Chapitre un

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Au poste de police, Tony et Judith Keeling avaient l'air abattus. Les deux policiers en face d'eux semblaient peinés pour eux.

- Il faut les retrouver ! s'exclama Judith, désespérée. Ryan et Connie doivent être terrorisés ! Je vous en prie.

Tony posa un bras protecteur sur l'épaule de sa femme. Les deux policiers échangèrent un regard.

-Nous comprenons votre affolement, Mme Keeling, lui assura l'intendant Bryan. Mais ce n'est pas aussi facile que cela de retrouver deux enfants enlevés. Racontez-nous tout, et essayez de n'omettre aucuns détails, s'il vous plaît.

Judith fixa son mari. Elle se retourna vers les deux policiers et acquiesça. Elle posa son sac à main qui était sur ses genoux, parterre. En reportant son regard sur les deux policiers, elle remarqua qu'ils attendaient.

- Nous étions allés dîner au Broadway, commença-t-elle d'une voix tremblante à cause de l'émotion. Nous sommes partis vers dix-huit heures vingt. Nous avons laissé Ryan et Connie avec la baby-sitter, Morgane Jourdan. Nous sommes rentrés à neuf heures. Nous voulions rentrer tôt, afin que Morgane puisse terminer sa soirée chez elle ou bien ou bon lui semblait.

Elle s'interrompit en fixant le sol à ses pieds. Elle releva la tête et poursuivit :

- Quand nous sommes rentrés, nous avons trouvé la baby-sitter affolée. Elle était avec les policiers - dont vous-même. Elle... Elle nous a raconté qu'elle avait fait dîner les deux enfants, puis elle les avait couchés. Elle s'étaitalors allongée sur le canapé au salon et s'était assoupie devant la télévision. Quand elle s'était réveillée, une heure plus tard, elle avait voulu monter à l'étage pour vérifier que Ryan et Connie dormaient.

Judith regarda son mari, l'incitant à continuer, comme incapable de le faire elle-même. Tony hocha de la tête d'un regard entendu et prit parole :

-En entrant dans la chambre des deux enfants, Morgane a remarqué qu'ils n'y étaient pas. D'abord, elle les avait cherchés partout, pensant qu'ils se cachaient quelque part, et que c'était un jeu. Puis elle s'était affolée et avait cherché dans la maison, dans les moindres recoins, comprenant qu'il y avait un problème. Effarée, elle avait appelé la police. Et nous sommes arrivés un peu après, conclut-il.

Les deux policiers ne dirent rien pendant un moment, perdus dans leurs pensées respectives. Le supérieur, Patrick Willis finit par demander, calmement :

- Soupçonnez-vous votre baby-sitter d'avoir menti sur sa version des faits ?

Judith et Tony secouèrent la tête.

- Oh non, répondit Judith, d'un ton assuré. Non, elle ne l'aurait pas fait.

L'intendant Bryan hocha de la tête.

-Mais, bien que vous soyez persuadés qu'elle ne soit pas coupable, elle reste, pour le moment, dans les suspects. Elle aurait pu kidnapper vos enfants et les filer à des complices. C'est tout à fait probable. Elle pouvait le faire facilement. Elle était seule avec eux pendant presque trois heures.

- Je suis certain du contraire, objecta Tony.

Bryan leva la main pour le rassurer.

- Je sais bien. Mais c'est un scénario à envisager. Bien que vous le pensiez, nous ne pouvons éjecter Morgane Jourdan, pour le moment, des suspects. Après un interrogatoire et quelques indices, peut.-être que nous pourront affirmer que oui, elle n'est pas coupable.

-Ou le contraire, ajouta le supérieur Patrick Willis. Et il nous faudrait une photo de vos deux enfants. Le plus probable serait qu'ils ont été enlevés. Attendez-vous à une rançon.

***

-Oh, je suis si inquiète pour Ryan et Connie ! Et s'il leur arrivait quelque chose ? s'écria Judith, crispée, assise dans un fauteuil de leur salon.
-La police les retrouvera, la rassura Tony. Et puis, s'il y a une, rançon, les ravisseurs nous rendrons probablement Connie et Ryan, une fois celle-ci payée.

Judith se tourna vers lui et le dévisagea.

- Je sais. Mais si la rançon est  trop haute ? Et si nous n'arriverions pas à la payer ? Que ferons-nous ?

- Nous trouverons une solution. Nous nous débrouillerons, assura Tony en souriant, espérant avoir l'air convainquant.

- J'espère, murmura Judith en baissant les yeux.

Tony la rejoignit et s'assit à ses côté. Il entoura ses épaules de son bras protecteur et la serra contre lui. Judith se laissa faire, comme à bout.

- Je sais bien que tu t'inquiète pour eux, dit-il, autant pour lui que pour elle. Mais, tu sais je le suis autant que toi. Il faut attendre que les ravisseurs appellent et communique le montant de la rançon... Pour le moment, nous ne pouvons rien faire. J'ose espérer que celui ou ceux qui a enlevé ou ont enlevé ne les maltraitera pas. Si la police pouvait faire quelque chose de plus, elle l'aurait déjà fait.

Judith croisa son regard.

-Je comprends parfaitement. C'est juste que... J'ai peur qu'une fois la rançon payée ils ne les rendent pas indemnes... Ou vivants...

***

Morgane Jourdan était chez elle. La pensée qu'on puisse maltraiter les deux enfants enlevés lui semblait insupportable. Elle se sentait coupable qu'on ait enlevé ces deux petits amours dont elle s'occupait depuis un an environ. Coupable de s'être assoupie et de ne pas les avoir surveillé correctement.

Elle craignait que Tony et Judith ne lui en veuillent. Pour le moment, ils ne lui avaient fait aucun reproche, mais Morgane craignait qu'ils ne le fassent, désespéré par l'enlèvement de leurs enfants, ou tout simplement parce qu'il la soupçonnait de ne pas s'occuper correctement de leurs enfants...

Elle secoua la tête. Il fallait plutôt qu'elle pense à ce qu'elle dirait à la police. La soupçonneraient-ils, eux ? S'ils la suspectaient réellement ; ils ne le dissimuleraient pas.

Inquiète, Morgane jeta un coup d'œil à l'horloge en face d'elle. Elle avait encore cinq minutes avant de devoir y aller. Morgane décida de se vider l'esprit, d'oublier pendant un moment les événements précédents et ce qui allait arriver, pour calmer la boule qui lui tiraillait le ventre. Elle entreprit de respirer profondément, et de concentrer toute son attention là-dessus.

Une fois qu'elle fut plus calme, et la boule au ventre partie, Morgane se leva, ragaillardie, et enfila sa veste en cuir brun. Jetant un dernier coup d'œil à la glace en face d'elle, elle ouvrit la porte et sortit de l'immeuble.

Il ne lui fallut que dix minutes pour arriver au commissariat, juste à l'heure. Précipitamment, elle poussa la porte et se retrouva face à face avec l'intendant Zomnit. En s'excusant, Morgane lui demanda ou elle devait se rendre. Il lui indiqua le chemin et elle le remercia se dirigeant vers l'endroit montré.

Arrivée sur place, Morgane frappa à la porte. Elle s'ouvrit rapidement, laissant entrevoir l'intendant Bryan. D'un signe de tête, il l'invita à entrer.

- Ah vous voilà, Mlle Jourdan ! Installez-vous ! s'exclama le supérieur Patrick Willis.

Morgane s'exécuta et attendit la suite.

- Nous allons vous poser quelques questions, Mlle Jourdan, et nous vous prions de répondre franchement et de ne rien dissimuler.

Bonjour tout le monde !

Voici une nouvelle histoire, qui est complètement différente des deux autres, j'espère que ça va vous plaire.

Dites le moi en commentaires,

À mercredi,

M.

Affaires mêléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant