✨ Chapitre 63 ✨

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Je n'entends plus les cris incessants de ma mère. Je continue donc de courir vers l'herbe, là où j'ai vu Raphaël quelques minutes plus tôt, avant l'interruption de ma mère. Mais, à mon grand étonnement, il n'y est plus. L'herbe est vide.

- Mais où est-ce qu'il a bien pu aller ? je me demande.

Je regarde une nouvelle fois partout sans le trouver. Je souffle d'énervement car sa petite partie de cache-cache commence à me taper sur le système.

Je fais demi-tour bien décidée à arrêter de le chercher et me dirige vers le buffet où je commence à m'empiffrer avec mes deux acolytes : Anaïs et Héloïse.

- Bah, tu étais où ? me demande Héloïse quand j'arrive.

- Ma mère voulait me parler, je mens.

Enfin, ce n'est pas tellement un mensonge parce que ma mère voulait vraiment me parler.

- Hum okay ! Et sinon Raphaël ? Il est où ? Tu lui as parlé ?

J'attrape une poignée de chips et la fourre dans ma bouche. Après avoir avalé tout ça, je leur réponds :

- Nan, je ne l'ai pas vu. C'est dommage qu'il ne vienne pas me voir mais bon...

Il m'avait promis en plus qu'on profiterait de cette soirée rien que tous les deux...

- Ça se voit dans tes yeux que tu l'aimes Raphaël, me dit doucement Anaïs.

Je souris. Si tu savais qu'on est frère et sœur, tu serais choquée ma belle !

Nous continuons à bavarder comme des pies quand quelqu'un me bouscule par derrière. La force est telle que je me suis retrouvée la tête la première dans les chips au paprika. Les gens autour de nous ont commencé à regarder la scène et s'approchent de plus en plus. Je me suis relevée et retournée pour voir l'imbécile qui m'avait fait ça.

Je fronce les yeux quand je remarque que ce n'est pas un gars de notre quartier. Je connais tout le monde et lui n'en fait pas partie.

- Qu'est-ce que tu fais là ? je lui demande avec mon ton le plus dur.

Il hausse un sourcil.

- Ouh là ! C'est qu'elle a du caractère la petite !

Il faut qu'il évite de me pousser à bout car si une de mes pulsions revient, je suis dans de beaux draps moi !

- Et oui ! La petite a du caractère et alors ? Et les excuses pour m'avoir poussé contre la table, c'est pour les chiens ?!

Deux autres gars se ramènent et Héloïse et Anaïs m'attrapent le bras pour me retourner. Nous commençons à  partir quand le gars qui m'a poussé, un brun aux yeux verts, me dit :

- Et en plus d'avoir du caractère, elle est mignonne !

Je déteste quand des gars comme lui parlent de cette manière aux jeunes filles. Je vais lui donner une de ces corrections, il ne va plus rien comprendre à sa misérable vie. Et oui ! Avoir pratiqué quasiment tous les sports de combats va m'être d'une grande utilité, merci Emery !

- Répète ce que tu as dit pour voir ! je lui crie en le toisant du regard.

Je vois qu'Anaïs et Héloïse regardent la scène de plus loin.

- T'as pas choisi la plus facile ! se lamente un gars blond aux yeux bruns qui doit être son copain.

- Je m'en fous ! C'est la plus mignonne et la plus sexy ! dit-il en me touchant la poitrine d'un geste furtif.

Et, sans que je n'ai à le contrôler, mon poing part tout seul dans sa mâchoire avec une telle force qu'il tombe à la renverse.

- On va voir si la petite est sans défense, je leur dis, un rictus se formant sur mon visage.

- Mais elle est complètement folle ! hurle le troisième gars, un brun aux yeux noirs.

Celui que j'ai mis par terre se relève, les dents en sang et me dit :

- Tu vas regretter d'avoir fait ça, ma belle !

La rage commence à monter de plus en plus et mes poings se serrent. Je regarde autour de moi et je remarque que presque tout le monde nous regarde.

- On attend de voir ça, dit une voix juste derrière moi.

Je me retourne à la vitesse de l'éclair et vois Emery, Raphaël, trois gars que je connais de vue qui sont des amis à mon frère, mon père et même Romy est là.

- On fait moins les malins maintenant, je leur souris. Que c'était faible de se battre à trois contre une fille.

- Qui plus est très bien foutue ! ajoute Mâchoire-Cassée.

Mais il me cherche des noises lui ou quoi ? Il va regretter d'avoir ajouté ça. Et cette fois-ci, c'est mon poing gauche et un coup de pied dans ses bijoux de famille qui partent. Il tombe par terre en hurlant d'une voix très aigüe. Beaucoup de gens autour de nous rigolent.

Je me tourne vers les deux autres :

- Vous voulez la même chose ou l'exemple vous a suffi ?

- Non, non ! C'est bon, on a compris la leçon !

- Bon et bien maintenant, quittez la fête et prenez votre ami avec vous, compris ?

Ils hochent tous les deux la tête en même temps et s'en vont avec leur acolyte sous le bras. Je souris de toutes mes dents et me tourne vers Emery en le prenant dans mes bras.

- Merci Emery pour tout ce que tu m'as appris !

- Je vois que tu as bien utilisé les techniques, bravo à toi !

Et, mon regard s'arrête sur Romy.

- Qu'est-ce que tu fais là, toi ?

Il soupire en se pinçant l'arrête du nez :

- Je vais faire comme si je n'avais rien entendu...

Je hausse les épaules et pars, Raphaël n'étant plus avec les garçons. Son comportement m'intrigue au plus haut point. Il est vraiment bizarre aujourd'hui. Mais il faut que je le retrouve pour lui avouer ce que je sais. Je me suis promise de le lui dire aujourd'hui.

Je passe entre la foule de gens qui m'arrêtent à chaque fois pour me féliciter de ce que je viens d'accomplir. Je leur réponds toujours que je me suis simplement défendue.

Je continue à chercher partout quand je le vois enfin. Il est vraiment isolé de la fête et aussitôt qu'il croise mon regard, il se met à courir en direction de notre clairière. Je commence à courir derrière lui et beaucoup plus vite pour espérer le rattraper. J'arrive tout de même à garder une distance raisonnable pour éviter de le perdre de vue.

Quand on arrive au niveau de la clairière, il la contourne et continue sa route. Je ne comprends pas où il veut aller mais continue tout de même à le suivre, toujours en courant.

Au bout de cinq bonnes minutes, il s'arrête enfin. Je suis un peu essoufflée, je suis habituée à courir de longue distance.

Je rattrape Raphaël qui s'est arrêté. En marchant, je regarde le décor autour de moi et je devine tout de suite où nous nous trouvons. Nous sommes dans la vieille ligne de chemin de fer désaffectée. Je ne sais pas pour quelle raison nous sommes là mais je n'ai pas envie de briser le silence qui règne sur cette plaine.

La vue est vraiment belle. Sur ma gauche, il y a cette fameuse ligne de chemin de fer abandonnée, sur ma droite il y a un grand bosquet rempli d'arbres et en face se trouve un pré. Le soleil est toujours levé malgré qu'il soit dix-huit heures.

Je m'approche de Raphaël qui s'est assis sur le chemin de fer et le rejoins. Je le regarde avec le contraste du soleil qui se trouve derrière lui. Il est vraiment beau avec ses cheveux noirs au vent, ses yeux bleus perçants, sa mâchoire et ses épaules carrées. N'importe quelle jeune fille tomberait sous son charme.

Je continue de l'observer quand je ressens une pulsion. Mon mal de cœur revient mais je ne montre aucun signe à Raphaël. Ce dernier tourne la tête et je comprends instinctivement que c'est le moment de tout lui dire...

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Vous reconnaîtrez le prochain chapitre car c'est le prologue de cette histoire malgré que j'y ai ajouté des choses, des détails 😏

Ma face cachée...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant