Rewrite the rules T2

Chapitre 19 : Une main de velours dans un gant d'acier

Bonne année!!! Bonne santé!!!

Que tout vous réussisse et que vous réussissiez tout!

Pause philosophique terminée, passons aux choses sérieuses...!

Les services des hôpitaux sont encore bien actifs mine de rien à 2h30 du matin, je peux vous l'assurer ! Les gens courraient partout mais l'avantage d'être avec une star international c'est que vous passez en priorité pour que personne ne le remarque dans la salle d'attente. Mika n'avait trouvé qu'un vieux gant de toilettes décoloré, imbibé d'eau froide et de couleur bleu pastel avec des petites fleurs pour que je puisse soulager ma brulure le temps du trajet. J'avais toujours la main dedans quand le service d'urgence m'emmena dans une salle d'examen de secourt le temps qu'un médecin vienne ausculter ma main. Je dégustai bien et n'osai pas retirer le gant pour voir l'état de ma peau. Mika tournait comme un lion en cage, les yeux cernés et les cheveux en bataille en attendant un médecin tandis que mes larmes ruisselaient sur mes joues. Je ne voulais pas qu'il prévienne les autres, ni ma famille, je ne voulais pas qu'il inquiète qui que ce soir, j'étais déjà assez mal de le mettre dans un état de stress pareil.

Nombre d'heures sans dormir : 48.

Mika : C'est pas vrai mais ils foutent quoi ?!

Moi : Ils sont en sous effectifs Mika c'est bien connu que les hôpitaux sont pas très réalimentés en personnel !

Mika : (s'approchant) Ca va ta main ? Montre-moi.

Moi : Non ne retire pas le gant par pitié je ne veux pas regarder !

Mika : Jade il faudra bien que le médecin puisse voir !

Je tentai de lever la tête pour stopper mes larmes mais n'y arrivais pas. Ce n'était pourtant pas tant la douleur qui me faisait autant pleurer, je ne suis pas ce qu'on appelle « une chochotte », je suis plutôt parmi ceux qui résiste assez bien à la douleur, mais je pense plutôt que c'est la peur et le manque de sommeil.

Moi : Bon d'accord mais fais vite stp.

Il acquiesça et retira avec beaucoup de douceur le gant. Quand j'aperçus le bas de ma paume, je me sentis défaillir. La peau était brulée vive, rouge et cloquée. Ma tête se mit à tourner et je ne préférai même pas regarder le haut de la main qui avait été posée sur la partie la plus chaude de la plaque. Le médecin arriva, il avait été très long puisque Mika en avait demandé un qui parlait français pour moi, et se stoppa net en apercevant premièrement Mika, puis ma lividité.

Médecin : Très bien écoutez-moi je pense que la jeune fille va faire un malaise dans 30 secondes, je ne sais pas si c'est parce que sa main est brûlée au second degré ou parce que Mika est en face d'elle mais dans tous les cas suivez-moi on va aller dans une salle équipée pour les brulures.

Mika se tourna vers moi et me découvrit aussi livide qu'un cadavre. Ma tête tournait de plus en plus, alors doucement il plaça ses mains sous mes genoux et derrière mes épaules et me lança un petit regard incertain.

Mika : Je peux ?

Moi : Oui bien sûr.

Je fus touchée par sa soudaine pudeur et sa peur de me blesser puis me laissai soulever comme une brindille par mon Mika. Je ne compris pas trop ce qui se passait, il me transporta dans les couloirs en suivant le médecin, je me retrouvai ensuite sur un lit, tenant fermement la main de Mika de ma main valide et avec un masque sur le visage quand tout se mit à tourner. Rien n'était plus cohérant, je ne voyais plus nettement et quand mon esprit se mit à divaguer sous l'effet de l'oxygène, je me retrouvai assise à ma place de prépa de deuxième année, à côté de Sonaï. L'on était en cours avec M. Layer, Mathieu, et c'était un cours incompréhensible sur la linéarité des diagonalisations de matrice impaire. Puis quelques instants après, j'étais assise sur le canapé de ma maison à côté de mon père, André, à regarder un match de rugby, France /Afrique du Sud, et la France perdait, puis j'étais sur le plateau de DALS en plein solo de « I put a spell on you », j'étais agile, souple et légère, je volai ! Je ne voyais pas le public et c'était magique. J'avais l'impression d'être dans les nuages et je me mis à rire tellement la sensation était agréable. Deux minutes après, je n'étais plus ni à la prépa, ni sur le plateau de DALS, non j'étais dans de l'eau. Les bains arabes de Séville, l'eau est chaude et douce, je nage sans avoir besoin de respirer, je peux vivre sous l'eau, sous le rythme de « Underwater », puis une main passe derrière ma nuque, un homme est allongé à côté de moi dans un lit, il fait nuit, l'on est dans un hôtel. Ma première nuit avec Mika. Il se tourne vers moi et me sourit, mais soudain ce n'est plus Mika mais Andy à côté de moi, je sursaute et tente de fuir, de ne pas le laisser me voir mais c'est trop tard, il ma vue. Les chiens de Mika courent dans le salon de la maison londonienne de Mika, je n'arrive pas à les canaliser ils sont surexcités, et lui n'est pas là. Non, intimement je sais qu'il est en train d'embrasser Andy devant la porte, discrètement pour ne pas que je les surprenne. Je souffre. Puis les papiers que me tend Thomas me rappelle que j'ai du travail, et que je ne veux pas que Sylvano me hurle encore dessus, j'en ai marre de me faire hurler dessus, je veux juste qu'on me laisse tranquille, loin de tout ça. Je veux juste prendre de la distance et être heureuse. Puis les mots de Mika sur le toit de la cathédrale St Paul me revienne « Pourquoi est-ce qu'on s'est rencontré ? Pourquoi je ne suis plus sur de ce que je ressens ?! » Soudain, le brouillard se dissipe peu à peu, et je vois le visage de Mika s'estomper avec. La seule chose que je voulais garder de ce flash-back, c'était son visage. Il me rassure, me protège, j'ai besoin de lui. Puis peu à peu ma tête arrête de tourner et quand je ne suis plus immobilisée par les effets du gaz et que le masque se décolle de mon visage, je prends une grande inspiration en me redressant. J'avais l'impression de ne pas avoir respiré depuis des siècles ! Mes yeux sont encore fatigués et ma vue flou, mais je distingue le médecin m'aider à me redresser. Ma main ne me fait plus aussi mal, j'ai un énorme bandage qui me prend toute la main gauche jusqu'au poignet et une sensation de froid me soulage.