Chapitre un

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                                                                                     Trois années après...

Dans une ruelle sombre de Tokyo, en pleine nuit, le silence régnait, seul des bruits de pas et une respiration assez forte le brisait. Il s'agissait d'une jeune fille qui marchait assez vite, les bras croisées et semblait avoir froid. C'était un soir de janvier, les températures étaient très basses et le temps souvent mauvais. Au bout de quelques minutes environs, elle poussa la porte d'un immeuble plutôt glauque, pas très accueillant, le genre de bâtiment que l'on préfère évité sur notre route. Elle monta quatre étages et finit par entrer dans un appartement dans lequel demeurait une forte odeur d'alcool.

« - Où tu étais, encore ?, lui demanda une femme dont la voix n'était guère rassurante.

- Qu'est-ce que ça peut t'faire ?

- Tu devrais me parler mieux, je suis ta mère Amu.

- J'devrais pas justement, lui répondit t-elle sur un ton insolent.

- Réponds à ma question !

- J'étais avec des amis ! Lâche moi, bordel, cria t-elle en claquant la porte de sa chambre. »

En trois ans, il s'était passé beaucoup d'événements, notamment des mauvais.

Pour commencer, quelques mois après le départ inattendu et brutal de ce garçon qu'elle aimait tant, elle remontait son chagrin tant bien que mal avec l'aide de sa meilleure amie. Elle avait même rencontré quelqu'un, avec qui ça avait bien marché, jusqu'au jour où elle reçut un bout de papier, sortit de nul part avec inscrit dessus " je vais bien ", aucune signature, aucune adresse, rien qui pouvait lui donner une idée de qui cela pourrait être. Evidemment, c'est Ikuto qui lui était venu à l'esprit, tout lui revenait en tête et avait abandonnée sa relation.

Un an plus tard, les vrais problèmes commencèrent alors. Son père décéda dans un affreux accident de voiture, qui avait fait la une des journaux. Suite à cette perte, beaucoup d'idées noires avaient fait surface dans la tête de la jeune fille. Quant à sa mère, elle, se laissait aller ; sa famille et ses proches pensaient que c'était normal, que d'ici quelques mois elle irait mieux. Pourtant, le temps n'avait rien arranger. Elle s'était arrêtée de travailler ( arrêt maladie ), et ne payait plus les impôts de leur maison, à cause de problèmes financiers. Elle et ses deux filles furent éjectées, et obligées de trouver un nouveau toit. En voyant sa mère qui partait de plus en plus en vrille, Amu décida de placer Ami chez leurs grands-parents qui étaient encore en âge de pouvoir s'occuper d'un enfant. Elle n'avait que sept ans et ne comprenait pas tout.

Cette séparation fut très dure, mais en tant que bonne grande sœur, elle ne voulait pas prendre le risque que Ami grandisse dans un milieu comme celui-ci. Elle la voyait quelques week-end, la petite fille posait souvent des questions au sujet de sa mère, mais Amu préférait éviter d'y répondre. Lorsqu'elles trouvèrent un appartement ayant un prix convenable, malgré que l'état des lieux étaient assez désastreux, dans un quartier qui n'avait rien de rassurant, la mère de Amu sombra dans l'alcoolisme et une terrible dépression. Plusieurs fois, des cris, des pleurs et des coups se faisaient entendre mais personne n'agissait. Les voisins s'en fichaient, à croire qu'ils étaient habitués à " assistés " à des scènes pareilles. En rentrant des cours, à plusieurs reprises, Amu avait faillit se faire violée et maltraitée. Le pire dans tout ça, c'est qu'il lui était impossible d'en parler à sa mère qui elle, était en permanence sous l'emprise de l'alcool. Sa fille ? Elle s'en fichait, alors que pourtant, elle avait toujours été une personne très autoritaire et strict comme il le fallait. C'était une belle femme, sûre d'elle, toujours un sourire aux lèvres, et voilà dans quel état elle se retrouvait, un état dans lequel elle n'aurait jamais pensée se retrouver un jour. Amu n'avait plus de respect envers elle, lui parlait mal, elle était dégoûtée, haineuse, triste. Sa mère ne représentait plus rien, juste un poids à supporter. Oui, elle lui en voulait car si elle aurait essayée de se reprendre en main, elles vivraient peut-être toujours dans leur ancienne maison, Ami n'aurait pas eu besoin de vivre chez ses grands-parents, et elle serait certainement un peu plus heureuse, et par dessus tout, être aidée à vivre sans son père. Mais la jeune fille était livrée à elle même.

Dans cet immeuble, elle avait fait une rencontre, la rencontre d'un jeune homme devenu son meilleur ami qui lui aussi n'avait pas eu un parcours facile. J'en reparlerais plus tard. Ce garçon l'aidait dans cet enfer, il était toujours là pour elle. Chaque soir, ils se rendaient sur le toit de l'immeuble, fumaient quelques cigarettes et parlaient jusqu'à pas d'heures.

Avant ce décès si inattendu, Amu était heureuse, elle vivait dans un quartier de bourgeois, ses deux parents exerçaient tout deux de beaux métiers et gagnaient bien leur vie. On pouvait dire d'eux qu'ils étaient " la famille parfaite " mais les choses ont prit très vite une autre tournure. À présent, elle se retrouvait dans un quartier pauvre, un appartement peu confortable où, peu à peu, les murs s'imbibaient d'humidité et où une odeur répugnante flottait chaque jour dans l'air. Elle ne tentait même plus d'aider sa mère et la laissait s'enfoncer de jour en jour, ne sachant que faire, mal dans sa tête, elle était animée par la mélancolie. Mais ça ne faisait pas d'elle une personne laide et d'une mauvaise fréquentation. C'était juste une jeune fille perdue, qui en voulait atrocement à la vie et surtout à la femme qui l'avait mise au monde, elle songeait beaucoup à partir, à quitter ce monde définitivement, de trouver quelconques raisons pour faire disparaître cette souffrance qu'elle se trimbalait, mais elle se disait parfois" si je suis encore en vie, peut-être que c'est pour une raison, qui sait... " Cet espoir qu'elle avait toujours, cet espoir qui la faisait vivre...

MauxWhere stories live. Discover now