Zombie Chronicles

Chapitre 5

Flash back...

Il était environ cinq heures. Une petite brise s'engouffrait par la vitre à moitié baissée. Mais l'ambiance semblait lourde dans la voiture. Mes pensées étaient absorbées par l'appel que j'avais reçu. Shirahoshi semblait m'avoir bien cernée sur un point : je n'étais pas une bavarde et elle respectait ça en gardant le silence tout en observant le sable au dehors. J'étais un peu inquiète mais je ne le laissais pas paraître, je devais rester forte. Je l'étais pour nous deux depuis ce jour-là, il y a cinq ans. Je devais l'être encore plus depuis que les morts avaient repris du service. Et depuis hier, j'avais hérité d'une nouvelle personne à protéger.

- Euh...j'peux te poser une question ? dit-elle d'une petite voix.
- Vas-y...
- Tu... enfin... depuis le coup de téléphone...
- La question ? la coupais-je.
- Ah oui... ton mystérieux ami au téléphone, il va bien ? Ça avait l'air plutôt grave.
- Ouais, une petite crise d'angoisse. Ça devrait aller.
- Tu veux m'en dire plus à son sujet ?

Je réfléchis un instant. Vu qu'on se retrouverait bientôt, autant lui en parler. Et puis, faut dire aussi que même si je lui disais rien, elle se rendrait vite compte de notre lien, rien qu'en nous voyant.

- Au téléphone ... c'était ma sœur.

Elle ne dit rien et se contenta de me regarder alors je sus que je devais rajouter quelque chose. Elle devait aimer les potins. Ou elle s'intéressait juste à moi, la femme qui l'avait sauvée des zombies.

- ... Ma sœur jumelle.
- Jumelle ? Une autre Shagya-san, ça fait beaucoup pour la planète !
Je souris un peu avant de répondre :
- On est exactement pareilles, c'est vrai, mais juste physiquement. Nos caractères sont totalement différents. J'aime l'action, les prises de risques et elle préfère réfléchir calmement, lire ou étudier. J'ai toujours été la plus forte des deux. Ça me convient qu'elle se repose sur moi, c'est mon boulot de grande sœur, même si je n'ai passé qu'une heure de plus qu'elle sur cette planète.

Elle m'avait déjà parlé de sa famille tout à l'heure alors je fis de même. Je lui dit qu'on était nées un 22 février 1990 (une fin du monde avait été annoncée pour cette date, quelle ironie) à 22h22 et 23h23 (ces heures m'ont toujours parues spéciales) dans la ville de Seattle. On a passé une enfance heureuse avec nos parents quoique je faisais pas mal de trucs assez dangereux alors que ma sœur était calme et posée. Malgré nos différences de caractères on était très complices et toujours en train de s'amuser ensemble. Mais quand on était dans notre dernière année de lycée un drame nous frappa. Nos parents sont morts dans un accident de voiture. Étant plutôt débrouillarde et autonome, j'ai demandé à être émancipée afin qu'on ne soit pas placées dans des foyers différents car nous avions 17 ans. N'être plus que toutes les deux nous a rapprochées encore plus.

Pour gagner un peu d'argent, j'ai vendu la maison de nos parents et on a pris un petit appartement ainsi qu'un petit boulot après les cours : moi comme ouvreuse au stand de tir (j'avoue, c'est pour les rabais aux séances que je l'ai pris) et elle a pris un job à la bibliothèque de la ville. On a été diplômées avec mention, j'ai eu bien et ma sœur a obtenu très bien, c'était normal elle était plus douée pour les études que moi. Tellement douée que l'université d'Harvard la voulait, ils étaient prêts à lui offrir une bourse pour payer ses études. Elle ne voulait pas me quitter mais je l'ai convaincue d'y aller, c'était une vraie chance pour elle. Quant à moi, j'avais décidé d'entrer à l'école de police. Après avoir réussi à la finir avec les félicitations, je suis devenue officier de police à Seattle. Au bout d'un an, mon patron m'a recommandée pour intégrer l'unité d'assaut, il avait bien vu que je prenais toujours des risques et que je n'aimais pas exceptionnellement l'aspect relationnel de ce boulot. J'adorais cette unité, j'y passée les trois dernières années. Mais il y a trois semaines, quand les morts ont repris du service, j'ai volé des armes, une voiture du poste et pris la route pour rejoindre ma sœur. Je devais la protéger à tout prix.