Ceci est un prologue à la fin d'une histoire. Car la vie n'est pas comme un livre, elle ne suit pas de plan précis. Elle est désordonnée, surprenante, et parfois même, à l'envers.
C'était un soir de novembre. Arden était attablé à un bar, en train de boire une bière. Tout était normal, en cette pluie de novembre. Sauf qu'il suffit d'un rien pour bousculer l'univers et l'embraser. Et ce rien c'était elle, s'engouffrant dans le café, dégoulinante de pluie. Ce rien c'était ses cheveux roux mouillés et ses habits trempés. Ce rien c'était elle s'asseyant à côté de lui, et commandant un chocolat chaud toute grelottante. Et puis c'était lui, lui disant :
- Vous avez froid mademoiselle ?
Ce rien était un tout, en réalité. Elle hocha la tête en claquant des dents. Elle était frigorifiée, et Arden trouvait cette créature si irrésistible que pendant un instant elle coupa l'envie à son cœur de battre à un rythme normal. Elle lui coupa l'envie de penser à l'après, à songer aux conséquences. Il resta là à l'observer en train d'enlever son manteau foncé par la pluie et en train d'essorer ses cheveux avec ses mains. Il pivota sur le tabouret sur lequel il était assis et saisit sa veste, puis la déposa sur les épaules de la fille. Elle le regarda avec un air étonné.
- C'est gentil, mais ça ira, merci.
Le visage de l'homme se fendit en un sourire resplendissant.
- Ce n'est pas ce que disent vos mains.
Elle baissa la tête vers ses mains tremblantes et sourit à son tour.
- Elles ont toujours été frileuses.
Le serveur arriva et lui servit son chocolat chaud, dans lequel elle trempa ses lèvres.
- Je m'appelle Arden.
Elle retira le rebord de la tasse de sa bouche, avala une gorgée de chocolat et dit :
- Isis.
- Isis, vous avez une moustache de chocolat.
Elle s'empressa de l'essuyer et marmonna :
- La honte...
Mais lui trouvait ça mignon. Et ils se mirent à parler, encore et encore, comme s'il n'existait sur Terre rien d'autre à part eux. Peut-être bien qu'Arden avait trop bu ce soir-là, ou peut-être que c'était autre chose qui le remplissait d'ivresse. En tout cas, ils passèrent la nuit ensemble. Et Arden se sentait si bien qu'il se mit à photographier sa bien-aimée pendant son sommeil. Le réveil à ses côtés fut comme un doux rêve.
Ils avaient une semaine pour s'aimer, une semaine pour se déchirer. Une semaine pour profiter, une semaine pour oublier le reste.
Une semaine magique pour remplir leur mémoire de souvenirs inoubliables.
Car le train du retour emporterait au loin leur idylle idéale.
Un adieu tragique pour remplir leur cœur de sentiments qui font mal.
Arden pensait qu'il arriverait à ne pas dépasser la date limite qu'on leur avait imposée : une semaine pour que tout reste en place, pour que la routine reprenne, pour que l'univers cesse de s'écrouler.
« La constance des sentiments est la seule chose durable dans ce monde. » Il avait entendu cette phrase dans un film, et la suite de l'histoire lui montrera que ce n'était pas faux.
Hey ! Merci à tous ceux qui ont lu, voté ou commenté. J'ai décidé de vous écrire la rencontre tout en restant très flou, j'espère que ce petit prologue vous plaira. (Merci à lacocoaddict pour m'avoir soufflé l'idée ;) )
Merci à tous.
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Ne m'oublie pas
Short StoryIsis pose ses sentiments sur du papier à lettre pour apaiser la tempête dans son esprit. Hantée par des souvenirs, tout ce qu'elle veut, dans le fond, c'est qu'Il se rappelle d'elle. Qu'Il n'oublie jamais leur histoire d'amour aussi éphémère que la...