CHAPITRE SIXIÈME

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Eliott me secoua. Avais-je rêver ? Je priais pour que je sois encore dans le jardin secret de mon ami. J'étais rassurée. Je m'était simplement endormie sur le lieu. Eliott me regardais alors que j'étais encore allongée. Les corbeaux ne s'allongent pas vous dites ? Mais nous sommes des humains transformés, pas des corneilles.

- Hé ! lui fis-je.

Je me relevais brusquement pour agiter mes plumes et les remettre en place. Plusieurs tombèrent au sol. Je les fixais avec interrogation jusqu'à ce qu'Eliott me sorte de mes pensées.

- Tu es toujours là Édith ?

- Oui oui je... Je réfléchissais.

- Bien. Alors, tu l'aimes cet endroit ?

- Il est magnifique, dis-je. On reviendra ?

Il me répondit d'un hochement de tête et nous nous dirigeâmes vers la sortie. Nous volâmes longtemps avant d'arriver sur la crête d'une montagne. Il suffisait d'un seul regard vers le vide pour tomber à la renverse. Il était dur de tenir cet équilibre. Eliott me poussa gentiment de l'épaule et me fit un signe avec la tête de regarder en face de moi. J'étais entrain de regarder ses beaux yeux d'un noir si profond. Il est tellement magnifique, pensais-je.

- Regardes devant, c'est plus intéressant, me chuchote-t-il.

Il avait raison. Le soleil se couchait derrière la montagne en face. Il brillait et ses rayons de lumière orangés ou rosés. Eliott me prit l'aile dans la sienne et se blottit contre moi. Après que l'étoile fut couchée complètement, la nuit commença à tomber. Alors, nous rentrâmes dans notre forêt pour passer la nuit, qui allait être sombre et froide.


Au petit matin, je me réveillais difficilement en m'ébrouant énergiquement. Eliott m'avais dit la veille qu'il voulait m'emmener quelque part. Je ne devais pas le savoir, c'était une sorte de surprise. Alors on marcha un peu vers la ville puis on s'envola au-dessus des routes pour atterrir sur le câble d'une ligne à haute tension. On observait les véhicules circuler.

- Eliott, commençais doucement à parler. Que fait-on ici ?

- Pas grand chose, me coupa-t-il presque. En fait, je ne sais pas. Je voulais plutôt te montrer ce qu'il y a là-bas. Tu vois ? me demanda-t-il, montrant du bout de l'aile un petit chemin.

On s'y rendit rapidement en volant au-dessus des arbres. De plus près, on pouvait voir pleins d'objets lumineux et colorés jonchant le sol. Il y avait des bijoux, des emballages, des restes de biscuits, des petits objets divers et tellement de choses qu'on ne peut les énumérer tous sans prendre un temps infini. Eliott commença à ramasser les objets qui l'intéressaient. Je me souviens que les corneilles sont connus pour voler et cacher des objets brillants. Ce comportement servirait à impressionner les autre corbeaux.

- Les humains perdent souvent leur affaires ici. Je ne sais pas trop pourquoi mais c'est un vrai trésor ! m'expliqua Eliott.

En parlant d'eux, un s'approcha de nous. Eliott le vit rapidement et se cacha sous les fourrées. Je restais là, à contempler l'humain de ma petite taille. Qu'est-ce qu'il peut être impressionnant. Je n'avais jamais vu cela sous cette angle. J'oubliais que j'étais un corbeau, j'oubliais qu'il fallait fuir. Il pouvait être dangereux. Mais je ne bougea pas d'une plume. Il me fascinait. Lui me regardait aussi, un léger sourire en coin. Soudain, il me saisit dans ses grosses mains sales et me tint fermement. Je tenta de me débattre mais rien à faire.

- Pinces-le ! Me cria Eliott caché derrière son buisson.

Je m'exécuta, le coinça de mon long bec noir et il lâcha prise. Je tenais toujours ma proie puis la relâcha quand elle commença à me secouer dans les airs. Il s'en alla en courant.

- Qu'est-ce qu'il t'a prit de rester figée là, devant ?

Je ne put pas répondre. C'était comme si j'avais été hypnotisée. Il fallait que je lui dise.

- Eliott, commençais-je. Il faut que je te dise quelque chose.

Il me fixait d'un air interrogé et écoutait attentivement.

- Je suis désolée de te l'avouer mais je regrette.

- Tu regrettes ? Quoi donc ? s'écria-t-il.

- Cette vie est trop différente, je ne peux pas continuer à vivre dans ce corps que l'on m'a prêter.

Eliott était stupéfait. Je le comprenais.

- Tu ne peux pas revenir à ta vie d'avant, j'ai besoin de toi Édith.

Il me dit ceci comme s'il ne pouvait vivre sans moi.

- Je suis navrée.

Et je prit mon envol vers un coin plus sûr et plus tranquille. Mon dieu, que va penser Crow King ?

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Voilà un chapitre étrange mais je ne savais pas comment faire pour lui faire cracher le morceau. Il y a peut-être des incohérences d'ailleurs, j'en suis désolée. A bientôt !

Édith & EliottOù les histoires vivent. Découvrez maintenant