We're Not The Problem

Partie I

Louis, malgré une mère déserteuse et un père alcoolique qui préférait passer du temps avec ses amis ivrognes plutôt qu'avec ses enfants, avait une belle vie... 

Bon d'accord, pas tant que ça, en fait.

Leur famille, les Tomlinson, composée de six enfants, manquait cruellement d'argent, et malheureusement pour eux, ils ne pouvaient en aucun cas compter sur leur parents. Leur père s'amusait même à venir piquer l'argent de la petite tirelire entreposée au-dessus de l'un des meubles de la cuisine, que la plus vielle de la fratrie, Fiona, avait pu gagner en cumulant les petits boulots.
Mais le jeune châtain ne s'en formalisait pas : tant qu'il avait des clopes et un mec avec qui baiser, tout allait bien.

Harry quant à lui, était totalement différent. Plutôt sérieux, calme, accro aux clopes, parfois à la drogue et surtout au sexe.
Mais tout ça n'était que pour paraître parfait aux yeux de son géniteur. Parce que ce dernier avait certes accepté des tatouages -dont il trouvait pourtant la pratique obscène-, mais l'homosexualité était un mot bannit de son vocabulaire. S'il lui arrivait de croiser dans la rue, deux hommes ou deux femmes main dans la main, ça ne le gênait aucunement de leur cracher dessus en les appelant "erreur de la nature".

Il avait fallut qu'il le rencontre lui. Lui et sa rancune, lui et sa façon enfantine de fuir les responsabilités et d'être toujours dans son monde.

Ils faisaient pourtant partie de familles totalement différentes, qui étaient en conflit depuis toujours. Mais ça n'a jamais arrêté Louis. Il voulait Harry, et il a fini par l'avoir.

Ils ont couché ensemble une première fois, puis une deuxième... Ils se voyaient pratiquement tous les jours. Ils rigolaient bien, mais les sujets de conversation restaient toujours les mêmes : le sexe, les clopes, la drogue, la famille Tomlinson... Harry ne parlait jamais de lui, et quand Louis essayait de le pousser à le faire, le brun se mettait dans une colère noire pendant laquelle il cassait et frappait tout ce qui l'entourait. Louis y comprit. Ce dernier rentra de nombreuses fois, la lèvre ou l'arcade sourcilière fendue, due à un coup reçu un peu trop fort. Sa plus grande sœur s'est toujours inquiétée de le voir arriver dans cet état, mais elle n'a jamais eu de réponse aux questions qu'elle avait posées. Par la suite, plus le temps avait passé, plus Louis se sentit mal. Il ressentait de forts sentiments pour Harry, il en avait d'ailleurs parlé à celui-ci alors qu'ils étaient tous les deux allongés dans le lit du brun, après une partie de jambe en l'air. Mais tout ce qu'il avait gagné après cette révélation, avait été d'être fichu dehors pratiquement nu. Après ça, ils ne s'étaient pas parlés pendant plusieurs jours, et quand Louis était finalement venu s'excuser et s'expliquer, il avait trouvé son Harry nu au dessus d'une femme tout aussi nue, sur le canapé du salon. À ce moment là, il avait eu envie de crier, de frapper le brun et de virer cette femme qui avait pris sa place.

Mais il n'avait rien fait de tout cela : il était simplement partie, le cœur un peu plus brisé qu'il ne l'était déjà et les larmes aux yeux. Il essaya de retourner au lycée, de rire, de travailler dans cette petite épicerie comme d'habitude... Mais très vite, il abandonna. Les notes qu'il obtenait à chaque devoir scolaire baissaient, le sourire d'habitude magnifique et contagieux qui s'affichait sur son visage n'était plus que quelque chose de triste et de faux. Son travail à l'épicerie, d'habitude sérieux et appliqué, ne l'était plus. Il avait l'impression que tout le monde se liguait contre lui, qu'ils lui disaient tous la même chose : "C'est pour toi que tu travailles, mais sache que si tu n'as pas ton diplôme, tu ne pourras pas continuer tes études, et donc pratiquer un métier qui te plaît", "Aller, souris mec, c'était une blague", "Je suis désolé, Louis, mais si tu ne m'amènes pas plus de clients, je vais être obligé de baisser ton salaire".