"-Pour Andreas."

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Deux heures venaient de s'écouler et les G's se trouvaient dans la voiture du brun, ce dernier étant au volant, ils roulaient en direction de leur QG.

"-Oh fait Gustav, je sais que je te l'ai déjà trop dit tout à l'heure chez toi, mais, vraiment, ne sois pas venimeux envers Tom quand on arrivera là-bas. Il s'inquiète, c'est normal."
"-Ne commence pas à prendre sa défense, mec."
"-C'est pas c'que j'fais. J'essaie juste de me mettre à sa place. Je sais pertinemment que la manière dont il t'a parlé plus tôt dans la journée n'était pas cool, mais il était à bout. Je pense qu'on l'est tous les trois. Surtout depuis la mort d'Andreas. On est à cran, et tout le monde veut en finir vite, je suppose." Dit-il en jetant un regard en coin à son ami. En effet, il avait longuement pris le temps d'y réfléchir, retournant la situation dans tous les sens, cherchant une énième solution à tous leurs problème. Quelle utopie.
"-Regarde la route en conduisant au lieu de jouer les grands moralisateurs."
"-Tu sais que c'est pas ce que j'essaie de faire."
"-Ouais." Capitula le blond. Le reste du trajet e fit dans un calme olympien, seulement rompu par les notes de musique s'échappant de l'autoradio. Une fois la voiture garée, le brun s'apprêtait à sortir après avoir enlevé la clef du contact, mais une fois dehors, le blond vient se poster face à lui, l'empêchant de verrouiller sa voiture. Le brun leva un sourcil interrogateur. "Écoutes, mec, je sais clairement pas comment cette journée va se finir, mais je voulais dire certaines choses. Tu sais, y'a des trucs dont je dois te parler. J'ai pas pu le faire avec Andreas, et je n'en aurai plus jamais l'occasion maintenant qu'il est mort. Enfin, non. En quelques sortes je lui ai dit, mais il ne m'entendait plus. Bref, peu importe, je ne veux pas avoir à supporter un regret dans ce genre à nouveau."
"-Me dis pas que tu vas me demander en mariage, bro'. J't'aime beaucoup, tu le sais, mais on va pas pousser mémé dans le couscous." Plaisanta Georg pour détendre l'atmosphère qui s'était faite fébrile et tendue.
"-T'es con, bien sûr que non. C'est juste que... je veux que tu saches... Tu es et tu seras toujours mon meilleur pote, et peu importe ce qui peut se passer, Andreas, Tom, Bill, toi et moi serons toujours les "Chiquitas"." Il marqua une pause pour rire doucement. "On sera toujours la bande de p'tits cons qu'on a toujours été. Les seuls boulets à sauter à poils dans un lac gelé en plein hiver, par un temps de merde en pleine tempête de neige quand il fait moins huit degrés dehors. Les seuls idiots à parier une vraie voiture pour une partie de Crew ou de Need For Speed sur PS4. Les cinq mongoles à se cacher dans les faux plafonds du centre commercial pour pouvoir en sortir une fois tout le monde parti, et pour faire une partie de cache-cache géante à travers les magasins. Toi et moi, on a été les seuls à mettre de la colle extra-forte dans la serrure d'une de nos profs de maths après l'avoir enfermée à l'intérieur, pour ensuite jeter des boules puantes dans sa salle et bloquer ses fenêtres. T'es mon collègue des heures de colle et des plans foireux. Bref, je pense que t'as compris là où je voulais en venir. Si jamais cette intervention tourne mal pour une quelconque raison, et que l'un de nous est blessé ou tué, je me devais de te faire savoir ce que tu représentes, même si je pense que tu sais déjà ce qu'il en est." Récita Gustav.

Ses mains étaient tremblantes et sa respiration se faisait hésitantes.
Georg, ne sachant pas quoi dire à ce monologue, décida de simplement prendre le blond dans ses ras en guise de réponse.

"-Mec, me fais plus jamais de déclarations dans ce genre parce que sinon, je jure devant Dieu, que je chiale au moins autant que ta soeur au mariage de sa meilleure amie."
"-J'étais même pas au courant que c'était possible d'évacuer autant d'eau par les yeux." Rit-il.

Ils se séparèrent ensuite, et partirent vers les garages. Là, ils y virent tous les employés de la boîte. Un peu plus loin, au milieu de tout ce monde, ils reconnurent une tête surplombée de dreads: Tom. Les G's s'approchèrent de ce dernier, et aucun mot ne fut échangé. Leurs regards parlaient pour eux. Des yeux brillants d'excuses, de culpabilité, d'appréhension. Tellement de non-dits étaient transmis.

Mission Sauvetage.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant