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Chapitre 12

PDV DE MAYA

Je sens une main contre la mienne. J'ai chaud, beaucoup trop chaud, et mes poumons se remplissent difficilement d'air. La soirée me revient alors en tête...Cet inconnu était chez moi, dans ma chambre, et j'étais en bas! Il connaît Brit, et voilà qu'il commence à nous faire du chantage...
Ça fait seulement trois jours que les cours ont commencé, et je ne reconnais déjà plus ma vie.
J'espère que ma mère va bien, elle qui m'a dit qu'elle rentrerait tard...si ce malade touche à un seul de ses cheveux, je le tue.
J'ouvre lentement les yeux et les referme aussitôt, éblouie.

-Maya? Tu es réveillée?
-Mmh..

Je prends sur moi et émerge totalement de mon demi-sommeil.
Au dessus de moi se tient Hanna, son regard est celui d'un prédateur ayant trouvé sa proie, mélangé à de la compassion et de la...haine?

-Où est Brittany?...

Ma voix tremble et je m'écroule en voulant me relever.

-Chut...là, ça va aller, ne bouge plus. Dit-elle en m'allongeant. Brit est...partie se reposer, réfléchir à tout ce qui vient de se passer.

Elle est gentille mais je la sens fausse, avec moi en tout cas.

-Je vois. Je pourrais avoir de l'eau?

Elle hoche la tête et se dirige vers la cuisine.
La ressemblance des deux sœurs est flagrante. Si elles n'avaient pas ces quelques années d'écart, on les confondrait.
La présence d'Hanna m'intimide, contrairement à celle de Brittany qui me rassure.

-Je t'ai apporté de quoi reprendre des forces!

Je la regarde en souriant.

-Merci Hanna.

Elle hausse des épaules et s'assoit à côté de moi, me relevant le buste à l'aide de coussins.

-Je peux te poser une question? Lui demandai-je doucement.
-Bien sûr.
-Ils sont où..vos parents?
-Ils travaillent. On ne les voit pas beaucoup, donc le personnel nous fait nous sentir moins seules. Enfin, c'est ce qu'ils pensent. Dit-elle.
-Le personnel?
-Oui. Une femme de ménage, un jardinier, un cuisinier, un coach sportif, et un vigile.
-Tout ça!...Et ils sont où?
-Brittany les renvoie souvent chez eux, elle pense qu'on peut suffisamment se débrouiller sans eux et trouve ça malhonnête. Répond-elle en ricanant.
-Tu ne trouves pas ça envahissant?

Elle hausse de nouveau les épaules.

-Non, je m'en fous en fait. Mange! Dit-elle sévèrement. Tu dois être en pleine forme.

Elle me tend une assiette fumante, d'où s'échappe une délicieuse odeur.

-Des bolognaises!
-Oui. Dit-elle en riant. Tu aimes?

Je hoche la tête et mange goulûment, gobant presque mes pâtes. J'ai l'impression de revivre, ça fait un bien fou.

-Dis moi, Maya...tu es asthmatique?
-Hm, oui, dis-je la bouche pleine.
-Et tu n'avais pas ta ventoline?
-Non.
-Bordel! C'est dangereux, tu dois toujours l'avoir sur toi! Tu imagines ce qui aurait pu se passer?!

Je la fixe, hébétée. Pourquoi elle me hurle dessus? Elle s'intéresse tant que ça à ma santé? Je suis une inconnue pour elle, c'est quoi son problème?