Chapitre 10

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Dame Galadriel pensait à la guerre, comme elle l'avait dit à Gandalf il y a deux minutes. Mais c'était faux. Elle pensait à Gandalf lui-même. La dame de la Lothlorien est l'une des seules qui a défendu les idées de son ami magicien, face à Saroumane. Dans le temps où le mage blanc faisait encore partie des Istari, dans le temps où il était encore fidèle à ses semblables. Galadriel se posait par fois la même question,à chaque fois qu'elle pensait au magicien gris, devenu blanc par la suite. Gandalf n'aurait-il pas des sentiments pour elle? Elle était persuadée qu'elle se faisait des idées, évidemment. Mais cette façon si tendre qu'il avait de la regarder... Bien sûr, Galadriel avait un époux, Celeborn. Mais il était si terne, son ton de voix si monotone, ses sujets de conversation si répétitifs que Galadriel ne lui parlait que rarement, même si elle l'avait épousé et qu'elle avait eu une fille avec lui, la belle Celebrían. Une chose était sûre, Galadriel et Celeborn n'étaient pas amoureux. Avait-elle de l'affection pour Gandalf? Oui, sans aucain doute, mais était-ce de l'amour? La même question sans réponse encore et encore.

                            ***

Que dire de plus? La vie se poursuivait, le ventre de Dame Eowyn s'arrondissait un peu plus de jour en jour, les deux beaux enfants du roi et de la reine de Gondor apprenaient ce qu'ils pouvaient, Pippin et Merry continuaient de manger à n'en plus finir, tout en chantant leurs chansons à boire. Mais dans la bibliothèque, Frodo lisait  distraitement un livre. Il repensait à toutes ces histoires de Saroumane et de nouvelle guerre. Son voyage jusqu'en Mordor en compagnie de Sam paraissait si lointain dans le temps, que le hobbit avait du mal à croire que c'était vraiment lui qui avait contribué à sauver la Terre du Milieu. De plus, son oncle Bilbo, qui vivait toujours chez les elfes, lui manquait beaucoup ces derniers temps. Alors qu'il commençait de songer à Cul-de-Sac, Sam, son vieil ami entra dans la pièce et se laissa tomber sur le fauteuil à côté du sien. Un silence s'installa entre les deux hobbits, mais Sam Gamegie prit les devants:

_Monsieur Frodo, je repars pour la Comté dans deux jours. Il annonça cela d'une petite voix, comme si il avait peur que Frodo lui crie dessus et lui reproche de le laisser seul. Je veux voir ma femme et mes enfants, pour les prévenir, à propos de cette histoire de guerre, vous comprenez?

Frodo Sacquet semblait pensif. Il regarda l'autre hobbit et celui-ci sembla surpris lorsque son ami lança:

_Je viens avec toi, Sam. Mais je m'arrête à Fondcombe. Je veux voir mon oncle Bilbo, dit le Sacquet avec un regard enjoué accompagné d'un grand sourire.

Sam sourit à son tour. Il était heureux que Frodo l'accompagne. Ils partaient pour une aventure, comme ils l'avaient fait quelques années auparavant. Frodo proposa à son ami Gamegie de sortir fumer un peux de Vieux Tobie, invitation qu'il accepta avec plaisir.

                            ***

Dame Eowyn était allongée sur son lit, en caressant son ventre. Si seulement... Si seulement son bébé pouvait partir loin d'ici, se cacher en attendant que la guerre se termine. Oh, si elle avait su... Elle n'aurait jamais pensé à faire un enfant. Son devoir était de protéger le peuple de Rohan, bon dieu! De plus, que se passerait-il si il arrivait malheur à leur enfant? Eowyn préférait ne pas y penser. Ses yeux s'embuaient tandis que sa main se crispait sur son ventre rond. Son époux fit alors son entrée dans la chambre. Il restait beau, même fatigué et en sueur. Il ne dit rien, il s'approcha juste d'Eowyn et lui prit le visage avec douceur. Faramir l'embrassa tendrement. Elle passa ses mains autour de son coup pour lui rendre son baiser. Faramir posa une main autour de la taille de sa femme alors que l'autre caressait doucement son ventre. Eowyn repensa alors à l'avenir de leur enfant et du danger qu'il courait et elle se mit à pleurer. D'abbord ce furent des larmes silencieuses que Faramir s'échait au fur et à mesure qu'elles coulaient, car il comprenait à quoi elle pensait et ce qu'elle ressentait. Il avait senti la même chose. Mais bientôt, Eowyn éclata en sanglots et se jetta dans les bras de son mari. Une odeur de sueur, de forêt et de terre émanait de Faramir. Ces odeurs réconfortèrent la Rohirrim, qui commençait à se calmer. Elle se sentait bien, loin de la guerre, du mage blanc, de ses responsabilités, de tout. Juste elle, Faramir et son odeur douceâtre de nature et d'air frais. Tout allait bien se passer. Elle se le répetait sans cesse pour se réconforter. Mais elle n'en était pas si sûre.

                            ***

Legolas traînassait dans sa chambre depuis des jours, ne mangeait que rarement et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pris de bain ou même tressé ses cheveux. Des fois, il songeait à aller se laver le visage, où à demander à un domestique de préparer un bain, mais à chaque fois il y repensait. Tauriel. Comment avait-elle pu lui mentir? Il avait envie de se laisser tomber sur le sol et de sangloter comme une petite fille, tant il était malheureux, mais son côté masculin prenait le dessus. Il se contentait de rester assis jour et nuit en se passant et se repassant mentalement l'image de l'elfe rousse entrain de rire aux éclats en compagnie de ce tyran de Saroumane le blanc. Legolas ne pourvait surmonter l'idée que Tauriel, sa Tauriel, ait pu lui planter un poignard dans le dos à ce point. Il avait toujours cru que ses sentiments à son égard étaient juste une amourette, digne d'un adolescent, mais c'est aujourd'hui, crasseux, fatigué et rongé par la tristesse, qu'il se rend compte qu'ils étaient bien réels, et qu'ils le sont toujours. Une partie de l'elfe blond hait Tauriel et ne manquerait une occasion de la tuer pour rien au monde.Mais l'autre moitié de son être n'arrive toujours pas à y croire et est si effondrée qu'elle ne se relèvera sans doute jamais. Alors, la prochaine fois que Legolas verra Tauriel, il l'embrassera. Comme ça, il aura accompli son voeu le plus cher et il pourra en finir une fois pour toutes avec elle. "Tu as vu maman? Je l'ai enfin fait! Je l'ai embrassé!" Il avait mis du temps à trouver la phrase qu'il adresserait à sa mère, une fois qu'il aurait accompli sa mission, et il avait opté pour celle-ci. Sobre, simple et efficace. Legolas sourit. Bientôt, il la trouvera et accomplira son destin. Ensuite il disparaîtra et tout sera terminé.

                        ***
Tauriel était assise sur sa chaise noire, dans sa chambre noire depuis des jours. Sans manger, ni boire. Qu'avait-elle fait? Comment avait-elle pu faire une chose pareille? Oh mon dieu, des innocents allaient mourir à cause de son égo. Ses yeux étaient fatigués de regarder le sol noir, le plafond noir, et tout le noir qui entourait Tauriel. Les oreilles de l'elfe étaient fatiguées d'entendre toujours le même silence pesant. Son vetre affamé avait tellement ronronné qu'il avait fini par se taire, et sa bouche désechée avait cessé de réclamer de l'eau. Tout en Tauriel était mort. D'habitude, ses angoisses étaient liées à Kili. Mais elle ne pensait plus a lui, désormais. Elle avait un autre homme dans la tête. Legolas. Voir son visage dans sa tête suffisait pour qu'elle retrouve ses sens, mais aussi pour qu'elle se sente encore plus morte qu'avant. Et elle ne savait que faire, Tauriel avait honte de ses actes. Elle était fatiguée d'avoir des angoisses, fatiguée de cette culpabilité qui commençait à se faire lourde, fatiguée de penser à Legolas, fatiguée d'être Tauriel.

                         ***
Les troupes de Saroumane étaient presque prêtes. Encore quelques hommes et un peu plus d'armes et la cité blanche sera prise. Selon les notes du Roi Aragorn, il allait placer des gardes devant toutes les entrées et allait prévoir des réserves de nourriture dans les sous-terrains pour abriter les citoyens en cas d'attaque. Il allait aussi entraîner de nouveaux soldats et commencer à réfléchir à une stratégie de bataille. Tout était fin prêt. La guerre était sur le point d'être déclarée!

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Bonjouuuuuuur! Je sais, la suite se faisait attendre, mais j'avais plus trop d'inspiration pour cette fiction en ce moment, je m'excuse. Bref, j'espère que ce chapitre va vous plaire!
Poutoux,
Moi

L'Elfe Rousse et bien après L'AnneauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant