Un cadeau venu du ciel ...

Prologue

    Je m'appelle Allia Procthone, j'ai quatorze ans, je suis une fille sociable, drôle, sérieuse, et intelligente, sans être prétentieuse. Et en plus de ça, je suis riche. Je vis à Mait-bussaty un quartier de riche de mon pays, Pagrou.  J'étudie également dans une école privée très connue de ma ville, c'est même la meilleure de toute la région.

  Je vis une vie assez paisible avec ma famille, mais je suis seule chez moi. Personne pour me tenir compagnie  à part  mes chiens et mes chats... Je possède mes propres serviteurs qui sont ma nourrisse, mon majordome, ma cuisinière, ma styliste, ma nutritionniste, ma couturière, mon professeur linguistique, mon chauffeur privé, ainsi que mes gardes du corps. Ils n'obéissent  qu'aux ordres de mes parents.

  Ah oui, et mes professeurs de danse, de violon, de guitare, de batterie, de chant, de gymnastique, de self-défense, de karaté, penchak  silat, judo, taekwondo, de cuisine, d'art, de photographie, de natation, etc...

  Ils se moquent de moi et de mes faiblesses en permanence. Pour eux, je suis bien loin d'être parfaite. Ici, si tu n'es pas parfaite, tu  souffres. Ils pensent également que je ne suis pas digne d'être la fille de mes parents car je suis beaucoup trop imparfaite  à leur yeux.

  Seul mon professeur de piano, Jean-François est là pour m'aider, c'est un peu comme un grand frère pour moi. Il me comprend et ne me rabaisse pas. On fait semblant de ne pas s'apprécier devant les autres, car il n'a pas le droit, il pourrait être viré. Il ne devrait pas être gentil avec moi car je suis "la princesse" ou plutôt la fille des propriétaires et lui un simple domestique. Oui les rôles sont inversés, mais mon éducation est stricte.

  J'ai tout pour être heureuse,  n'est -ce pas? J'ai une famille aimante mais loin de chez moi, des vêtements sur mesure,  pas à faire les corvées et j'ai beaucoup d'amies, quoi demander de plus? N'ai-je pas une vie de rêve, presque parfaite?

  Si je vous pose la question vous vous doutiez bien que la réponse n'est pas positive mais bien négative... Oui je ne suis pas heureuse, malgré tout ce que je possède. Il me manque quelque chose... Et ce n'est pas quelque chose de matériel, puisque je peux obtenir tout ce que je veux d'un simple claquement de doigts. Je peux remuer ciel et terre pour mes petits caprices...

  Mais ce n'est pas ça qui me manque. C'est ma joie de vivre, je  me sens vide à l'intérieur. J'ai des amies certes, mais je garde tout pour moi car je ne peux pas me confier à elles.  Elles ne me comprendraient sûrement pas... Je me sens tellement incomprise...

  Vous allez sûrement me prendre pour une folle, que ce sont encore des petits caprices de filles riches, mais non ce n'est pas le cas. Vous ne ressentez  peut-être pas, mais le sentiment que l'on peut ressentir lorsqu'on est seul, incompris et rabaissé par les siens peut blesser énormément. Pour mes parents, être première de la classe  n'est pas suffisant. Il faut être irréprochable, avoir un petit ami qui fait parti de l'élite, faire de nombreuses activités sportives etc...

  J'ai l'impression qu'ils sont toujours déçus par ce que je fais alors que je me donne à fond dans toutes mes activités et mes projets.

  Mes parents en veulent toujours plus et ça m'attriste profondément. Ils doivent m'aimer comme tout les parents je présume. Mais ils ne sont pas assez présents. J'essaye du mieux que  je peux pour combler ce vide en moi et  réveiller la Allia toujours joyeuse et pétillante. C'était le cas avant le départ de mon petit frère.

D'après mes parents, il a été placé en famille d'accueil. Je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis 10 ans. Mais je garde toujours espoir qu'un jour, je puisse le retrouver. Il me manque terriblement, il pourrait sûrement combler une partie de ce vide mais l'autre partie reste encore un mystère pour moi...

  Si seulement mes parents ne l'avaient pas placé en famille d'accueil. Je me demande pourquoi ils ont fait cela. Le pire c'est que je ne sais pas où est-ce qu'il est aujourd'hui et s'il lui est arrivé quelque chose. Je suis impuissante. Mes parents ne  m'aideront jamais. Ce sont eux qui l'ont emmener. J'ai peur que si je leur pose la question, je subisse le même sort, voire pire...

  Je dois le faire en solo, sans l'aide de personne. Je sais que je peux compter sur Jean-François mais je ne veux pas qu'il lui arrive malheur. Il travaille pour mes parents, et il leur doit fidélité et obéissance. Je sais déjà grâce à lui, que je suis surveillée par tout le monde avec mon emploi du temps millimétré, et tout cela pour être contrôler. Et même par mes amies. C'est triste, mais c'est une information précieuse. Il a confirmé mes soupçons.

  Je dois encore faire plus attention qu'avant et ainsi faire comme si de rien n'était. Que je ne sais rien de tout ça, faire comme si je n'avais jamais rien entendue. C'est pour sa sécurité et la mienne.

  Le journal qu'ils m'avaient offert est aussi utilisé pour tout connaître sur ma vie privée. J'ai menti, j'ai écrit que tout était génial dans ma vie mais c'est juste l'image de celle qu'ils veulent que je sois. J'écris donc mes vrais sentiments sur un autre carnet, mais dans un code que je suis la seule à comprendre, caché. C'est celui dans lequel j'écris en ce moment même.

Mais il y a sûrement une raison à tout ça, et que mes parents veulent me cacher à tout prix...

  Que me cache mes parents, j'ai si peur de découvrir la vérité. Mais je la dois à mon petit frère, qui aujourd'hui fête ses 12ans. Où qu'il est. Il ne doit pas se souvenir de tout ça, car il était beaucoup trop jeune. Mes parents doivent aussi penser qu'en vue de mon si jeune âge à l'époque, que je ne me souviendrai de rien aujourd'hui. Mais heureusement, ils ont tort.

Je dois être très discrète, que l'enquête commence...

(En regardant le soleil se coucher, elle fait le point sur sa vie)