Introduction

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L'aube se levait lentement sur Liphyx, cité steampunk parmi tant d'autres. Ses cinquante-mille habitants se levaient lentement, comme chaque jour. Les remparts de la ville entouraient cette dernière, des petites tourelles de briques et de fer se surélevaient à chaque coin de la Muraille Dorée. Le château de Liphyx, au centre de l'agglomération, était surélevé par rapport au reste des habitations et l'or qui constituaient ses tourelles réfléchissait les rayons du soleil levant. La tour Horloge était la première à recevoir le soleil sur les pans de son toit et ses cloches luisaient lorsqu'elles sonnaient afin de réveiller la population.
La plupart des habitants étaient nés à l'intérieur de ces murs métalliques, sans même savoir ce qui se trouvait derrière ceux-ci. Le gouvernement parlait de guerre terrible et de maladies incurables, ainsi, au fil du temps, les dociles moutons que constituaient la nation liphyxienne n'avaient plus posé de questions au risque d'encourir de graves sanctions.
La justice était sèche à Liphyx. Apres tout, c'était le Dictateur qui l'avait instauré et quiconque osait défier les lois se retrouvait devant le juge, ou directement en prison pour les plus pauvres. Dès qu'on était arrêté, on n'avait peu de chance de ressortir du Centre ( le Centre étant l'ensemble du château, de l'Horloge et des logements des familles nobles ).

Ici, pas de débardeur rose bonbon, d'affreuses baskets de marque américaine ou d'iPhone incompréhensible.
Les gens étaient vêtus en steampunk, ce style relevant de l'époque victorienne et du mélange d'un rétro futurisme, sans oublier les rouages, ornant chaque habit porté.
Chaque homme distingué possédait une petite collection de chapeaux haut-de-forme, souligné par les évidentes lunettes d'aviateur et, montre à gousset en poche, déambulaient avec leur femme tout aussi étrangement vêtue.
Ces dernières avaient pour la plupart des corsets, des crinolines et d'élégantes robes dans les tons cuivre et bruns.
Dans cette époque rétrofuturiste, on assistait à un beau mélange d'inventions improbables. Ici, il était courant de voir des dirigeables voler au dessus des têtes du peuple. Ces machines volantes, qui appartenaient au Dictateur, étaient utilisées à des fins privés, pour les nobles, ou comme des transports publics.
Le téléphone n'existait pas, la radio non plus d'ailleurs, et tout autre appareil électronique telle la télévision non plus.

( Si cet univers vous est complètement étranger, pensez à l'introduction du WTC 37, voilà ce qu'est -en partie- un monde steampunk :3 )

Parmi toutes ces personnes marchant dans les rues encore sombres de Liphyx, un petit jeune homme se faufilait entre elles, désorienté. Il courait sur les pavés humides du mieux qu'il le pouvait. Un petit papier était froissé dans sa main et il le serrait fermement contre son torse. Ses habits déteignaient avec ceux des autres passants: son étrange chapeau, surmonté de lunettes d'aviateur dorées, n'était pas liphyxien. Ses vêtements maculés de terre et de poussière attiraient l'attention, mais il ne s'en souciait guère.
Mathieu Sommet s'arrêta un instant et chercha la ruelle désirée du regard. Le jeune homme était de petite taille, aux courts cheveux bruns et aux yeux bleus déconcertants. Il avait lors 27 ans et ne semblait pas connaître la ville, ni même être né ici. Mais alors, d'où venait-il? Personne ne pouvait entrer ou sortir de Liphyx, ainsi, que faisait-il là?
La milice qui passait dans la rue l'arrêta et le contrôla. Il désigna son but et on le laissa repartir, non sans lui avoir jeté quelques regards méfiants.

Mathieu parvint jusqu'à l'endroit désiré: une boutique de réparation horlogère et chapelière, au rez-de-chaussée d'un petit immeuble de deux étages. Située dans une rue commerçante, d'autres échoppes ouvraient doucement leurs portes à leurs clients.
L'étrange steampunk poussa la porte qui grinça tout en émettant un tintement de clochettes. Une jeune fille à une table, qui travaillait soigneusement sur une montre à gousset, releva la tête et le salua.

– Bonjour! Vous désirez...?

Elle ôta ses lunettes d'horlogère et Mathieu put distinguer l'œil droit de cette dernière, entre deux mèches blondes, qui était en réalité un rouage. L'autre, le gauche, était de couleur ambrée, et totalement normal. Happé par cet étrange œil, le jeune homme tarda à répondre.

– Ehm... je cherche des pièces de métal... et de toile...

– Ce serait pour faire quoi?

– C'est assez délicat à expliquer, à vrai dire... mon deltaplane s'est abîmé et je souhaiterais le faire réparer.

– Deltaplane? répéta la petite blonde en face de lui.

Évidemment, elle était méfiante, tout avion, dirigeable -ou deltaplane- était formellement interdit à Liphyx, sauf s'il appartenait à l'État ou qu'il servait aux Nobles du Centre.

– Eh bien... reprit Mathieu. Je souhaitais parler à un certain Ant-...

La porte vitrée de la boutique s'ouvrit à la volée et un grand jeune homme entra en trombe. Son chapeau haut-de-forme cachait ses cheveux hirsutes.

– Salut Alya, désolé du retard!

La jeune fille en face de Mathieu sourit gentiment et répondit:

– Pas de souci, Antoine.

Le dénommé Antoine se tourna vers Mathieu pour le saluer, mais s'arrêta. Il le dévisagea, comme s'il le reconnaissait, puis bredouilla un "bonjour" mal assuré.

– Je... je vais réparer la montre que m'a prêté le Lord Sortney...

– Attends! l'arrêta la blonde. Je crois que ce monsieur voulait te parler.

Antoine soupira discrètement et s'avança vers le comptoir. Il avait enlevé son couvre-chef et des cheveux partaient dans tous les sens. Tandis qu'Alya s'éclipsait dans une autre pièce, le grand chevelu se pencha vers Mathieu.

– Que cherchez-vous?

– Des pièces pour réparer une machine... répondit le petit qui fuyait le regard du vendeur.

– Quel genre de machine?

– Un deltaplane... soupira Mathieu.

Antoine haussa les sourcils. Il était évident que les deux hommes se connaissaient, mais ils faisaient apparemment semblant du contraire.

– Ces machines sont interdites. Je ne serai pas complice si le Dictateur vous arrête. fit le grand.

– Je ne me ferai pas arrêter. Contrairement à toi, Antoine Daniel.

– Et comment savez-vous mon nom complet? Et mes mésaventures, par l'occasion?

Mathieu eut un autre soupir et délia ses doigts pour déposer le papier froissé, déchiré et sale qu'il avait gardé dans sa main.

– Arrête de faire l'enfant, Antoine, je sais très bien que tu m'as reconnu.

L'horloger-réparateur eut un immense sourire sincère.

– Bien sûr que oui, je t'ai reconnu, Sommet. Qu'est-ce que tu fais ici à Liphyx?

– Ce sera long à expliquer...

Les deux hommes continuaient de se fixer. Antoine appuyait ses coudes sur le comptoir et triturait le morceau de papier que lui avait donné son interlocuteur. Finalement, le grand chevelu demanda à Mathieu:

– Laisse-moi deviner... Tu cherches toujours Aurora?

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Voilà pour cette première partie, j'espère que ça vous a plu :3
Chapitre un peu court, étant donné que c'est l'introduction

J'espère avoir des avis de votre part, c'est ma première fanfiction !

Aurora [Matoine]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant