Junmyeon n'arrive pas à finir sa dissertation parce que son voisin de chambre, Luhan, grimpe bien trop bruyamment au septième ciel avec Sehun.
Et comme Yixing, le colocataire de Luhan, est mis à la porte en attendant, pourquoi ne pas l'inviter à ven...
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"Je vais les tuer."
Junmyeon a eu beau tout essayer, mettre ses écouteurs au volume maximum, s'enfoncer des boules quiès jusqu'à risquer de les faire atteindre son cerveau, ou même aller puiser dans ses trésors de concentration les plus enfouis. Il a même essayé de méditer, c'est vous dire.
Mais rien n'y fait. Ses voisins sont beaucoup, beaucoup trop bruyants. Et les murs de sa chambre étudiante sont si fins. Même les deux murs en plus du couloir qui sépare les deux chambres n'ont pas essayé de se battre.
Il jette violemment son stylo sur son bureau, sans que cela le défoule de malmener ainsi le pauvre objet en métal. Il se laisse tomber en arrière sur sa chaise avec un soupir bruyant (mais pas aussi bruyant que ceux de la chambre d'à côté) et fixe le plafond quelques secondes.
Qui aurait cru que Luhan soit ce qu'on appelle vulgairement un bottom ? Le jeune homme passe pourtant sa vie à exhiber sa virilité à grand renfort de cris outrés quand on ose lui dire qu'il est "mignon". Il joue au foot, il mâche ses chewing-gums sans fermer la bouche, il lâche des jurons à voix haute pendant les partiels, et il peste contre les filles qui pleurent quand elles se cassent un ongle.
Et pourtant, Luhan n'aime rien plus que Sehun. Il n'aime rien plus que les mains de Sehun, entendre le zozotement de Sehun, parler de Sehun, se faire prendre par Sehun.
Et la passion de Luhan pour Sehun, désormais, tout le troisième étage la connaît.
Junmyeon a l'impression que les gémissements virent soudain suraïgus, et sont de plus en plus rapprochés. Il se dit qu'il devrait l'enregistrer avec son portable. Il pourrait alors exiger tout et n'importe quoi de Luhan en lui faisant écouter ses propres échos de voix.
"Oh, si masculins, en effet."
Mais il se dit aussitôt que c'est une mauvaise idée, car la seule chose qu'il voudrait réellement exiger de Luhan (car dans le fond, il l'aime bien, Luhan, être bruyant n'empêche pas d'être sympathique au demeurant), c'est son silence pendant le sexe, par pitié. Et il ne peut pas vraiment exiger du silence en menaçant de diffuser cet hypothétique enregistrement. De toute façon, toute l'école l'entend déjà, et Junmyeon réalise que c'est peut-être que Luhan s'en fout en réalité éperdument. Sans doute considère-t-il que ce n'est pas porter atteinte à sa virilité, et c'est tout à son honneur, là n'est pas le problème.
Le problème, c'est que ça porte surtout atteinte aux révision de Junmyeon, qui a une dissertation très importante à rendre pour dans deux jours, et qu'il aimerait avoir écrit plus de quinze lignes avant la saint-glinglin, parce qu'il considère à juste titre qu'il n'a pas que cela à faire.
Junmyeon grimace en entendant ce qu'il appellerait cette fois un cri, plus qu'un gémissement.
"Tiens, il est plus "oh" que "ah", le Luhan."
Il comprend que c'est fini pour cette fois , quand il n'y a plus que quelques râles qui parviennent à ses oreilles, et, doucement, Junmyeon se détend. Un peu.
