CHAPITRE 1
Je me levai au son de mon réveil comme à tous les matins depuis des années. Nous étions en début d’été et le soleil traversait mes rideaux beiges. Je me dirigeai, avec très peu d’enthousiasme, vers ma penderie où je m’arrêtai pour bien étudier mes différents choix de vêtements. Je décidai d’y aller avec quelque chose qui serait parfait en cette température chaude du début d’été. Je mis des shorts à taille haute et, comme à l’habitude, un chandail à manche longue bleu pâle. Je porte très souvent des chandails avec lesquels nous ne pouvons voir mes avant-bras lorsque je sors en public. Depuis que je suis toute petite, j’ai des marques étranges sur mes avant-bras et qui vont même jusqu’à mes poignets. Ces marques s’illuminent lorsque j’utilise mon don, alors je dois bien les cacher ou je dois m’abstenir d’utiliser mon pouvoir en public. Je sortis de ma chambre tranquillement, mon sac d’école sur mon dos. Mon père et ma mère adoptifs étaient assis dans la cuisine, écoutant la télévision, café en main.
« - Bon matin ma belle. As-tu bien dormi? me demanda Sophie, ma mère adoptive.
- Oui, si l’on ne compte pas mes cauchemars quotidiens sur des souvenirs qui ne m’appartiennent même pas…peu importe!, répondis-je en me sortant un bol pour le remplir de céréale.
- Mais voyons! Ça fait des années que ça dure! Ça va probablement passé un jour…
- Je l’espère. »
Je m’assis à côté de Sophie en mangeant mes céréales.
Depuis plusieurs années, je rêvai à des «souvenirs» de gens qui m’alentour ou des choses qui se sont passés lorsque j’étais dans le centre de laboratoire à ma naissance. Je sais que tout ça est causé par mon don, mais ces cauchemars m’empêchent de dormir.
Après quelques minutes de silence, je me décidai enfin à le briser ce qui les fît tout les deux sursauter.
« - Vous ne trouvez pas ça difficile de m’avoir adopté? Tout aurait été plus simple avec un enfant normal, demandais-je.
- Non pas du tout, annonça Robert, nous connaissions ton père et nous étions déjà au courant de tout avant de t’avoir parmi nous. »
Je lui souris. Sa réponse me satisfaisait. Lorsque j’eus fini mes céréales, je me levai, les salua et sorti à l’extérieur. Le soleil était fort dehors et la chaleur était déjà insupportable. Plusieurs fois je trouvais que c’était injuste d’avoir ces marques. Elles me servaient complètement à rien, ce n’est pas comme si elles me transmettaient une aptitude de plus ou quelque chose du genre. J’entrai dans ma voiture et me dépêchai à démarrer. J’ouvrai toutes les fenêtres et profitai du vent qui entrait dans ma voiture et me frappait le visage.
Après quelques minutes de route, j’arrivai à l’école. Je pris ma place de stationnement habituelle, à côté de mon meilleur ami Elliot. Il semblait être arrivé que quelques secondes avant moi, puisqu’il sortait lorsque j’arrivais. Je sortis de la voiture en prenant mon sac à dos sur le banc passager et le salua. Il me rejoint et je serrai ma main sur son bras.
« - Salut Jade! Est-ce que tu te rends compte qu’il nous reste qu’un mois de cours avant les vacances d’été! me dit-il en terminant sa phrase avec un clin d’œil.
- Que veux-tu dire par là? Tu prépares une grosse fête?
- Peut-être bien et je prévois montrer à tout le monde qui je suis vraiment! »
J’accotai ma tête sur ses épaules. Plusieurs personnes pensaient qu’Elliot et moi étions un couple, mais en réalité nous ne nous gênions pas pour se coller, puisqu’entre nous deux l’amour était impossible. Elliot n’était pas attiré par les femmes et j’en suis une, donc… Et puis de toute façon Elliot n’était pas du tout mon style.
Nous entrâmes dans l’école et se dirigeâmes chacun de notre côté vers nos casiers. Après avoir pris les cahiers nécessaires pour mon cours d’histoire, j’attendis patiemment les quelques secondes qu’il restait avant le son de la cloche.
Le cours d’histoire était le cours le plus long et ennuyant que je devais obligatoirement assister. Le professeur, Monsieur Johnson était un homme si monotone que n’importe quel moment historique qu’il racontait devenait presque banal. J’entrai alors dans la classe, les pieds trainant et me dirigeai à ma place habituelle, celle que je me réservais pour chacun de mes cours, soit à l’arrière complètement de la classe, au milieu. Lorsque je m’assis, j’observai les gens entrer tranquillement dans la classe, faisant des sourires aux gens que je connaissais, aux visages connus. Ma compagne d’histoire s’assis. Je lui souris.
« - Prête pour un autre cours interminable d’histoire, lui demandais-je en approchant mon bureau du sien.
- Toujours. Tu sais, tu devrais faire comme moi! Tu as des longs cheveux et tu pourrais très bien cacher tes écouteurs. Et comme ça fini les conneries de Johnson et bonjour AC/DC! » me répondit Charlie en sortant ses écouteurs et son lecteur de musique de sa sacoche.
La cloche sonna et je me retournai face au professeur. Pendant de longues minutes, je me concentrai pour tenter de comprendre ce qu’il racontait, jusqu’à ce que je ressentis un coup au cœur. Je me pliai en deux, assise sur ma chaise et tentai de respirer le plus lentement possible. Ma tête me faisait extrêmement mal et mon cœur battait très vite. Je n’avais jamais ressentis ça auparavant et j’étais certaine que ça avait un lien avec mon don. Je me sentais comme dans une transe. Je n’attendais rien autour de moi, comme si le professeur avait arrêté de parler ou que Charlie avait arrêtée sa musique Rock. Je levai légèrement la tête et vis tous les élèves les yeux tournés vers moi. Je fermai les yeux et les baissaient vers mon bras et découvris mes cicatrices qui brillaient.
« - Jade? Est-ce que ça va? me demanda Monsieur Johnson qui déposa sa main sur mon épaule.
Je regardai du coin de l'oeil Charlie à côté de moi qui me regardait avec de grands yeux.
- Je…dois sortir…», réussis-je à dire avant de bondir, les mains sur mon cœur, de ma chaise et courir en dehors de la classe.
Lorsque je sortis de la classe, je courus jusqu’aux toilettes les plus proches. Je barrai la porte derrière moi et m’assis parterre, les mains sur la tête. Je me concentrai, malgré mon tremblement incontrôlable, à trouver la cause de ce trouble. Je ressentis alors, sous mon plus grand étonnement, la présence d’une autre «mutante», celle d’Allyssia. Elle était entré dans mon territoire et elle était en danger, elle se sauvait de quelque chose. Je me levai, encore tremblante, et me concentrai encore plus, afin de découvrir son emplacement. Elle était au nord et n’était plus qu’à quelques kilomètres de Phoenix, la ville où je me situai.
Sans même y penser, je sortis à toute vitesse de la salle de toilette et me dirigeai à mon casier pour y prendre mon sac avec toutes mes choses. Je continuai mon élan et courus jusqu’à la porte d’entrée.
« - Où est-ce que tu vas comme ça?
Je me retournai rapidement et vit le directeur. Je levai mes yeux au ciel, c’était certain qu’il allait être là.
- J’ai une urgence chez moi, mentis-je.
- Comme si j’allais te croire, tu as l’air d’une petite rebelle, répondit-il en se rapprochant de moi.
Je passai ma main dans mes cheveux.
- C’est la couleur de mes cheveux qui vous fait insinuer ça? Et bien, pour votre information je ne suis jamais allée dans votre bureau dans les cinq années que j’ai fais partie de votre lycée.
Laissez-moi partir. Laissez-moi partir, dis-je pour moi-même dans ma tête.
Tout à coup, le directeur eut un soudain changement d’attitude.
- Veuillez m’excuser, vous pouvez partir », déclara-t-il en me pointant la porte.
Je le remerciai rapidement et couru jusqu’à ma voiture.
Qu’est-ce qui vient de se passer?, me demandais-je en démarrant la voiture.

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L'Héritage
Science FictionJade, une jeune fille de 18 ans est très différente des autres. Elle est le fruit d'une expérience tout comme six autres personnes. Elle a un don exceptionnel et celui-ci va la mener plus loin qu'elle ne l'aurait imaginé.