Introduction

759 26 14
  • Dédié à toutes les Beatlemaniaques !
                                    

Cela aurait pu être une journée comme les autres. Mais, justement, ce jeudi 6 févier ne l'était en aucun cas.
C'était ce qu'Elizabeth se répétait depuis qu'elle était réveillée. Elle s'était levée, lavée, avait mangé, s'était habillée, coiffée et maquillée avec une approche différente des autres jours. Même en grimpant dans la voiture, elle n'avait pas pu enlever son radieux sourire de ses lèvres. Toute guillerette, elle s'était installée, et désormais, elle observait le paysage qui se déroulait devant ses yeux remplis de joie. Même l'idée de se rendre à l'école n'avait aucune influence sur son moral.
-Winston ? demanda-t-elle au chauffeur.
-Oui, Mademoiselle ?
-Demain, c'est le grand jour... Vous le saviez ?
Elizabeth connaissait parfaitement la réponse, puisqu'elle le lui répétait chaque matin. Et chaque matin, elle prenait un malin plaisir à le lui redemander.
-Bien sûr, Mademoiselle, répondit calmement Winston. Et j'en suis très heureux pour vous. Mais est-ce que Mademoiselle est contente ?
-Oh, oui ! s'exclama la jeune fille. Ce sera le plus beau jour de ma vie, j'en suis sûre et certaine !
Winston était un vieux monsieur, au service de son père depuis qu'il avait l'âge de sa fille, autrement dit 14 ans. Ce n'était pas le chauffeur préféré d'Elizabeth, car il était trop vieux, trop formel. Elle tira sur une de ses mèches blondes joliment bouclée, et sourit. Elle aimait bien Matthew, le petit nouveau de 18 ans, et espérait que son père veuille bien qu'il l'accompagne à New York le lendemain.
Une chanson de Frank Sinatra passa à la radio. Elizabeth n'aimait pas trop ce genre de musique, uniquement parce que la génération de ses parents l'écoutait. Elle demanda à Winston de changer de station. Ce dernier connaissait bien ses goûts musicaux, et bien qu'il aimait lui aussi Franck Sinatra, il chercha une station de radio plus « à la mode ». Il tomba sur le bulletin d'informations du matin.
« ...février 1964, demain est un grand jour, que beaucoup de gens attendent depuis longtemps ! Le... »
Alors, le vieux Winston, sachant que Mademoiselle n'aimait pas les bulletins d'informations, qu'elle jugeait « ennuyants à mourir », changea à nouveau de station de radio. Ce qui ne plut pas du tout à Elizabeth. Elle, qui jusque là avait été parfaitement calme, se leva et se mit à crier :
-Winston !!! Remettez ça !!! MAINTENANT !!!!!!
Le pauvre chauffeur, ne comprenant rien, exécuta les ordres.
« ...arriveront demain, en début d'après-midi, à l'aéroport fraichement rebaptisé John Fitzerald Kennedy ! »
La jeune fille, debout dans la limousine, restait comme suspendue à chaque mot que le présentateur prononçait.
« Bien sûr, notre envoyé spécial sera là pour nous commenter l'évènement en direct ! Et en espérant vous voir, chers auditeurs ! »
Un sourire se dessina sur les lèvres d'Elizabeth. Ce jour sera non seulement le plus beau de sa vie toute entière, mais aussi historique, qui resterait ( elle en était sûre ) dans les mémoires.
« Le groupe restera aux États-Unis pour une durée de deux semaines, durant lesquelles ils passeront trois fois au très fameux Ed Sullivan show, et ils donneront également trois concerts exceptionnels ! »
Winston essayait de bien conduire, malgré la jeune fille appuyée à même son épaule et qui gigotait comme une balle rebondissante. Elle sentait qu'elle allait se mettre à pleurer. Depuis une semaine, l'Amérique ne répétait qu'une seule phrase.
« Et n'oubliez pas... »
Elizabeth et le présentateur la dirent en chœur, comme des milliers d'américains au même moment.
****
-... Ils arrivent ! Tu t'en rends compte, Hannah ?
Jane tourna sur elle-même, telle une enfant de six ans, tandis que sa meilleure amie souriait. Les flocons tombaient doucement sur Washington DC, et les deux jeunes filles avançaient sur le chemin de l'école tout en discutant de leur sujet de conversation préféré.
-J'attends ce moment depuis tellement longtemps... continua Jane. Depuis la première fois que je les ai vus, en fait !
Hannah écoutait silencieusement son amie parler, n'osant pas ajouter quelque chose. Et puis, c'était bien Jane qui avait été la première des deux à prendre conscience de l'existence du groupe, et sûrement la première de tout le pays. Elle les avait vus pour la toute première fois en septembre de l'année précédente, pendant une émission télévisée alors qu'elle rendait visite à sa famille en Angleterre. Intriguée par ce phénomène jusqu'alors inconnu aux États-Unis, elle tomba rapidement sous le charme de ces quatre garçons avec leur coupe de cheveux rigolote. Comme à peu près toute le Grande-Bretagne, en réalité. Elle avait rapporté leur premier disque chez elle, et avait convertit Hannah en fan de la première heure. Et là, ils allaient arriver dans un peu plus de 24 heures, tels quatre missionnaires.
-Je n'en reviens toujours pas qu'ils seront bientôt là ! s'exclama de nouveau Jane. Je savais qu'ils allaient réussir, ils sont tellement bons !
Hannah esquissa de nouveau un sourire. Le calme était revenu entre les deux jeunes filles, seulement interrompu par le bruit des voitures qui passaient et de leurs pas dans la neige mouillée. Finalement, Hannah demanda de sa toute petite voix :
-Mais, tes parents ne vont rien dire ?
-Pff, tant que je reviens, ils ne m'en voudront pas ! lança Jane en faisant un geste de la main dans le vide. Et puis, je n'ai que des bonnes notes depuis quelques temps. Ce ne sont que quatre petits jours, non ?
Elle ne partageait malheureusement pas l'avis de sa meilleure amie. Il faut dire que Hannah vivait dans une famille assez stricte et conventionnelle, où une fugue n'était même pas envisageable.
-Je comprend que tu veuilles réaliser ton rêve, Jane, mais... Une jeune fille d'à peine 18 ans, toute seule dans New York, c'est un peu risqué, tout de même...
Jane s'arrêta net. Elle plongea ses yeux sombres dans ceux de sa meilleure amie, soupira, puis expliqua de nouveau avec sa voix la plus calme possible :
-C'est très simple : je les rencontre, on sympathise, je les prends en photo, puis ils m'offrent une place pour leur concert ici, je rentre, je les prends encore en photo, et voilà, ma carrière est lancée !
Hannah haussa les épaules. Elle n'adhérait pas trop à cette idée d'espoir incertain, d'improvisation constante, le goût de l'aventure, en bref. Mais tant pis. Elle s'apprêtait à ajouter quelque chose lorsque Jane aperçut le bus scolaire un peu plus loin, attrapa la main de sa meilleure amie et toutes deux, se mirent à courir, tout en chantant la chanson qui passait constamment sur toutes les radios du pays :
« Oh yeah I'll tell you something,
I think you'll understand...
When I'll tell that something,
I want to hold your hand ! »
****
« I wanna hold your ha-a-and...
I wanna hold your hand ! »
Catherine se mit à son tour à fredonner l'air de la chanson qui restait dans la tête de chaque adolescente des États-Unis. Elle entra dans la cour du lycée, réarrangea une dernière fois sa coiffure, puis s'avança vers ses amies.
-Kate ! s'exclama Merill, une brune avec un appareil dentaire. Tu as réussi à dormir, cette nuit ?
-Pas moi, en tout cas... dit Alison, une jolie blonde qui, effectivement, avait des cernes sous ses beaux yeux verts.
Les jeunes filles commencèrent à discuter de leurs chansons préférées, de leur membre du groupe préféré, puis lequel était le plus mignon, etc... Elles n'entendirent presque pas la cloche du collège retentir.
Une fois dans la salle de classe, ce fut une effervescence incomparable qui surprit chaque adolescente, chacune prétendant déjà posséder un billet pour l'une des représentations à l'Ed Sullivan Show, ou l'un des trois concerts en terre américaine. Mais tout le monde savait qu'aucune d'entre elle n'avait l'argent nécessaire pour un événement coutant une telle fortune.
Mrs Forbes, la professeur d'anglais, entra dans la pièce, stoppant net les bavardages incessants. C'était une vielles dame, avec les traits tirés et les cheveux grisonnants, qui travaillait depuis 30 ans dans le lycée et qui y était très respectée. Elle posa sa mallette sur le bureau, retira sa veste, puis elle s'avança jusqu'à avoir une vision d'ensemble de la classe.
-Mesdemoiselles, je suis parfaitement au courant de l'évènement qui se produira demain. On en parle assez comme ça dans les médias. Mais je compte sur vous pour ne pas sécher les cours, et c'est pour cela que je demanderai à Monsieur le Proviseur d'appliquer les sanctions nécessaires en cas d'absence dans cette classe. Maintenant, reprenons notre lecture.
Tandis que les élèves sortaient Hamlet sous le regard malveillant de Mrs Forbes, quelques soupirs fusèrent. Puis le cours reprit, comme si ce jeudi 6 février 1964 n'était qu'un jour comme les autres.
Mais Kate ne pouvait s'enlever de l'esprit l'image des Beatles, posant le pied sur le sol américain.
A/N :
Bonjour tout le monde ! J'espère que cette introduction vous aura plu !
Je suis heureuse de vous présenter...
Chloe Moretz dans le rôle d'Elizabeth
Lily Collins dans le rôle de Jane
Emma Roberts dans le rôle d'Hannah
et Elle Fanning dans le rôle de Catherine !
Je publierai le casting complet à la fin de l'histoire. Mais pour le moment, bonne lecture :)

Ils arrivent ! The Beatles' first US visitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant