Chapitre 50

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-" Tu vois pas le début de triangle amoureux ?"-

Elena

J'avais froid. J'avais peur. Je courrais depuis ce qui me semblait des heures dans la forêt. Je devais être folle. Comment cela pouvait-il être vrai ? Comment mon propre frère pouvait-il être devenu ça ? Comment avait-il pu vouloir me faire devenir ça ? Mais c'était impossible ! Ce ne sont que des légendes ! C'était un cauchemar. Oui, c'est ça ! Un cauchemar ! C'était la seule explication ! Je ne m'étais jamais aventurée si loin dans les forêts autour de Warm River. J'avais d'abord longé le lac jusqu'à finalement me perdre en forêt. Ils ne me suivaient plus depuis longtemps, mais je ne me sentais pas en sécurité. J'entendais, je sentais, je voyais, des tas de choses que je n'avais jamais entendues, senties, ou vues auparavant. Et j'avais peur. Je ne connaissais pas cet endroit de la région. Je ne m'étais jamais autant éloigné de la ville à pied auparavant. J'avais de moins en moins froid. Mais j'avais mal. La gigantesque morsure à mon bras me faisait atrocement souffrir ! Je m'étais écorchée à plusieurs reprises à plusieurs endroits. Mes vêtements étaient sales et déchirés. La lune, hier pleine, éclairait mes pas. Mais c'était comme si je n'avais pas besoin de lumière pour voir.

Soudain, je trébuchai à nouveau et tombai entre deux gros rochers. Je ne pouvais plus bouger. J'étais exténuée. Mes jambes me faisaient atrocement souffrir. Je pleurais, depuis des heures maintenant. Mon bras était affreusement douloureux. Du sang s'échappait toujours de la plaie. Tout cela ne pouvait être qu'un cauchemar...

J'entendis des bruissements de feuilles, puis captai une odeur semblable à celle que j'avais pu sentir quelques heures auparavant. Une gigantesque silhouette canine se détachait sur la lune. Je fermai les yeux et rentrai la tête, comme si ça pouvait servir à me protéger de l'animal. La bête sauta juste à côté de moi, mais l'odeur fut différente. Quand j'entrouvris les yeux, ce n'était point une bête, c'était un homme. Je ne pouvais plus garder mes yeux ouverts. Je sentis deux bras incroyablement chauds se glisser sous mes jambes et derrière mon dos. La douceur avec laquelle cet inconnu me portait me rassurait. C'était peut-être un violeur, un tueur ou un psychopathe. Mais là, je ne pouvais plus bouger : j'étais exténuée.

***

J'ouvris les yeux. J'étais dans un lit. Que m'était-il arriver ? Ah oui... Mon frère, le type inquiétant, la morsure, ma course à travers les bois, ma chute et enfin l'inconnu. Je regardai autour de moi tout en me redressant dans le lit. La pièce n'était ni grande ni petite. Le lit était disposé le long d'un mur, sous une fenêtre. Au bout du lit, se trouvait une armoire et de l'autre côté de la pièce, une porte. Les murs étaient couverts de lambris en bois ce qui rendait la pièce chaleureuse. Un tapis épais blanc avec plein de poils qui partent dans tous les sens couvrait une partie du sol. Je posai mes pieds dessus. Je portais un pull épais taille homme par-dessus mes vêtements de la veille. Vêtements en sale état... Soudain la porte s'ouvrit sur un jeune homme. Je ne pus retenir un mouvement de recul, de peur, en le voyant. Il mit ses mains en avant.

« Ne t'inquiète pas ! Je ne vais rien de faire ! »

Il s'avança lentement vers moi avec un air rassurant.

« Je m'appelle Matthew. Et toi, comment t'appelles-tu ? »

Il s'accroupit près du lit. Je le regardai de la tête aux pieds. Ses cheveux étaient entre le brun clair et le châtain foncé et ses yeux bruns, presque noirs. Il devait avoir dix-huit ans grand maximum. Il portait un t-shirt gris avec un pantalon noir et une paire de baskets usées.

« E-Elena... balbutiais-je. »

Il hocha la tête en souriant. Je remarquai que certaines de ses dents semblaient plutôt pointues et surtout aiguisées.

When The Night FallsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant