Une lettre anonyme.

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Samedi 14/11/15, Paris.

Cher inconnu,

J'écris cette lettre pour exprimer mon désespoir. Que l'encre qui coule sur ce papier emporte avec elle la peur et l'effroi qui ne cessent de m'envahir. Ce soir du vendredi 13 novembre 2015 restera gravé en moi. Je vais vous raconter mon histoire.

J'étais avec deux amis au concert de "Eagles of Death Metal" qui se produisait au Bataclan. Le concert débutait bien, tout le monde s'amusait, dansait, chantait et rigolait; l'ambiance était géniale! Quand tout à coup, après quelques minutes de concert, comme des bruits de bombes retentirent. Comme beaucoup, je croyais que les bruits faisaient partis du concert, mais c'est lorsque j'ai vu ces hommes pénétrer dans la salle, que j'ai compris l'intention de ces hommes : tuer jusqu'à épuisement. Pris de panique, nous nous sommes tous couchés à terre, recroquevillés les uns sur les autres. Dans ma tête, tout s'écroulait peu à peu. Je me voyais déjà mourir au milieu de cette salle, près de toutes ces personnes inconnues pour moi. Les assaillants tiraient au hasard dans la foule. Une dame, d'environ une trentaine d'années se prit une balle. Son sang gicla sur ma chemise. Cette pauvre dame, qui était seulement venue écouter un concert, a vu sa vie s'envoler avec les notes de musiques. J'étais paniqué, je ne bougeais pas, je voyais ces personnes mourir, j'étais traumatisé.

Lors de l'assaut des forces de l'orde, j'ai pu être évacuée de la salle. Une fois sortie, j'étais assise sur un brancard, je regardais ce bâtiment, complètement détruit par la haine de ces assaillants qui ont détruits le bonheur de centaines de personnes. Je ne bougeais pas. Les médecins présents me posaient des milliers de questions, auxquelles je ne répondais pas. J'étais paralysée, les yeux exorbités sur une telle violence. J'étais sous le choc. Je n'en revenais pas, du carnage causés par ces "hommes".

Aujourd'hui, ces images ne cessent de me hanter, c'est pire à chaque seconde, à chaque minute, chaque jour. Je revois ces gens, mourir sous mes yeux, ces blessés qui criaient les noms de leurs poches. Ces images que je garde sont inhumaines, mais malgré cela, je continuerai à me battre, coûte que coûte, pour montrer à ces assassins qu'ils ont certes abattus 130 personnes, mais qu'ils ont blessé un pays entier, plein de rage et de haine.

À mes camarades,

Anonyme.

Je soutiens toutes les familles des victimes, leurs proches, leurs amis, ainsi que tous ces blessés. Que chacun garde la force de se battre, et un courage indestructible. Pray for Paris.

Anonym of the attacks.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant