Il fait si sombre aujourd'hui. Dehors, il fait froid. Mais tout va bien.
Quelques fois je me surprends à me dire que j'aime la nuit. Mais j'ai peur du noir...
La nuit je peux voir les étoiles et admirer la ville immobile comme si le temps s'arrêtait à minuit pile.
Tout le monde dort et rêve. Ils sont tous partis dans leur propre et unique univers. Sauf moi.
Je suis restée ici car, ici, c'est mon seul univers, mon seul monde.
Je regarde par la fenêtre le paysage noirci et lève ma tête pour contempler ce ciel étoilé. Ca m'émeut de voir cet infini sous mes yeux, car je me dis que si l'infini est devant moi, la mort, elle, n'existerait pas.
Mais le noir ...
Il est si troublant, si aveuglant, si effrayant mais si intéressant.
Je n'ai jamais su ce que c'était de rêver.
Chaque soir, j'entends des petites voix sous mon lit dès que j'éteins cette petite lampe de chevet.
Dans beaucoup de contes, des créatures obscures se réveillent lorsque la Lune semble être devenue notre Soleil.
Elles m'appellent ! Ces voix m'appellent ! Que dois-je faire ? Je veux rester sous mes draps !
Mais trop tard. Mes pieds touchent déjà le parquet glacial.
Je me dirige en dessous de mon lit mais je n'y vois rien. J'ai déjà fais cent pas et toujours rien.
Puis soudain je tombe dans le néant !
Je me heurte contre des choses moles et douces. Des matelas.
Où suis-je ?
Une voix me répond :
-Minuit ! Je t'attendais !
-Qui ... qui êtes-vous ? dis-je avec frayeur
Ma question est restée en suspend. Plus personne ne parle.
Quand tout d'un coup, une lampe torche apparaît dans les airs. Je la saisi et je vis un homme de plus ou moins vingt ans. Il est brun aux yeux vert foret et un sourire doux et angélique ornait son visage qui disparut juste après, me laissant à nouveau seul sans lampe mais avec ce noir toujours plus sombre et oppressant.
Une voix me dit quelque chose tout bas comme un murmure dans le creux de l'oreille :
-A bientôt. Je te reverrai demain.
Une larme coule sur ma joue. Puis une autre et encore une.
Une autre voix m'appelle de plus en plus fort.
J'EN PEUX PLUS ! JE SUFFOQUE ! JE ME RAPPELLE DE CES YEUX ! OH MON DIEUX CES YEUX ! SI PROFONDS ET ENVOUTANTS ! JE VEUX PARTIR !
Je finis par crier jusqu'à ne plus pouvoir.
Et là ....
Je me retrouve dans mon lit entre mes deux oreillers. Ma mère ouvre la porte de ma chambre.
-Allez mon chéri !! Tu es en retard ! Aujourd'hui est un grand jour !
Je pris quelques temps avant de me lever. Avais-je fais un rêve ?
Je déjeune et fais ma toilette. Puis après je m'être habillé, maman prend sa voiture et m'emmène. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé ici. Maman a dit qu'il y avait une surprise à l'hôpital. I l fallait pour cela s'allonger, fermer les yeux et se laisser emporter par le sommeil.
Je le fis et subitement la voix revient !
-Bonjour ! C'est encore moi. Sois sage et tout ce passera bien.
Me revoilà au point de départ. Pourquoi faut-t-il que je sois TOUJOURS seul et abandonné ?
Mes larmes n'hésitaient plus à couler.
Je vais mourir sans revoir cet infini.
NON ! JE NE MOURERAI PAS ! JE NE VEUX PAS ! JE NE VEUX PAS ! JE NE VEUX PAS !
C'est la fin. Je me sens partir. Je me sens léger. Finalement ça fait du bien de tout relâcher. Je me sens si libr.........
Ces yeux. Je les ai déjà vus quelque part. Que se passe-t-il ? Qui sont ces gens autour de moi ?
-Je suis en enfer ou au paradis ? dis-je sans conviction.
Une dame se rapproche et dit :
-Non mon chéri, tu es sur Terre.
-Maman ?
Elle fait un large sourire et se tourne vers l'homme aux yeux verts et lui dit avec des larmes qui ruissellent lentement en retombant sur le sol :
-Merci docteur. Mon fils peut enfin me voir.
Au final, la nuit et le noir vont de paire comme je dois ma vie à ces deux yeux verts qui ont illuminés les miens pour l'éternité.
VOUS LISEZ
Rêver à la lumière du noir
Historia CortaIl fait si sombre aujourd'hui. Dehors il fait froid. Mais tout va bien. Quelques fois je me surprends à me dire que j'aime la nuit. Mais j'ai peur du noir...