Partie II

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Trois mois. Cela faisait plus de trois mois que la famille de Louis n'avait pas eu de ses nouvelles. Evidemment, son grand frère, Philip, qui lui avait donnée l'idée de partir, s'en voulait énormément. Il se reprochait le départ de Louis, et chaque soir, à pied, il fait le tour de la ville, essayant de trouver le moindre petit indice sur l'endroit où il pouvait être, sans succès.
Même Harry avait commencé à s'inquiéter, c'est dire. Peut-être un mois après qu'ils se soient quittés plutôt brusquement, il avait essayé de contacter Louis sur son portable, mais ce dernier n'avait pas répondu.
Prenant son courage à deux mains, il avait mis ces différents avec les Tomlinson de côté, et il s'était rendu chez eux, leur posant directement la question.
Dire qu'il était tombé de haut après la révélation ne conviendrait que très peu à la situation. Il n'arrivait pas à croire que Louis s'était tout simplement barré sans rien lui dire, il pensait pourtant être important pour lui, mais apparemment ce n'était pas le cas.
Il ne comprenait pas. Certes, ils s'étaient plutôt violemment disputés, mais ce n'était pas une raison pour tout quitter sans prévenir personne, n'est-ce pas ?
Il ne s'était quand même pas engagé dans l'armée à cause de lui ?

Il n'était tout de même pas l'origine du pourquoi Louis avait fait cette énorme connerie ?

Non, il y avait forcément autre chose. Harry savait que Louis n'avait pas toujours vécut dans la joie et la bonne humeur, qu'il y avait eu, dans sa famille, des hauts et des bas qui l'avaient rendu malheureux, mais surtout fragile. Lui aussi connaissait ça, et pourtant, il n'était pas aussi affecté que le jeune Tomlinson.
En rentrant chez lui, ce soir là, après avoir discuté avec ses ennemies de toujours, il se sentit plus seul que jamais. D'habitude, Louis était là pour lui tenir compagnie, pour l'écouter parler... Même s'il ne l'avouerait jamais à voix haute, il aimait la présence du plus jeune près de lui, elle avait quelque chose de rassurant, et il n'avait pas ressenti ça depuis bien longtemps. Louis était son soutient contre son père, lorsque celui-ci n'arrêtait pas de répéter qu'il avait vu "des sales pédés dans la rue en train de se rouler des patins", que "c'était dégueulasse", et qu'il ne "méritait que de crever". Il aurait aimé avoir la force de lui avouer que lui aussi était "pédé", et qu'il en était fier.
Mais au final, il n'était qu'une salle mauviette, il avait bien trop peur de se retrouver à la porte, alors il se la fermait. Pourtant, il savait très bien que sa jeune soeur, Mandy, serait ravie de l'aider, mais ce n'était pas assez.

   - Harry ! l'appela sa soeur alors qu'il regagnait sa chambre.

Parce qu'il tenait à elle, il se retourna et posa son regard torturé dans le sien.

   - Quoi ? demanda-t-il d'une voix basse, dans laquelle était perceptible une grande fatigue.
   - Est-ce que tu as eu des nouvelles ?

Harry avait oublié. Ca lui était totalement sorti de la tête que Mandy était la meilleure amie de Louis. Quand il avait commencé à s'inquiéter, il n'avait même pas pensé à aller trouver sa soeur pour lui demander si elle avait des informations. Son esprit avait préféré l'envoyer se faire manger tout cru chez les Tomlinson...

C'était incompréhensible... Ce qui l'était encore plus, avait tout de même été la réaction de l'aînée des Tomlinson. Elle l'avait reçu comme s'il avait été invité, et ne lui avait lancé aucune insulte, ne lui avait fait aucun reproche. Elle lui avait simplement sourit tout en racontant, la voix tremblante, que l'armée avait débarqué chez eux afin d'arrêter Louis.

   - L'armée le cherche, il s'y est engagé, mais il a fait une grosse connerie avant de se barrer, c'est tout ce que je sais, et franchement, je n'en ai rien à foutre. cracha-t-il au visage de Mandy avant de faire demi-tour et d'aller s'enfermer dans sa chambre, en prenant bien soin de claquer la porte, histoire de faire comprendre qu'il ne voulait pas être dérangé.

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