Comme une tempête de neige

Mot de l'auteur : 

Joyeux Noël à toutes et à tous qui me suivez. 

J'espère que cette petite histoire vous plaira. Elle vient d'un appel à idée fait sur ma page FB. Et c'est l'idée de Sandrine Werthenschlag qui a été élue. Je vous laisse découvrir ce que j'en ai fait.

Attention, cette nouvelle n'a pas été corrigée.

Bonne lecture

***

La neige était tombée toute la nuit et tapissait, en ce petit matin, les abords de la ferme. Paul poussa le lourd volet en bois et s'accouda au rebord de la fenêtre en observant les quelques flocons qui continuaient de voleter. Il porta la tasse de café fumante à ses lèvres, profitant du silence qui régnait. Il aimait cette solitude quasi religieuse qui venait dès que l'hiver s'installait. Elle était présente toute l'année, mais à cette période, c'était encore plus impressionnant.

La ferme se situait à quelques kilomètres du village, plus en hauteur. La route qui passait en contrebas ne permettait pas d'accéder directement aux bâtiments. Seul un chemin légèrement chaotique pouvait y mener. Et encore, la grange, imposante avec ses pierres naturelles, venait en premier, masquant ce qui lui servait de maison. Quand sa famille avait fait construire la ferme, il y a bien longtemps, l'argent était passé dans l'étable et le bétail. Les hommes vivant et côtoyant les bêtes à longueur de journée, il n'y avait pas besoin de séparation. Mais avec la modernisation et les conditions de vie, une bâtisse sur deux étages avait été construite en retrait, puis s'était agrandit au fil du temps. Sauf qu'à présent, elle était bien trop grande pour une personne vivant seul, et Paul en avait condamné une partie. Les quatre pièces qu'il utilisait étaient la cuisine, la salle à manger, la salle de douche et la chambre. Tout en rez-de-chaussée. Il n'avait pas besoin de plus, et le chauffage coutait trop cher pour qu'il dépense le peu qu'il gagnait dans des charges inutiles.

La vie était simple et il l'aimait ainsi. Surtout quand il pouvait savourer sa tasse de café en regardant la neige tomber et recouvrir le paysage devant lui sans qu'aucun véhicule ne vienne briser le charme de l'instant présent. Il avala la fin de son breuvage et se prépara à sortir. Il faisait encore nuit mais le travail n'attendait pas. Même un jour comme celui-ci. Il posa sa main sur la poignée de la porte quand son téléphone sonna. Il allait être en retard pour la première traite. Il rouspéta pour la forme mais décrocha.

— Joyeux Noël Paul !

— Emilie ! Quelle surprise !

En fait, ce n'en était pas une. Le téléphone ne sonnait jamais aussi tôt à la ferme. La seule à connaître parfaitement ses horaires était sa sœur. Et la seule qui pouvait appeler ce matin-là, n'était qu'elle aussi.

— Menteur.

— Moi aussi je t'aime ma belle. Joyeux Noël.

— Tu vas bien ?

— Oui pourquoi ?

Emilie ne répondit pas tout de suite. Paul fronça les sourcils mais elle ne lui laissa pas le temps de poser d'autres questions.

— Pourquoi ne viendrais-tu pas déjeuner avec nous demain midi ? Geoffrey a fait de la dinde et je suis certaine que maman sera heureuse de te voir.

Et voilà, il y était. Depuis qu'il avait décidé de reprendre la ferme que sa famille était sur le point de vendre, tout le monde s'inquiétait. Bien que cela fasse plus de six ans à présent. Sa première année entre ces vieux murs étaient bien loin. Au début, même lui n'était pas certain de rester et il était encore là.