Chapitre quatre

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- Ma petite chérie, tu n'as pas faim ?

Kate était assise entre Connie et Ryan. Elle essayait de leur faire manger leur repas. Elle pencha sa tête de côté et regarda Connie. Elle sourit gentiment à la petite, en tendant la cuillère vers elle.

- Allez, c'est très bon. Goûte ! Je suis sûre tu vas aimer.

Connie secoua la tête, sans lever les yeux. Elle avait les yeux baissés sur son assiette. Elle ne voulait pas manger de sa soupe. Et puis, maman lui a toujours dit d'être gentille et bien élevée, alors, même si l'envie de renverser le bol devant elle lui prenait, elle ne fit rien. Elle voulait revoir Papa et Maman. Ils lui manquaient trop. Elle voulait retrouver les bras réconfortant de sa Maman. Qui la serraient fort dans ses bras et la câlinait. Elle pleurait silencieusement, ses cheveux collés contre son front, se frottant les yeux avec ses mains.

Pourquoi étaient-ils ici ? Connie ne comprenait pas, pourquoi ces deux personnes présentes dans la maison s'occupaient deux au lieu de Morgane ou ses parents. Pour son esprit d'enfant, les évènements allaient trop vite. Ils lui avaient raconté que papa et maman sont parti en voyage d'affaire. Qu'ils les ont confié à eux, leurs gentils amis. Pourtant, la petite ne se rappelait pas de les avoir déjà vus, bien qu'ils appuient le contraire. Mais Connie ne les aimait pas, elle avait peur d'eux. Encore plus de l'homme, il lui arrivait de crier et de les regarder comme s'ils étaient de simple objets.

Elle jeta un coup d'œil à son frère, Ryan. Il ne semblait pas heureux non plus. Elle voulait qu'ils soient tous les deux. Avec leurs parents. À la maison. Sans ces deux personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle ne voulait pas être avec cette femme qui se disait être nommée Vicky. Elle n'était pas sa maman. Connie avait bien compris que quelque chose ne tournait pas rond. Des larmes roulèrent de plus belle. sur ses joues. Elle tenta de les retenir, sans y parvenir. Elle vit Vicky la dévisager. Elle remarqua que son visage changea d'expression.

- Oh, mais tu pleures ! Pourquoi ? s'étonna-t-elle d'une voix douce, et consolatrice. Ma chérie, il ne faut pas être triste, voyons. Dis à Vicky ce qui ne va pas, hein ? Je t'écoute !

Connie leva sa tête, les yeux pleins de larmes. Elle ne voulait pas être consolée par elle. Non, elle voulait être loin d'ici, c'est tout.

Elle vit Vicky tendre les bras, l'encourageant à se laisser dans ses bras, d'un sourire attendri. Connie hésita. Elle avait bien besoin de réconfort, mais elle n'aimait pas Vicky. Elle était trop triste. Elle se laissa tout de même aller dans ses bras, épuisée de protester à tout.

- Voilà... C'est ça... Tu vas mieux, n'est-ce pas ? Il ne faut pas pleurer... Je suis là...

***

- Quelle heure est-il ?

Tony leva les yeux et regarda sa femme, allongée dans le lit. Elle avait le visage pâle. Tony la regarda tendrement, se disant qu'il était aussi inquiet qu'elle. Elle ferma les yeux un moment, complètement épuisée.

- Il est... Attend que je regarde, (il jeta un regard à sa montre attachée à son poignet), 22 heures 49.

- Déjà ? s'étonna Judith, d'une voix sans ton, les traits tirés. Il est plus tard que je ne le pensait. Pourtant, j'espérais que...

Elle s'interrompit, regardant ailleurs, comme confuse. L'absence de nouvelles de ses enfants lui était insupportable. Insoutenable.

- Laisse tomber, dit-elle, se mordant des lèvres. Je suis idiote d'avoir envie de croire que tout ce réglera facilement.

Affaires mêléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant