Les Jumeaux du Ciel

Chapitre 8: Malédiction

PDV Dylan

Je frappe donc à la porte de l'appartement de Ruby, sans réponses. Je toque encore, plus fort cette fois. Je suis inquiet. J'appelle ma tante de l'extérieur de l'appartement, rien n'y fait, personne ne m'ouvre la porte. Je me recule, déterminé à ouvrir cette fichue porte, quand un phénomène des plus étranges se produit. Une lueur verdâtre jaillit de mes mains et agit sur le mécanisme de la porte, puis celle-ci s'ouvrit dans un violent fracas.

Je restai ébahi par ce que je venais de produire. Étais-ce de la magie ? Oui, très certainement. J'entre prudemment dans l'appartement, et un étrange spectacle s'offrit à mes yeux: tous les meubles de la maison étaient renversés sur le sol dans une direction bien précise, qui indiquait le centre de la pièce, ce centre entouré des trois tables que contenait cette pièce. Je me dirigeai vers ce point bien précis et ce que j'y vit me détruit le coeur : ma mère et ma tante, toute deux évanouies (ou mortes) sur le sol, à moitié nues, les jambes écartées et sanguinolentes de partout. Un pentagramme avait été tracé au couteau sur leur ventre, ainsi que sur leur bras. Je devais les ramener au plus vite, sous risque qu'elles décèdent dans les minutes qui suivent: elles perdaient énormément de sang.

Je comprimai leurs blessures avec un drap trouvé dans la chambre d'amis, puis j'appelai mes oncles Améthyst et Aymrod. Ne surtout pas appeler le SAMU avant l'aval de leurs frères ! Surtout pour ce genre de blessure.

Ce fut Améthyst qui répondit au téléphone :

A: Allo ?
D: Amé, faut que vous veniez !
A: Qu'est-ce qui se passe ? Keyla va bien ?
D: Oui, mais c'est pas elle qui va mourir si tu te dépêche pas ! Viens chez Ruby, et prévois du nécessaire à soins pour elle et maman. On aura besoin d'Aymrod aussi. Dépêche toi !

Je devinai son visage livide lorsque je lui annonce les blessés. Je raccroche, et décide d'appeler Summer:

S: Allô ?
D: Summer, ça va ?
S: Oui, ça va, et toi ?
D: Pas trop, écoute moi. Tu vas aller chez moi et y emmener Keyla. Demande lui de trouver le livre avec lequel on jouait quand on était petits et avec lequel on a rétrécit Bouboule. Dis lui de chercher quelque chose qui est en rapport avec les pentagrammes et la télépathie ou la télékinésie. Dis lui qu'il s'est passé quelque chose de louche chez Ruby, et que j'essaye de revenir au plus vite.
S: Eh ben ! C'est tout ?
D: Non..
S: Dylan, je suis pas un...
D: Je suis désolé bébé, mais ma mère et ma tante sont grièvement blessées et sans ces infos, elles vont mourir. Mes oncles vont arriver, on avisera.
S: Mais tu es fou, il faut appelemer une ambulance, elles iront à l'hôpital, et...
D: Summer, je ne peux pas t'expliquer, du moins tant que je ne saurai pas moi même ce qui se passe, mais franchement, c'est pas une très bonne idée d'aller à l'hôpital. Mes oncles sont chirurgiens, ils vont arranger ça.
S: Courage mon ange...
D: Merci. Dis à Keyla qu'elle me rapelle sur mon portable. Ah, Summer...
S: Oui ?
D: Je t'aime très fort mon coeur.
S: Moi aussi mon chaton d'amour.
D: Je te laisse, bisous, je t'aime.
S: D'accord, bonne chance, je t'aime aussi.

Je raccrochai, pensif. Je ne savais pas ce que je pouvais faire, ni comment, mais ce qui était sûr c'est que ma soeur et Summer me soutiendraient jusqu'à la fin.

Mes oncles découvrirent le spectacle, choqués. Ils sortirent les corps de leur cachette, desinfectèrent les plaies, et bandèrent les blessures.

-Tu as bien fait de ne pas appeler le SAMU, Dylan. On aurait été suspects, et l'avenir de la prophétie doit être maintenu, m'annonce Aymrod, l'ainé de la fraterie.

-La prophétie ? dis-je, étonné.

-Oui, la prophétie qui vous lie, toi et ta soeur, à un destin tragique ou magique, expliqua Améthyst, le petit frère de maman.

-Que dit cette prophétie ? questionnais-je, intéressé.

-Tes parents ne vous ont rien dis ? C'est quand même votre avenir ! Tout Hasgard est au courant ! s'exclama Améthyst, indigné.

-Je vais te raconter la légende des jumeaux du ciel. commença Aymrod. Il était une fois, dans une maison très éloignée d'une ville prospère, une très jeune mère qui venait d'accoucher de jumeaux. Avant de mourir, elle avait signé l'acte de naissance des jumeaux, en leur donnant comme nom Dawan et Laoria qui veut dire "Bien" et "Mal" dans la langue mère du pays. Dawan et Laoria furent adoptés par la famille la plus riche de la ville, et ils eurent une enfance remplie d'amour et de bonheur. Le jour de leur 20 ans, alors qu'ils se rendaient à la ville voir des amis, une violente dispute éclata entre la soeur et son frère. Une dispute si virulente que même le ciel les entendait, et de menaçants nuages noirs se réunissait sous la ville. Là se révélait leur véritable nature. Dawan et Laoria furent livré à un combat magique sans précédent, et ils décédèrent tous les deux ce soir là, foudroyés par leur propre colère. On raconte que chacun aurait eu un enfant avant sa mort, et que les vingtièmes jumeaux seraient voué au même destin tragiques que leurs ancêtres, seule différence serait qu'un seul d'eux mourrait pour faire régner le pouvoir de l'autre. Au début, je ne croyais pas à cette légende, mais quand Saphyre m'a dit ce qu'elle avait entendu le jour de votre naissance, j'ai commencé à y croire et à chercher des solutions, sans succès.

-Aymrod, qu'est-ce qu'elle a entendu ?

-Une voix sinistre dans sa tête lui disant "Deux enfants du même sang nés en même temps s'affronteront sur le champs de bataille le jour de leur 20 ans. Ils porteront le Bien et le Mal autour du cou. Un seul survivra cette nuit pour faire régner sa toute puissance sur le monde. Car aucun ne peut vivre tant que l'autre survit." ou quelque chose comme ça...

-Étrange... Dis-je, soucieux, pendant que mes oncles désinfectaient les plaies de ma mère et de ma tante.

-Tu es d'un calme déconcertant, Dylan. Tu sais quelque chose ? me questionna Améthyst.

-J'ai des raisons de penser que tout ça a un rapport avec les pendentifs, Hasgard et la prophétie.

-Dylan, on ne peut pas aller à Hasgard sans les 7 pendentifs réunis, or 5 se sont volatilisés. Quant à la prophétie, rien ni personne ne peut vaincre le destin, tu devrais le savoir ! Alors pourquoi s'en prendre à ta mère et à ta tante ?

-Ça, je ne sais pas, mais il s'est passé trop de choses pas très nettes en ce moment: d'abord les rêves complémentaires, après la dispute entre Keyla et maman, l'accident, et puis ça. Quelqu'un chercher à nous séparer, Keyla et moi, par l'intermédiaire et au détriment de la vie d'un proche ou de nous-mêmes.