Prologue

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Comme chaque été, je passe mes vacances en Normandie. Je suis à la mer avec mes grands-parents. Les plages de Granville sont longues et elles s'étendent au loin. Je suis assise sur le muret où je l'ai vu pour la première fois, je me rappelle de ce jour-là et de ceux qui ont suivi comme si c'était hier.

Mon frère jouait dans l'eau avec mon grand-père, et ma grand-mère et moi on allait à la piscine d'eau de mer. Il faisait frais, le vent soufflait mais le soleil nous réchauffait. Je me suis avancée sur la digue qui menait à la piscine, je souriais, je rigolais, je profitais de mes vacances dans la joie et la bonne humeur. Sur le muret il y avait deux maitres-nageurs, on les remarquait de loin avec leur gilets jaunes fluo, l'un semblait avoir la vingtaine et l'autre devait être un peu plus jeune.

Aujourd'hui ici rien n'a changé, les barrières cassées ne sont toujours pas réparées, le poste de secours est là, au milieu du chemin, juste ses fenêtres semblent avoir été nettoyées. Je me remémore de la première fois où il m'a parlé, j'essayais de rentrer dans l'eau mais elle était beaucoup trop froide, ma mamie se moquait gentiment de moi lorsque les deux garçons se sont joints à elle. On a alors commencé à parler, de tout et de rien, de la pluie et du beau temps. J'ai vite remarqué les regards discrets du plus jeune, j'ai appris par la suite qu'il s'appelait Quentin.

J'ai les larmes aux yeux en ce moment même, sa voix, son sourire, sa discrétion, son rire, ses manières me manquent, un an après je n'arrive toujours pas à l'oublier.

Les jours qui ont suivis notre rencontre ont été tout aussi merveilleux, j'attendais que ce soit à lui de surveiller la baignade pour aller nager même si il ne faisait pas chaud et que le ciel était plutôt gris, le souvenir de cette eau glacée me donne des frissons. J'ai passé de nombreuses heures au poste de secours à parler avec lui et au cours de nos nombreuses discussions j'ai appris beaucoup de chose sur lui.

J'ai encore son image en tête, ce grand garçon de 18 ans, aux cheveux blonds et aux yeux verts. Il était plutôt timide et réservé, c'est ce qui fait son charme et qui le différencie de ses amis, qui eux, le charriaient en rigolant avec leurs remarques comme « Quentin ta copine est là » ou encore « Quentin arrête de draguer ». Toutes ces petites vannes me font encore rire même après une année qui s'est écoulée.

Aujourd'hui je suis assise devant la piscine, la tête pleine de souvenirs, à espérer de tout mon cœur le voir arriver, je suis stressée et j'en tremble, le froid n'a rien avoir avec ces frissons, car cet après-midi le soleil de Normandie ne laisse place à aucune fraicheur.

J'entends le bruit des vagues, les cris des enfants qui font des châteaux de sable, la musique qu'un groupe d'adolescent écoute un peu plus loin mais pourtant la seule chose qui résonne dans ma tête c'est une certaine date, le 6 juillet 2015, ce jour où j'ai rencontré Quentin, cette rencontre qui m'a tout d'abord parut banale m'est très vite devenue vitale.


Une rencontre banale qui m'est devenue vitaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant