On s'est rencontrés cet été. On s'est parlés le temps d'une soirée. On ne s'est plus jamais vus. Mais tu as marqué mon esprit, tu m'as ouvert les yeux.
Je t'ai vus, assis dans ton fauteuil roulant. T'étais dans le coin wifi de l'hôtel. Ce coin là, où les gens y sont et ne veulent pas être dérangés. Ces touristes en vacances, mais pas vraiment.
Mais toi, ça se voyait, t'attendais que quelqu'un vienne te voir. Que quelqu'un vienne te parler. T'en mourrait d'envie, ça se voyait.
J'ai pas hésité, j'ai chopé un paquet de cartes et je suis venue te voir. Je t'ai proposé de jouer, avec mon anglais pitoyable. T'as rigolé et dis que c'était sympa de croiser une française parmi tous les autres gens de l'hôtel. Je me souviens t'avoir demandé si mon accent était si pourri que ça. Et tu l'avais répondu qu'il était mignon et te faisait rire.
Je t'ai alors proposé de jouer aux cartes, et t'as accepté avec un sourire gêné. On est alors allés sur la plage, pour laisser les accros au wifi dans leur prison. On a fait quelques parties, mais on a vite arrêtés, trop occupés à parler. On a parlé de nos vies. La mienne paraissait tellement facile face à la tienne. Face à toutes les difficultés de ton quotidien. Je t'ai parlé de mes problèmes, qui semblaient ridicules à côté des tiens. Je t'ai dis plus de choses à toi, qu'à n'importe quelle autres personne que je connais.
On était là, assis face à l'océan, le temps d'une soirée. Petits face à l'immensité du monde et de ses cruautés.
Merci milles fois à toi, tu m'as ouverts les yeux sur ma vie, sur le monde. De notre petite soirée, j'ai retenu une grosse leçon de vie.
Peut être que toi tu m'as oublié,mais moi, je ne t'oublierais jamais.
