Chapitre 2_

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   -Cloooo! Tu vas être à la bourre! Debout!

Le cri de ma mère me réveille en sursaut et je saute hors de mon lit. J'ouvre l'armoire, sélectionne mes vêtements -un jean et un haut plutôt léger- et me prépare en vitesse. Je m'attache les cheveux en queue de cheval haute, comme la veille, et cours dans la cuisine. J'y bois mon jus en quatrième vitesse, enfile mes talons, mon écharpe et mon manteau, et descend en bas de mon immeuble. Là-bas, je remets en place mes vêtements rapidement, et je prends le temps de respirer.

-Eh beh, tu t'es réveillée plus tard que d'habitude pour être si pressée?

Je me retourne légèrement vers la voix qui m'est parvenue. Mon regard devient méprisant, et je me retourne devant moi en répondant:

-Cela ne te concerne pas, il me semble!
-Non, c'est vrai, je me tais, répond-t-il.

Je soupire bruyamment et m'apprête à repartir quand il me gêne encore:

-Tu as fait ton boulot pour aujourd'hui? La lecture analytique et le bilan d'histoire?
-Qu'est-ce que tu peux en avoir à foutre? m'énervais-je.
-Et bien, j'aimerais parler avec toi de la lecture analytique. Tu ne trouves pas que la fin de Jeanne, qui finis par retrouver sa petite-fille, est autant triste que joyeuse?
-Bien sûr, c'était dans la question.
-Je me suis amusé à chercher toutes les significations des figures de styles, c'était marrant!
-Mouais.

Moi aussi, j'avais trouvé ça amusant. Chiant, mais amusant.

-Quant au bilan, je n'ai pas vraiment compris la leçon...
-Dommage.

Il m'énervait à être comme moi.

-Laisse-moi deviner, tu n'es pas du matin, non?
-Noooon, comment t'as compris? Oh là là, j'étais persuadée que personne ne le savait pourtant!

Il laissa échapper un rire pur, et je remontais mon écharpe devant mes joues pour me réchauffer.

-Eh, au fait, je me le suis demandé quand je t'ai vu et j'ai oublié de te le demander mais...
-Mais quoi?
-Tu n'aurais pas oublié ton sac de cours chez toi?

Je m'arrête brusquement et le sens s'arrêter de justesse à quelques centimètres de moi.
Meeeeeeerde....
Je me retourne, l'évite d'un pas sur le côté en retirant mes talons dans le même mouvement, et cours vers mon immeuble, pieds nus.
Pile au moment d'y entrer, mam's en sort avec mon sac. Elle s'approche de moi et me fait une tape derrière la tête, ce à quoi je réponds par une légère plainte.

-Ah là là, mais que vais-je faire de toi, hein? Un jour, tu oublieras ta tête! Je l'ai pris comme ça, j'espère que tu as bien tes affaires d'aujourd'hui!
-Oui, mam's, merci, je lui réponds en prenant mes affaires.

Je la regarde et nos yeux se croisent. Les siens, emplis d'amour à mon égard, me submergent et me rassurent. Puis son regard dévie derrière moi et elle prend un air surpris.

-Oh, mais qui es-tu?

Je me raidis.

-Ah, je suis nouveau dans la classe de votre fille, et nous nous sommes croisés ce matin. J'ai remarqué l'absence de son sac et je l'en ai prévenue, se présente "Monsieur".
-Ah, merci, dit-elle en lui serrant la main, ma chère Clo' est une vraie tête en l'air!
-Clo', hein? fait-il en me regardant d'un air malicieux. Ça ne m'étonne même pas d'elle, je ne sais pas pourquoi! continue-t-il en s'adressant à ma mère.
-Bon, allez les jeunes, vous allez être en retard! Ah, Clo', préviens si tu restes chez Gab' ce soir!
-Comme d'hab'! À toute!

Et nous partons au pas de course avec l'assurance d'arriver avec plusieurs minutes de retard.
En chemin, le Parasite m'énerve encore:

-Gab'? C'est ton nouveau petit-copain?
-Plus ou moins, je réponds sèchement.
-Je vois.

Clo'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant