Chapitre 8

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On déverrouille et la police nous prend les poignets et nous menotte. Elle nous emmène dans le salon avec les autres. Il y a moins de monde que tout à l'heure. Ceux qui ont réussi à s'échapper ont vraiment de la chance. Une policière s'approche.

-Ton nom?
-Shailene Woodley.

Elle tape mon nom sur son ordi. Elle me montre le résultat et me demande si c'est bien mon adresse.

-Oui.
-Bien. Suis moi.

Elle me prend le bras et m'emmène dehors. Zoë est toujours dans le salon.
Quand on passe la porte, je vois Theo qui se fait aussi emmener par les policiers. Il se retourne et me regarde. Il fait une tête bizarre. Il est... apeuré? Un policier appuie sur sa tête pour la baisser mais il dégage sa tête et me regarde à nouveau. On m'emmène dans la direction opposée et au bout de quelques secondes, je ne vois plus Theo. Où vont-ils l'emmener?

-Bonsoir, je cherche ma fille Shailene.

Maman? Je la cherche du regard et je la trouve peu de temps après. La policière me tient toujours le bras et serre un peu plus fort quand ma mère arrive.

-Shailene! Pourquoi te trouves-tu dans ce pétrin?

J'ouvre la bouche pour répondre mais elle m'interrompt.

-Et dire que c'était ta dernière soirée! Je te félicite! Et en plus tu dépasses l'horaire que ton père t'a donné. Le top du top!

J'essaie de prononcer un mot mais elle lève le doigt.

-Je ne veux plus t'entendre.

La policière me démenotte et je suis ma mère dans la voiture. Les portes claquent et le moteur se met en marche.

-Enfin ma chérie, ce n'est pas très convenable tout ça. Tu as de la chance que j'ai fait du théâtre étant plus jeune.

J'écarquille les yeux. Je n'y crois pas! Tout ça était de la comédie?

-Que voulais-tu me dire tout à l'heure?
-J'ai un ami qui est parti en prison je crois.

Elle me regarde d'un air interrogateur.

-Tu veux qu'on le sorte c'est ça?

Je ne sais pas pourquoi je veux le sortir de là. Peut-être parce qu'il m'a défendu face à Christian? Ou peut-être parce que je ressens le besoin de le faire?

Je la supplie par le regard. Elle soupire et on roule en direction du commissariat en espérant qu'il soit déjà là-bas.

On sort de la voiture et on se dirige vers la porte. On entend des cris de colère. Je pousse la porte qui était entre-ouverte. Un policier nous fait volte-face.

-Bonsoir, quelle est votre plainte?

S'il nous pose cette question directement, cela doit sûrement dire qu'ils reçoivent des plaintes tous les jours, de tout et n'importe quoi.

-Je viens payer la sortie de...
-Theo James.

Le policier me dévisage et je lui souris. Theo doit souvent faire des tours par ici.

-Vous avez un lien de parenté?
-Je suis sa tante.

Un Lâche-moi sale con! se fait entendre. Je reconnais la voix de Theo.

-Marcel !!!

Une tête apparait.

-Oui?
-Amène notre habitué, il pourra sortir quand madame aura payé.

Ma mère sort son chéquier et marque la somme de sortie.

-Non! Je veux rester ici! Je ne veux pas retourner avec mes parents!
-La ferme!

Theo avance, la tête baissée, et lorsqu'il la relève, il s'arrête net. Marcel l'incite à avancer mais il ne bouge pas. Il me fixe.

-Où habites-tu?
-Dans la même rue que nous.

Theo ne veut pas répondre et il regarde les maisons défilées par la vitre.

On s'arrête devant chez nous.
-Bien, jeune homme, je vais te laisser rentrer.
-Je peux le raccompagner?

Elle me fait signe d'y aller.
Theo sort de la voiture et je le suis. Il ne parle pas jusqu'à chez lui. Arrivé devant son portail, il s'arrête et se tourne. Il m'observe d'un air grave. Pourquoi tu ne parles pas? Ma conscience veut lui poser cette question mais je n'y arrive pas. Il lève sa main et replace une mèche derrière mon oreille. Puis il descend sa main et caresse ma joue. Je ferme les yeux et profite de cet instant de douceur. Mais sa main se stoppe d'un coup. Je rouvre mes yeux. La lumière est allumée et je regarde Theo qui est terrifié. Il retire sa main. La porte s'ouvre et claque contre le mur.

Sois à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant