Chapitre 3 : la culpabilité

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« La culpabilité est un sentiment irrationnel, le sentiment d'être responsable de tout le mal du monde. Le remord, lui exprime une nostalgie, le regret de ce qui aurait pu être et n'a pas été. » Antonio Tabucchi

PDV Zoé

« C'est de ma faute ... »

Ces quelques mots tournaient en boucles dans ma tête depuis que j'étais sortie du cabinet de la psychologue, je n'arrivais plus à réfléchir à autre chose. Je n'avais aucun souvenir de l'accident qui avait coûté la vie de mes parents et de mon fiancé, excepté ce sentiment de culpabilité. Les médecins en France avaient déjà tenté de me convaincre du contraire, que ce n'était pas moi qui avais causé l'accident mais je n'arrivais pas à y croire. Ce n'était pas eux qui étaient dans la voiture ce jour là mais moi.

Je déambulais dans la rue les jambes flageolantes, il fallait à tout pris que je me pose quelque part sinon je sentais que j'allais m'évanouir. Je vis un banc et m'assis dessus. Il fallait que je reprenne mes esprits parce que Lucas m'attendait chez la nounou et je ne pouvais pas demander à ma grand-mère d'aller le chercher à ma place car elle avait une réunion bridge avec ses amies. Pour m'aider à me calmer je repensais à des souvenirs heureux.

OoOoO

La rencontre avec Vincent avait été pour moi un tournant décisif dans ma vie. C'était l'été de mes 18 ans et je venais d'avoir le bac. A l'époque je ne sortais pas souvent voir très rarement, je n'étais pas très portée sur les études mais comme je n'avais pas vraiment d'amis j'étudiais pour passer le temps. En Juillet 2011 mes parents avaient voulu partir en vacances à la mer.

Flashback :

Cela faisait déjà une semaine qu'on était en vacances et je m'ennuyais déjà. Une routine s'était installée, la plage le matin et l'après midi on allait à la piscine de notre hôtel. Je passais mes journées à lire et il fallait que je trouve une autre occupation sinon j'allais faire une overdose de lecture. Il devait être environ 11h quand j'eux fini mon histoire et je commençais à avoir faim. Je me levais et prévins mes parents que j'allais me chercher à manger, une glace ne serait pas de refus au vu de la chaleur qu'il faisait en juillet.

J'avais à peine fait quelques pas que je sentis une chose dure rencontrer violemment le haut de mon dos, je ne m'attendais absolument pas à être percutée par un ballon et malheureusement pour moi je tombais sur les genoux. J'avais pensé à mettre mes mains en avant mais je m'étais mal réceptionnée et je sentis une douleur aigüe remonter le loin de mon bras droit. Je jurais assez fort en pestant contre la personne qui avait lancé le ballon.

Oh mon dieu ... oh mon dieu ... je suis vraiment vraiment désolé ! me dit celui qui avait lancé le ballon. Je me relevais et remarquais que c'était un garçon. Il m'aida à me remettre debout.

Ce n'est pas de ta faute ... Enfin si c'est de ta faute ! C'est toi qui a lancé le ballon et maintenant faut que j'aille à l'hôpital parce que je crois bien que j'ai le poignet cassé !

Après lui avoir asséné ces mots il me regarda avec les yeux écarquillés, je voyais qu'il se sentait mal mais je m'en fichais. J'avais très mal dans le poignet et la seule chose à laquelle je pensais c'était la douleur lancinante dans mon bras et je n'avais pas envie de le rassurer. Je collais mon poignet droit contre ma poitrine grâce à mon autre bras. J'ignorais totalement cet inconnu et partis chercher mes parents pour qu'ils m'emmènent aux urgences.

Maman, papa, si vous ne savez pas quoi faire des prochaines heures je vous ai trouvé une occupation. Je me suis prise un ballon dans le dos et je suis tombée par terre. Je crois bien que je me suis cassée le poignet et il faudrait aller aux urgences. Je ne pleurais pas mais si on n'allait pas vite à l'hôpital ça ne tarderait pas à arriver.

Je suis encore désolé, je ne t'avais pas vu quand le ballon est parti ... Je sais qu'on ne se connait pas mais j'aimerai venir avec toi à l'hôpital pour être sur que tu n'ais rien de grave et s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour t'aider dit le moi ! me dit l'inconnu.

Je ne l'avais pas vu me suivre et surtout j'étais très surprise qu'il propose de venir avec moi. Je ne le connaissais pas et je préférais être seule avec mes parents.

Euh ... écoute je ne te connais pas et je préfère y aller seule avec mes parents. Lui répondis-je.

Oh ... je comprends mais si je te donne mon numéro de téléphone est ce que tu pourrais me tenir au courant sur l'état de ton poignet ?

Il me fixait et attendait ma réponse avec impatience. Je ne voyais aucune raison de refuser son numéro et si cela pouvait lui faire oublier son envie de m'accompagner aux urgences alors tant mieux.

Non ça me dérange pas de te tenir au courant mais tout d'abord tu t'appelles comment ? Il m'apprit que son nom était Vincent et me donna son numéro de téléphone.

Fin du flashback

Repenser à ce souvenir me fit sourire, cette période là de ma vie était géniale et j'en gardais de merveilleux moments. Je m'étais bien cassée le poignet et avais informé Vincent de ça. Pour se faire pardonner il avait voulu qu'on se revoie. J'avais découvert qu'il n'habitait pas loin de chez moi, à environ 30 min en voiture et qu'il était également en vacances pendant encore trois semaines. Les vacances de juillet 2011 ont été le début de ma relation avec Vincent.

OoOoO

Quelques minutes plus tard la crise était passée et je pouvais de nouveau me lever. Je respirais un bon coup et me dirigeais chez Tara pour aller récupérer mon fils.

Arrivée devant chez elle, je toquais et elle vint m'ouvrir avec un garçon ayant probablement le même âge que Lucas dans les bras.

Théo, dis bonjour à Zoé ! Ce petit bout de choux avait l'air adorable. Tara me fit signe d'entrer Bonjour Zoé, vous allez bien ? Vous avez passé une bonne journée ?

Je ne pouvais pas lui dire que j'avais passé une très mauvaise journée alors je lui souriais et lui répondis que ma journée s'était bien passée. On entra dans le salon où je vis Lucas jouer tranquillement avec ses jouets. Lorsqu'il me vit il se leva d'un coup et couru vers moi, je le pris dans mes bras et lui fit un énorme câlin et pleins de bisous. J'avais l'habitude de l'avoir avec moi toute la journée et maintenant qu'il était chez une nourrice la journée ça me faisait bizarre. Il me manquait beaucoup. Il fallait pourtant que je m'habitue à cette sensation car il allait bientôt avoir 3 ans et à la rentrée scolaire prochaine il irait surement à l'école maternelle.

Elle me proposa par la suite de m'asseoir et de boire le café avec elle. J'acceptais son invitation avec plaisir. Ça me faisait du bien de rencontrer du monde et de discuter avec des personnes autres que ma grand-mère.

Cela faisait peut être bien une demi heure que j'étais chez Tara et le fait de discuter avec elle m'avait fait complètement oublier mon RDV chez la psychologue. On avait abordé pleins de sujets différents, notamment mon projet professionnel et le fait que j'attendais toujours une réponse de l'hôpital, elle m'apprit également qu'elle avait une fille de mon âge, Ella, qui allait bientôt revenir habiter chez elle.

Pendant ce temps Lucas était reparti avec ses jouets alors que le petit Théo, intrigué je pense, voulait que je lui lise une histoire. Je lui souris avec tendresse et commençais à lui raconter l'histoire qu'il avait choisie. On entendit la sonnette retentir, Tara se leva pour aller ouvrir. Elle revint quelques instants plus tard en disant à Théo que son oncle était là pour le ramener chez lui. C'est au moment où il entra dans la pièce que je le reconnue, c'était l'homme que j'avais bousculé au supermarché il y a plusieurs semaines.

J'allais lui dire bonjour lorsqu'il me coupa l'herbe sous les pieds.

Bonjour, je ne sais pas si tu m'as reconnu mais on s'est déjà rencontré l'autre jour quand tu faisais tes courses. Je ne m'étais pas présenté à ce moment là,  je m'appelle Niall.

☆☆☆☆☆☆☆

Bonjour ! Vous allez bien ? 

Je viens de poster le chapitre 3, j'espère que ça vous a plu ! 

N'hésitez pas à voter et à donner votre avis. Toute critique constructive est appréciée et permet de m'améliorer.  :) 

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