Je... j'ai... bégayai-je.

     Elle me prit les main et vînt s'asseoir sur mon lit.

-Tu as encore rêver de tes parents, n'est-ce pas ?

     J'hochai la tête. Cela faisait à présent cinq ans que l'accident avait eu lieu et je ne m'en suis toujours pas remise. J'ai perdu toute ma famille dans cet accident horrible. Juste à cause d'un chauffard ayant beaucoup trop bu. Cela faisait aussi cinq ans que je m'efforçais de travailler comme femme de ménage à plein temps chez monsieur Buchaners. Un métier ingrat, mais j'était logée. 

-Aller, essaye de ne plus y penser. C'est le jour des sorties aujourd'hui ! m'annonça-t-elle dans l'espoir de revoir un sourire sur mon visage.

     Je me levai de mon lit. Comment pourrais-je ne plus y penser ? C'était ma famille bordel. Je fis plaisir à Eleanor et m'habillai. Je me coiffai et nous sortîmes de l'immense maison sans croiser personne.

-On va faire les boutiques Calie, me renseigna-t-elle, je vais te trouver une jolie robe.
-Pourquoi une robe ? interrogeais-je Eleanor.

     Elle me regarda malicieusement et déclara:

-Nous allons à une soirée ce soir.
-Mais comment ? Il faut que nous soyons rentrées à 18 heures.
-J'ai payé Sarah pour qu'elle garde Buchaners dans sa chambre histoire que nous ne nous fassions pas repérer.

     Sarah était la gouvernante. C'était en quelques sortes la chef. Très naïve et facilement dupée mais vraiment très gentille.
     Je souris à mon amie et nous entrâmes dans un magasin très raffiné. La robe la moins cher devait coûté 200€.

-Comment est-ce-que tu vas me payé une robe aussi cher ? demandais-je.

     Son regard s'assombrit d'un seul coup. Elle ne répondit pas à ma question et fouilla un peu partout. Après dix bonnes minutes de recherche, elle sortit enfin une robe. Elle était à bustier. Ce dernier était remplis de diamant brillant. La jupe était longue et en tulle noire. Elle était vraiment parfaite. Je cherchai l'étiquette et lus le prix. Je faillis faire une syncope. 

-650€ ! m'exclamais-je.
-Oh, me répondit mon amie avec un haussement d'épaule, ce n'est vraiment rien.

     Comment pouvait-elle avoir une telle somme sur elle ? Notre métier ne nous rapportait que 150 € par mois puisque nous étions logées. Je ne m'interrogeai pas plus longtemps et courrai en cabine l'essayer.
     Quand je l'eus enfilée, je sortis et demandai à mon amie de quoi j'avais l'air. Elle me fixa, interdite et me dit:

-Tu es vraiment magnifique Calypso.

     Je souriais à sa remarque, partit retirer ma robe et l'emmena à la caisse. Mon amie, paya en liquide et nous sortîmes du magasin. 

-Tu es sûr de ne pas vouloir me dire où...
-Ne pose pas de question, Calypso. Tu le sauras bien un jour.

     Et nous partîmes en direction d'un parc au centre de la ville. 

StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant