À l'ombre du cerisier

Chapitre 2, Amour

À cette époque, il n'y avait pas de saison. Tout ce que je peux vous dire, c'était qu'il y avait du soleil, et qu'Yvonna s'était endormie à l'ombre du cerisier, Gybraël à ses côtés.

Un pétale rose s'était égarer sur ses lèvres. Son compagnon, de peur que celui-ci ne la réveille, voulut l'enlever doucement. Puis, au dernier moment, il arrêta son geste, hésita, et s'en abstint pour la contempler. C'était la première fois qu'il faisait ça.

Ses lèvres étaient si rouges, ses cheveux bruns si magnifiques et ses yeux bleus ,qu'il devinait sous ses paupières close, si resplendissants. Elle était si belle avec ses cheveux qui s'éparpillait tel au halo au tour de sa tête et sa bouche vermeille. Et soudain, une étrange sensation de bonheur intense qu'il ne comprenait pas lui pris le cœur.

Gybraël regarda alors autour de lui, et observa le paysage et ses animaux pour tenter comprendre.

Il remarqua seulement alors que les petits gestes tendres que les uns avaient avec les autres. Ils se frottaient le nez, le cou, le dos. Des petits gestes d'affections qui, accumulés, donnaient vit à un lien. Il croyait, il le sentait que c'était le même lien qui s'était tissé entre Yvonna et lui.

Alors, sans vraiment réfléchir, d'un geste un certain, il se pencha au-dessus d'elle et, tendrement, il l'embrassa.

Yvonna ouvrit les yeux. Elle ne semblait ni surprise, ni fâchée. Elle semblait heureuse. Elle lui rendit tendrement son baiser.

Ils avaient découvert l'Amour.

La chouette pris alors vie et les battements de ses ailes remplirent l'air tandis qu'elle s'envolait vers le ciel, emplie de la même liberté que la jeune fille.

On raconte que, encore aujourd'hui, les deux amants, sur le parterre de fleur aux couleur resplendissantes, dans la vallée au nom oublié, loin du monde, sur une colline verdoyante, sous les yeux du papillon et de la chouette perchés dans l'arbre fleuris, ils s'embrassent, heureux, sous l'ombre du cerisier.