Cinq mois plus tôt...
Courir. Jamais s'arrêter. Courir encore. Oublier la douleur, et fuir.
Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne découvrent le corps du Mangemort assommé. Ensuite, ils le traqueraient, où qu'il aille, sans relâche. Ils étaient même probablement déjà en route, suivant les traces de ses nombreux transplanages qui lui ôtaient chaque fois un peu plus de force. Les bois devenaient de plus en plus sombres au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans l'épaisse forêt, et les branches griffaient son visage déjà abîmé.
« Tu as entendu ça, Weasley ? Ils vont tuer la fille, cette fois... ». Les paroles du Mangemort résonnaient inlassablement dans sa tête, ainsi que son rire glacial, juste avant qu'il ne se retrouve au sol, rué de coups auxquels il ne s'attendait sûrement pas vu l'état pitoyable de son prisonnier.
Ronald continua de courir, son visage déformé par la douleur de son corps meurtri. Il ne devait plus être très loin, maintenant. Il avait entendu les adeptes discuter, alors qu'ils le croyaient tous inconscient : Drago Malefoy se cachait en France, dans cette forêt exactement. Ils n'allaient pas tarder à lui rendre visite, pour une énième tentative de ralliement à Voldemort. Et, comme toujours, il refuserait.
Le sol devint soudain boueux et Ron glissa parmi les feuilles mortes, sa chute ressemblant à celle d'un pauvre pantin sans vie. Il était si dur de se relever. Il aurait tellement aimé resté là, allongé, attendant que la mort vienne le soulager. Mais l'image d'Hermione vint brûler ses paupières fermées, et il puisa toute la force qui lui restait pour se relever, ses blessures à présent mélangées de sang et de boue.
Il fallait qu'il le trouve avant eux, vite. Il était son dernier espoir, le seul qui puisse encore la sauver.
Enfin, apparut une toute petite chaumière parmi les arbres, vieille et délabrée. Les vitres étaient sales et brisées, et des champignons dévoraient le bois miteux. Elle semblait complètement abandonnée, mais Ron savait qu'il y avait de la vie à l'intérieur. C'est alors que, tandis qu'il s'approchait de la porte d'entrée, il fut expulsé par un champ de protection. Il aurait dû se douter que Malefoy protégerait sa cachette. Il sentit ensuite quelque chose serpenter le long de ses jambes, avant de brusquement s'enrouler autour et de le soulever haut dans les airs. Pendu la tête en bas par des lianes vivantes, Ron se mit à crier :
- Malefoy ! Libère-moi, c'est Ronald Weasley ! Il faut qu'on parle, c'est urgent !
Il vit alors la porte en bois s'ouvrir, et en sortir un homme qu'il n'aurait jamais reconnu être Drago Malefoy s'il ne savait pas qu'il vivait ici ; il ressemblait à un mort vivant avec sa peau blafarde, ses yeux fatigués par les insomnies et sa barbe naissante. Ce n'était plus du tout le garçon à l'allure irréprochable, mais un homme détruit, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur.
Ses yeux gris détaillèrent l'état sanglant de son visiteur : son visage était tailladé de toutes parts, ses jambes couvertes de sang à n'en plus voir la couleur de la peau, et, de toute évidence, son bras gauche était brisé vu que seul l'autre bras s'agitait.
- Tu t'es échappé ? demanda-t-il de sa voix rouée, comme s'il avait perdu l'habitude de parler.
- Oui, répondit Ron. Laisse-moi descendre !
Une fois de plus, il le toisa de son regard glacial, mais ne bougea pas.
- Tu n'aurais pas dû venir ici, Weasley, dit-il alors. Ils sont sur tes traces, et tu vas les amener jusqu'à moi.
Ron utilisa la baguette du Mangemort pour trancher la liane qui lui entaillait les chevilles, et retomba au sol sur son bras déjà cassé. Incapable de bouger davantage, il cracha la terre qui s'était infiltrée dans sa bouche, et murmura les yeux fermés :
VOUS LISEZ
Tout le monde peut tomber amoureux Malefoy.
Fanfic- Tout le monde peut tomber amoureux Malefoy. - Tout le monde sauf moi, Granger. - Donne-moi dix jours, et je te prouverai que même toi, tu es capable d'aimer... Une fierté aussi dure que sa carapace, Un dm/hg ordinaire ? Oh non.