Chapitre 2 : Rassasié

185 13 11
                                    

Je pourrais vous raconter ça par exemple, vous y croiriez car vous ne me connaissez pas. Je peux tout autant vous raconter que j'étais un humain et que j'ai été transformé en goule, mais ce n'est toujours pas le cas. En réalité, je suis issu d'une famille aisée, j'ai toujours mangé à ma faim. On va dire que ce qu'on mangeait a toujours été excellent, sans doute ce qui se faisait de mieux sur Terre en gastronomie. Quand j'étais petit, j'avais toujours ce que je voulais, et j'ai d'ailleurs toujours ce que je veux. Je souhaite dégustera une femme blonde aux yeux bleus avec un grain de beauté sur la joue droite ? Pas de problème. Je souhaite une belle voiture ou bien un costume élégant et coloré ? Toujours pas de problème. En fait ma vrai vie est assez différente de celle donnée dans le chapitre précédent. Et c'est tant mieux pour moi j'imagine... Vous savez, quand j'y repense... Je me demande vraiment ce qui se serait passé si je n'avais pas été une goule... Je regrette d'en être une parfois... Je me trouve répugnant, je me déteste... J'aimerai être un humain au moins un jour pour pouvoir profiter des mets que les humains consomment... Des mets que mon chef fétiche, monsieur Savarin, concocte avec amour...J'ai peut-être l'air d'un clown ou je ne sais quoi sous les beaux habits multicolores et mes cheveux violets, mais ce n'est que la vitrine de ma personnalité dévastée... Les années passèrent... Et je devins de plus en plus renfermé sur moi même... C'est alors qu'un soir, alors que je me promenai dans les rues du 20 ème, je croisa un petit garçon avec de magnifiques yeux bleux... Il me fallait ces yeux... Je ne sais pas pourquoi mais une voix dans ma tête me forçait à aller les prendre... J'alla donc voir le petit garçon quand ses parents tournèrent le dos, je l'attira dans une ruelle et là, pour la première fois de ma vie, je tuais quelqu'un... C'était bizarre comme sensation... Lorsque je sortis mon kagune pour lui transpercer le cœur, en commençant à l'enfoncer je ressentis l'intérieur de son corps... Je sentais le sang couler à flots... C'est à ce moment là que j'ai compris... J'aimais tuer et j'étais fait pour ça... Je ressentais un besoin immédiat de retirer mon kagune et de l'enfoncer encore plus profondément dans le corps de l'enfant. Il mourut sur le coup. Quand à ces yeux, j'ai pu les déguster le soir même en fines tranches. En dessert j'ai pu goûter son cœur que j'avais percé délicatement avec mon kagune, c'était vraiment "delizioso" comme diraient les chefs italiens. Ce repas était savoureux, j'étais rassasié.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 19, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Fin gourmetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant