24/12/2015

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Si vous ne connaissez pas Patrocle, c'est normal. Sachez seulement que dans certaines croyances (très minoritaires), il est le Dieu le plus important, le dieu des cieux.
Son fruit symbolique est le raisin et son animal fétiche le blaireau.

Si vous ne connaissez pas Satan, là, il faut vous poser les bonnes questions.

Voici une histoire qui les met tous les deux en scène. Le seul problème, c'est que leur haine de l'autre remonte à des millénaires (comme mon frère avec le sport).

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    Tout le monde connait les films qui passent en boucle à Noël. Oui, ces petits films niais qui nous font croire niaisement que, dans la vie, tout finit par s'arranger niaisement parce que les gentils niais triomphent toujours niaisement.

    En une autre époque de l'année, quand on tombe sur ce genre de chose à la télé, on zappe tout de suite, le coeur battant d'avoir entraperçu ne serait-ce qu'un instant la représentation télévisuelle de cette idée d'un monde idyllique de bisounours (ça s'appelle la guimauvophobie. Les gosses et les gens niais sont souvent vaccinés).

    Mais, curieusement, à Noël, on hésite avant de changer de chaine. Et souvent, on succombe à la tentation malsaine d'en regarder un, de film spécial Noël. Sans surprise, c'est mal doublé, dégoulinant de bonté et de solidarité, mais c'est pas grave. Parce que c'est l'époque où on a envie de devenir meilleur, de prendre des bonnes résolutions.

    C'est pour ça qu'on invite la vieille Tante Bernardine pour le réveillon, même si elle pue et qu'elle a toujours dit qu'on arriverait à rien dans la vie. C'est aussi pour ça qu'on prend un cadeau pour le petit-cousin, ce sale gosse qui ne fait que pleurer et tout casser dans la maison.

    C'est aussi pour ça que, pour le temps d'une soirée, Satan et Patrocle vont accepter de rester dans la même pièce sans s'entretuer.

    C'est le problème quand on a un bon ami commun alors qu'on se déteste. on sait qu'un jour, forcément, on sera obligé de côtoyer l'autre. Pour le coup, à Noël, Satinou et Patou savaient tout deux qu'il ne pourraient pas y échapper.

    Ce n'est pas pour ça qu'il ne m'ont pas donné de fil à retordre. S'ils s'étaient laissé convaincre trop facilement, cela n'aurait pas été drôle, n'est-ce pas? Mais après deux semaines (Non, je n'exagère pas. Ce n'est pas tant parce qu'ils ont fait les capricieux, mais pour deux raisons. D'abord, les conversations par pigeon voyageur, eh ben... Il ne faut pas être pressé. Même la poste fait mieux. Parce que quand même, un pigeon, c'est stupide, et encore moins fiable que le vieux GPS familial. Et ensuite, faire le tri entre les smileys abusifs de Satan et ce qu'il voulait dire, ce n'était pas de tout repos.), donc, après deux semaines, ils m'ont enfin donné une réponse positive.

    Alors, le 24 au soir, alors que tout est prêt et qu'il ne manque plus que ces deux-là, j'ai la certitude que cette soirée sera, à défaut d'être reposante, pleine de surprises et certainement gravée pour toujours dans ma mémoire (sauf si je perds la mémoire un jour, mais ça, il ne vaut mieux pas y penser).

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    C'est Satan qui arrive le premier. Patrocle n'a jamais été très à cheval sur la ponctualité (en même temps, son réveil est un blaireau qui s'appelle Gore et qui ne sait pas lire l'heure).

    Au début, je ne comprends pas pourquoi Dark Vador (coiffé d'un bonnet de Noël), se tient devant ma porte, une boite de chocolat Lindt à la main. Puis, je comprends que c'est Satan, et qu'il a juste changé de masque.

    - Eh, tu aimes mon nouveau look? Je me suis maté tous les Star Wars récemment, du coup je me suis dit que je pouvais m'inspirer du côté dark d'Anakin.

Le Noël de Sat et PatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant