MES MEILLEURES AMIES! TOME 1

8. Encore une fois ?

Ça faisait une semaine que j'étais sortie de l'hôpital, et une semaine que nous avions repris les cours. Cette année, l'enjeu du bac était si présent, que nous jurions que par ça, enfin presque que par ça :
-"Tu sais qu'il a réintégré le lycée ?" Me demanda Maeva
-"Qui ça?"
-"Beh ton grand-père voyons, quelle questions" lança t-elle bêtement
-"Je suis morte de rire, essaye encore!" Lui répondis-je, ironiquement
-"Tu fais l'indifférente mais tu as sûrement dû le savoir bien avant le corps administratif du lycée, que Corentin revenait au lycée! Oublie pas le récital d'Els, c'est ton tour ce soir, on a joué à chi-fou-mi souviens toi et tu as perdu!"
Elle avait raison, pour deux raisons, je savais que Corentin effectué sa rentrée dans notre lycée à la rentrée des vacances de Noel, mais pas avant le corps administratif, je le jure, et j'étais de corvée récital de pianos avec Elsa, ce qui ne m'enchantais pas vraiment mais c'était la règle, et j'avais perdu. Je laisser donc Maeva dans les couloirs pour rejoindre mon cours de danse, la danse c'était un moyen spectaculaire d'oublier tous les soucis qui me tracassait, je me donnais tellement dans les pas et dans la rythmique que je ne laissais pas de place à autre chose.
J'arrivais, sac en main, j'étais prête, je le posais dans les vestiaires, et couru jusqu'à la salle de danse, et STOP, un frein immédiat me fit même basculer en arrière, au loin, sur les bancs de la salle de danse, un visiteur, ce visiteur, ce gros con de visiteur :
-"Allez hop les filles, en place, aujourd'hui Corentin qui vient de réintégré le lycée chercher une option et est en immersion dans la notre, il ne dansera pas, mais observera, quand à vous n'oubliez pas que cette séance est notée"
J'arrivais pas à la croire, il était entré dans mon havre de paix, pour y foutre le bordel, ce type n'avait jamais été passionné par aucun art, mais pas celui de se faire tout petit quand il le devait. Je restais immobile, et tétanisée, ma place était en fond, entendez moi de quatre mètres des bancs, et j'étais notée, donc tant pis.
La musique se lança, mon corps ne réagissait pas. Et une main me tira, fort, très fort, elle m'emporta dans le hall de l'escalier de service, et en moins de deux secondes, j'étais plaquée au mur, Corentin collée à moi, si près, si fort, que mon cœur battait à la chamade, et je pouvais sentir le sien, puis il ouvrit la bouche :
-"S'il te plaît, je passe chez toi à 19hoo, je te récupère, et on va dans le resto italien où je t'invitais souvent encore une fois, t'as des questions et j'ai des tas de réponses! S'il te plaît. Lucie, je suis pas là par hasard, je parle pas du cours de danse, je parle de ta vie, je suis pas dans ta vie par hasard."
J'allais répondre, j'allais ouvrir la bouche mais j'entendis mon nom à travers la porte, et je devais vite m'éclipser, je ne vis que son sourire en coin quand je quitta le hall et repris ma place dans la chorégraphie.
La fin de journée, dans ma tête, ne se résumait qu'à des spéculations en tout genre sur la demande de Corentin, je le haïssais et il pouvait bien aller se faire foutre, mais je l'aimais et j'avais besoin de retrouver mon souffle. Et puis ces réponses, j'en avais besoin, pour me reconstruire et arrêter de me demander ce qui n'allais pas net chez moi pour qu'il parte comme ça. Mais tout ça n'étais pas la vraie question la vraie question c'était le récital d'ELSA. Aucune solution n'étais bonne, je ne pouvais pas laisser ma chance d'enfin connaître la vérité sur le départ de Corentin, mais je ne pouvais pas non plus déserter le récital d'Elsa pour Corentin, puis je ne pouvais sûrement pas dire que je le voyais ce soir, parce que les filles m'en défendraient automatiquement. J'étais fichue, et l'heure fatidique arriva, 19h00 le récital et 19h00 l'arrivé du briseur de cœur, j'étais perdu, et j'ai suivi Corentin, après tout peut-être qu'Els comprendrait, et puis non elle ne comprendrait pas, ce qui était franchement normal.