2. Code vestimentaire

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     Pour Abbie, cela faisait déjà une éternité qu'elle était coincée dans cet ascenseur. Alors que, concrètement, cela ne faisait que dix petites minutes. Son café était froid, ses pieds la faisaient souffrir le martyr à cause de ses foutus talons et elle n'avait qu'une seule envie : étriper le jeune homme en face d'elle pour qu'il arrête de la fixer avec son sourire niais.

- Je m'appelle Louis, dit le jeune homme en tendant une main vers Abbigail, un sourire à se décrocher la mâchoire sur les lèvres.

     La jeune femme fixa la main tendue pendant quelques secondes avant de la serrer sans grande conviction.

- Abbie, lâcha-t-elle nonchalamment.

     Louis hésita un instant avant de poursuivre ce qui ressemblait à une conversation. Il n'était pas vraiment sûr que cette Abbie voulait avoir un quelconque contact humain. En revanche, il était certain qu'elle n'aimait pas la sociabilité. Elle avait l'air froide et peu enthousiaste. Il prit quand même le temps de l'observer pendant que celle-ci tapotait sur son téléphone. La jeune femme portait un tailleur noir très simple. La jupe crayon épousait parfaitement ses formes et s'arrêtait au-dessus de ses genoux. Sa veste cintrée, cachait un peu son chemisier rose pâle qui ne laissait pas grande place à l'imagination.

« Un chemisier rose ? Drôle de choix. » pensa-t-il.

     En remontant vers son visage, il s'aperçu qu'elle n'était pas désagréable à regarder. Elle avait un visage ovale où deux grands yeux verts étincelaient. Et sans aucun doute, il n'avait jamais vu des yeux pareils. Il sourit en voyant que ses cheveux coupés en carré et tombant juste au-dessus de ses épaules n'étaient pas très bien coiffés Des mèches brunes bouclées partaient dans tous les sens. Ce qu'il trouva plutôt adorable.

- J'ai quelque chose sur le visage ? lança froidement la jeune femme en le fixant.

«  Jolie. Mais désagréable. » nota-t-il mentalement

- Pourquoi avoir mis un chemisier rose ? demanda-t-il de but en blanc.
- Pourquoi avoir mis des Vans rouge ? répondit la jeune femme du tac au tac.

     Louis sourit. Ses amis lui avait toujours dis qu'il ne réfléchissait pas assez avant de parler et que c'était souvent à cause de ça qu'il se retrouvait dans des situations périlleuses ou juste gênantes. Autant pour lui que pour son interlocuteur. Mais Louis souriait surtout parce que, apparemment, il n'était pas le seul sur cette terre à ne pas avoir sa langue dans sa poche.

- Vous d'abord, lui intima le jeune homme, toujours en souriant.

«  Comment un personne peut-elle sourire autant ? C'est inhumain. » songea Abbie.

     Abbigail hésita un peu. Elle n'était pas insociable, loin de là. C'était toujours la première personne à aller vers les autres. Elle était de nature accueillante et avenante, donnant aux gens un sentiment de sécurité quand ils lui parlaient. Pourtant, aujourd'hui, elle hésitait vraiment à parler avec ce Louis. Non pas parce qu'il n'avait pas l'air gentil ou quoique ce soit d'autre. Elle n'avait juste pas envie. C'était son premier jour, elle était en retard, son café était froid et elle était coincée dans un ascenseur. Alors pour les rapports humains, il faudra repasser.

- Très bien, je commence, déclara Louis en voyant que la jeune femme n'était pas décidée à parler.

« Oh, mais quel casse pieds ! »

Ascenseur EmotionnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant