Chapitre 56

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Menaces...

Mon cœur rata un battement. Plusieurs mêmes. Je m'effondrai sur la chaise qui était près de moi. Ce type... Il proférait des menaces sur le ton d'un mec qui annonce la météo.

- J'imagine que vous voulez que votre sœur s'en sorte ? continua-t-il. Alors vous ferez ce que je vous ordonne.

Certes c'était le président. Il avait l'habitude que tous ses ordres soient exécutés au pied de la lettre et sans tarder. Mais là... c'était trop. Je me remis du choc en me refocalisant rapidement sur mon objectif. Je me relevai lentement et fis face à Briggs. Il me regarda en haussant un sourcil, attendant ma réponse.

- Non.

- Non ? Ah, vous êtes prête à sacrifier votre propre sœur ? Je ne pensais pas que des jumeaux pouvaient se détester à ce point. Soit. Elle sera mise en détention avec vous en attendant de voir quels échantillons l'équipe scientifique voudra prélever.

- Vous ne toucherez pas à un seul de ses cheveux. Et je refuse d'être votre cobaye.

Il éclata de rire. Je grinçai des dents.

- Oh vraiment ? Les soldats que j'ai envoyé chercher votre sœur vont bientôt revenir. Dois-je les appeler pour leur dire de la supprimer tout de suite ?

Il désigna le téléphone sur son bureau et fit mine de s'en rapprocher pour l'attraper. En deux pas, j'étais à sa portée et lui adressai un regard menaçant.

- Ne vous avisez pas de décrocher ce putain de téléphone ! grondai-je en faisant attention à ne pas trop hausser le ton de ma voix.

- Vous osez menacer le président des États-Unis d'Amérique ?!

- Que ce soit un type de seconde zone, le président ou le pape, personne ne menace ma sœur ! crachai-je.

En un mouvement rapide, je tirai la dague que j'avais dans ma botte gauche. Briggs eut un mouvement de recul. J'en profitai pour glisser de son côté du bureau. Papiers et stylos tombèrent à terre. De ma main libre, je débranchai le fil du téléphone. Ainsi il ne pourrait pas faire passer l'ordre de s'en prendre à G. Il allait sans doute se mettre à crier pour alerter les gardes qui campaient devant sa porte.

- Criez et je vous tranche la gorge.

Il referma lentement la bouche. Il avait dû voir dans mon regard que je ne plaisantais pas. Ce serait un meurtre de sang froid mais, s'il me forçait à aller jusque là, je n'hésiterai pas une seule seconde.

- Vous ne vous tirerez pas comme ça.

Technique classique lors d'une prise d'otage. Essayer de gagner du temps pendant que les renforts arrivent. Et ils seraient armés, eux. Avec mon pauvre couteau, je ne ferais pas long feu contre eux. Il fallait que tout soit terminé avant leur arrivée. De combien de temps je disposais d'ailleurs ? Cela faisait à peine quelques minutes que les soldats étaient partis. La zone de détention n'était certainement pas à cet étage. Où alors ? Dans les sous-sols ? Ça me ferait gagner du temps pour finir ce que j'avais à faire ici avant qu'ils ne reviennent. Pendant que je réfléchissais, Briggs crut que j'étais ailleurs et voulut se jeter sur moi pour me désarmer. Sauf que je le vis venir de loin. Et j'étais en bien meilleure forme physique que lui. Après une rapide esquive, je lui décrochai un coup de poing dans la mâchoire pour le sonner. Je le rattrapai et l'assis dans son fauteuil avant qu'il ne s'effondre par terre. Ça aurait sûrement alerté les planctons devant la porte. Il fallait rester discrets pour gagner le plus de temps possible. Je le tournai vers moi et lui plaquai la lame sur la gorge.

- Voilà comment ça va se passer. Écoutez-moi bien.

Il était terrifié. C'était très probablement sa première expérience où il côtoyait le danger d'aussi près. Sonné, il tremblait un peu et de la transpiration commençait à se former sur son front. Il tardait à me répondre. Après une légère entaille dans le cou, la douleur et la sensation de sang qui coule le firent se reconcentrer sur moi.

- Je... je vous écoute.. 

Zombie ChroniclesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant